1.2.2. Le participe présent
Le participe présent, considéré comme une
forme du verbe, implique un agent qui provoque une conséquence comme le
présentent ces énoncés :
4c. D'un effort suprême, Price venait de jeter Nana au
poteau, battant Spirit d'une longueur de tête. (Na,
p.353) ;
4b. Ce fut comme la clameur montante d'une marée.
Nana ! Nana ! Nana ! Le cri roulait, grandissait, avec une
violence de tempête, emplissant peu à peu l'horizon,
[...]. (Na, p.353) ;
4c. Tout le train passa avec son roulement de foudre, coupant
le souffre, balayant l'air ; [...].
Comme nous l'avons vu avec la relative apposée, aucun
signe morphologique ne marque la relation de cause à conséquence.
Celle-ci est déduite, elle est inférée. La même
conclusion est tirée, l'absence de connecteur consécutif marque
la subjectivité du locuteur. Ceci justifie pourquoi nous avons
perçu l'apposition comme l'une des formes morphosyntaxiques de la
conséquence implicite.
En guise de résumé de ce point, on peut dire que
l'implicite est une forme du dire qui est ambiguë ; la valeur
réelle ne peut se percevoir qu'en contexte. En choisissant l'implicite
comme forme d'expression de la conséquence, le locuteur impose à
l'allocutaire un surplus de travail interprétatif. Par l'implicite,
l'auteur reste prudent dans son propos, c'est pourquoi nous convenons avec
Maingueneau (1999 :81) que
souvent le passage par l'implicite permet
d'atténuer la force de l'agression d'une énonciation en
déchargeant partiellement l'énonciateur de l'avoir dite. Ce
dernier peut toujours se réfugier derrière le sens
littéral.
Il ressort de cette observation de l'auteur que l'effort pour
le décryptage de ce que le locuteur dit entre les lignes, de ces
sous-entendus et ces arrière-pensées qui constituent en quelque
sorte la partie immergée de son énonciation, peut même
faire l'objet de contestation. Un fait réel se dégage, il se pose
un problème de réception d'un texte littéraire. Ce
débat est si vieux et si actuel que, pour ne pas perdre de vue l'objet
de notre étude, il importe de le clore pour passer à
l'étude des types et des valeurs de la relation de cause à effet.
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