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Etude de la conséquence en français contemporain: Le cas de trois oeuvres d'Emile Zola

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par Lysette Nanda
Université de Yaoundé I - DEA de langue française 2006
  

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1. La conséquence implicite

L'implicite représente ce qui est contenu dans ce qui a été exprimé, non pas en termes formels, mais de telle sorte qu'il en découle. Pour Charaudeau et Maingueneau (2002 :304), il y a implicite lorsque les énoncés représentent, en plus de leur contenu explicite, un ou plusieurs contenus implicites, qui viennent se greffer sur le précédent, et peuvent même le détourner à leur profit [...]. La conséquence implicite est donc celle qui découle de l'interprétation naturelle des énoncés. Elle se manifeste sur le plan morphosyntaxique par la juxtaposition et l'apposition.

1.1. La juxtaposition

La juxtaposition relève de la parataxe. Celle-ci s'applique traditionnellement à des énoncés où se trouvent couplées au moins deux constructions prédicatives, en l'absence de tout lien entre elles. Le lien causal peut être marqué par une pause forte, une pause faible ou un point virgule. C'est dans ce sens que Riegel et alii (1996 :469) déclarent :

il y a juxtaposition lorsque la phrase complexe est formée d'une suite de deux ou plusieurs propositions qui pourraient être considérées chacune comme une phrase autonome, qui sont généralement séparées à l'oral par une pause et à l'écrit par un signe de ponctuation, mais le rapport n'est pas explicitement marqué par un mot de relation.

Cependant, les énoncés juxtaposés sont parfois complexes, la démarche que propose Danlos (1998 :98) permet de démêler les ambiguïtés que suscite ce type de structure. On peut donc avoir affaire soit à une causalité directe, soit à une causalité indirecte. 

1.1.1. La causalité directe

On parle de causalité directe lorsque les éventualités impliquées sont contiguës, c'est-à-dire qu'entre les états de chose ou les évènements qui sont juxtaposés, la distance est faible entre la cause et le résultat. Parlant de causalité directe, l'auteur affirme qu'elle est une action effectuée par un agent humain H ; cette action affecte directement une entité X qui représente un humain ou un objet concret ; le résultat est le changement d'état physique pour l'entité X. Deux ans plus tard, l'auteur lui-même rectifie sa perception. Ainsi, Danlos (2000 :1) qualifie de causalité directe, celle qui est conceptuellement définie de la façon suivante : le résultat est un changement d'état physique ou matériel pour une entité X, la cause décrit une situation ayant directement causé ce changement d'état. Il reconnaît que la cause peut être un être humain ou une situation. Dans l'un ou l'autre cas, les échantillons de la relation causale directe s'observent dans [1] :

1a. - Son frère a volé, il est en prison, dit la mère durement. (Na, p.399) ;

1b. Luc a cogné la carafe contre l'évier. Il l'a cassée (Danlos 2000 :1).

Dans [1a], la conséquence est introduite par la séquence il est en prison qui n'est pas reliée à la cause exprimée par la séquence son frère a volé par un outil de liaison. La cause est directe, c'est-à-dire, c'est l'action de voler qui est la cause immédiate de celle d'être en prison. Telle que la phrase est structurée, la conséquence est obtenue par inférence qui représente une interprétation naturelle de l'énoncé. Néanmoins, pour une meilleure compréhension de la relation et de l'intention de l'auteur, cet énoncé mérite d'être désambiguïsée. Pour cela, Danlos (2004 : 2-3), propose de vérifier s'il existe une relation de coréférence événementielle, c'est-à-dire le type de rapport qui existe entre l'argument de P1 et celui de P2. En clair, l'auteur veut savoir à quoi réfère le groupe nominal son frère de voler et le pronom personnel il de être en prison. En fait, l'occurrence [1a] est prononcée par la mère de Philippes, frère de Georges, ces deux enfants qui se sont entichés de Nana, la prostituée. Le GN son frère est coréférent à il et les deux arguments représentent Philippes. C'est donc Philippes qui a volé et c'est lui qui est en prison.

Toutefois, il ne s'agit pas, pour la mère de Philippes, d'informer Nana, mais surtout de lui faire comprendre que c'est à cause d'elle que son fils est en prison. En fait Nana est une prostituée, avide d'argent, qui met sur le carreau tous ceux qui tournent autour d'elle. Et Philippes, officier de l'armée, de bonne moralité avant sa rencontre avec la jeune fille, est l'une des proies de la prostituée. Parce qu'il a voulu plaire à cette dernière, il a trempé la main dans la caisse de l'Etat, d'où la prison. Pour la maman qui connaissait bien son fils, Nana a ensorcelé son fils, elle est donc responsable de sa déchéance. En exprimant de manière directe la relation causale, le locuteur rend son argumentation cohérente et favorise également le décodage du message dans sa profondeur. C'est dans ce sens que Moeschler et alii (2006 :245) soulignent :

Notre compréhension des relations causales entre évènements est directement liée à notre capacité à construire des chaînes causales et plus les liens entre les événements / ou les états sont proches sur une même chaîne causale, plus la relation causale est accessible et le discours interprétable.

Ce qui n'est pas le cas pour la relation causale indirecte.

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