1.2.
L'apposition
L'apposition représente généralement un
terme placé à coté d'un autre et désignant la
même chose que celui-ci. Ainsi perçue, la relation
morphosyntaxique entre les termes juxtaposés est symétrique.
Voilà pourquoi, relève Scheppers (2000 :7), les
constituants impliqués appartiennent prototypiquement à la
même catégorie morphosyntaxique, et sont interprétés
comme ayant la même fonction par rapport à la structure
matrice. Dans ce sens, deux structures sont recensées comme pouvant
exprimer la conséquence : la relative apposée et le
participe présent.
1.2.1. La relative
apposée
Cette notion a déjà été
abordée au premier chapitre de ce travail. Nous y revenons pour montrer
l'effet pragmatique qui sous-tend l'emploi de cette forme linguistique pour
exprimer la conséquence. Dans cette optique, il convient de rappeler que
la valeur explicative est la valeur première attachée à la
relative apposée. Cette valeur est destinée à faire
comprendre le terme auquel elle est liée, c'est-à-dire son
antécédent. Les valeurs circonstancielles qu'elle dégage
sont secondaires. Ces valeurs peuvent relever de la cause, du but, de
l'opposition de la conséquence, etc. La relative apposée est donc
chronologiquement soumise à la principale. C'est ce qui fait dire
à Kerbrat-Orecchioni (op cit. :175)
lorsque deux faits sont présentés comme
étant en relation de succession chronologique (ou de coexistence), on a
souvent tendance à établir entre eux une relation logique de
cause à conséquence ou de conséquence à cause.
En d'autres termes, l'auteur parle du principe post hoc
ergo propter hoc, qui veut dire littéralement après
cela, par conséquent, après s'ajoute, ainsi donc. Nous
notons cela dans [3] ci-dessous :
3a. Le genièvre ressuscita la vieille, qui
[...] mordit au pain, goulûment.
(Ge, p 243) ;
3b. [...], il lui sortait de la peau un charme, un tremblement de
désir, qui la rendait rose et toute jeune. (Ge, p
244) ;
3c. [...], tandis que le gros cheval jaune repartait tout seul,
tirait pesamment entre les rails, sous une nouvelle bourrasque, qui lui
hérissait les poils. (Ge, p9).
Dans l'énoncé [3a], il s'agit d'une vielle femme
qui a perdu connaissance, tourmentée par la famine, et qui a repris ses
sens après avoir bu un peu d'alcool. Sur le plan chronologique donc,
l'énoncé pose comme P1 : la genièvre ressuscita
la vieille, qui explique P2 : qui [...] mordit au pain,
goulûment. Pour Kerbrat-Orecchioni, il est question d'une
inférence consécutive, c'est-à-dire d'une
déduction, d'un calcul interprétatif que le locuteur doit
établir entre le genièvre qui ressuscite une vielle femme et
mordre au pain goulûment. Il lui faut situer l'énoncé dans
son contexte et même faire un rapprochement avec ses connaissances des
réalités du monde, qui montrent que l'alcool permet de ramener
à la vie un homme qui est en voie de sombrer. On peut déceler le
même rôle dans le fonctionnement du participe présent.
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