Introduction
Partout dans le monde, des sociétés en crises !
Ici, on parle de dévaluation de monnaie, de programme d'ajustement
structurel, de croissance rapide et de surpopulation ; ailleurs de
chômage et d'exclusion. De chaque côté, les vieux
modèles de développement libéraux, dirigistes ou
d'assistance même s'ils gardent leurs défenseurs, ont
montré leurs limites et leurs conséquences
«funestes«.
Pourtant, depuis une dizaine d'années, de nouveaux
discours et de nouvelles pratiques sociales basés sur des
expériences concrètes de proximité commencent à
être entendus, encouragés et même prônés par
les organismes de décision nationaux ou internationaux :
aménagement du territoire, responsabilisation de la
société civile, décentralisation, lutte contre la
pauvreté et l'exclusion, citoyenneté, etc. (Lisch. B Patrick.
Neant P, 1995, p8).
Ces idées au coeur du débat actuel sur le
rôle de l'Etat sont fondées en Afrique sur des initiatives
multiples et diverses dont beaucoup s'intègrent dans l'expérience
du développement local.
Pamphile.S (2000), définit le
développement local comme étant « un processus consistant
à mobiliser les énergies de tous les acteurs locaux en vue de la
promotion économique, sociale et culturelle d'un territoire ».
Autrement dit, c'est un processus qui vise la participation des acteurs avec
pour finalité, l'amélioration des conditions de vie des habitants
d'une zone déterminée.
Cependant, il faut noter que le terme de développement
local est une notion quelque peu confuse. Même s'il est
considéré par bon nombre de scientifiques comme ayant une liaison
étroite avec la décentralisation, d'autres néanmoins le
dresse contre celle-ci.
Le terme décentralisation est souvent utilisé de
manière générique pour désigner une série de
processus qui, selon les lieux présentent des traits relativement
différents (déconcentration, territorialisation,
dévolution, communalisation, décentralisation, municipalisation,
etc.). Il est par ailleurs admis que « les processus de
décentralisation sont très différents d'un pays à
l'autre ; non seulement parce qu'ils s'inscrivent dans des histoires
différentes, mais également parce qu'ils édictent des
dispositions formelles variées ». Autrement dit, il n'existe pas de
modèle de décentralisation qui pourrait être
appliqué partout par simple
transposition. Les pays qui s'engagent dans la
décentralisation ont une histoire, une culture, des institutions et des
pratiques qui leur sont propres. Les réformes qu'ils conduisent ne
pourront être appliquées jusqu'au bout que si elles sont
susceptibles d'une appropriation par leur population ; c'est-à-dire si
elles s'intègrent harmonieusement par leurs modalités
concrètes dans le contexte politique et culturel, local et national.
Mais que veut dire décentralisation ?
Selon toujours Pamphile.S (2000), La
décentralisation est un mode d'organisation institutionnelle qui
consiste à faire gérer par des organes délibérants
élus les affaires propres d'une collectivité territoriale ou
locale par le principe de la personnalité morale ; c'est-à-dire
la reconnaissance d'une personnalité juridique propre et des pouvoirs de
décisions. Le processus de décentralisation concerne ainsi les
aspects administratifs, financiers et politiques.
Notre étude a l'avantage d'appréhender de
façon générale la décentralisation et le
développement local, d'identifier les rôles et les
responsabilités des différents acteurs locaux et de l'Etat dans
le processus de décentralisation, d'apprécier les connaissances
des populations sur les enjeux et les stratégies de la
décentralisation ainsi que leur participation dans les projets et
programmes de développement.
Le choix du thème se fonde à la fois sur
l'approche PNGT II phase 2 en tant qu'organisme d'appui au processus de
décentralisation et la contradiction que les gens font souvent entre
développement local et décentralisation. La réalisation de
ce travail de recherche se base sur notre volonté à analyser le
phénomène de la décentralisation et du
développement local à travers une revue de littérature
approfondie. Une telle volonté nous semble assez pertinente pour
apporter notre contribution à la réflexion sur la
problématique du développement local et le processus de
décentralisation en cours dans bon nombre de pays africains.
Le présent mémoire comporte deux parties ; chacune
constituée de deux chapitres.
Une première partie «cadre théorique et
méthodologique « comprend d'abord un premier chapitre qui donne la
problématique, les objectifs et les hypothèses de l'étude,
et ensuite un second chapitre qui présente la définition des
concepts ainsi que la démarche de recherche.
La deuxième partie concerne la présentation et
la discussion des résultats dont un troisième chapitre qui
présente les enjeux et les stratégies de la
décentralisation et du développement local ainsi
que les perceptions de la population vis à vis de ces stratégies
et enjeux, et enfin un quatrième chapitre consacré aux
compétences et responsabilités des acteurs locaux, et la
participation de la population locale dans les différents projets et
programmes de développement.
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