1.1.3.
Les marqueurs lexicaux de conséquence
Les marqueurs lexicaux de la conséquence sont des mots
employés dans l'expression de cette notion. Il peut être question
des verbes, ou même des groupes nominaux.
1.1.3.1. Le verbe
Un verbe est un mot qui se conjugue, c'est-à-dire qui
peut se combiner avec d'autres classes grammaticales tels que le mode, le
temps, la voix, la personne. Cette définition grammaticale ne laisse pas
entrevoir le pouvoir que ce mot peut avoir dans l'organisation discursive.
C'est le cas des verbes comme suffire, finir, achever/entraîner.
1.1.3.1.1. Suffire
Le verbe suffire établit que la condition est
suffisante à l'accomplissement de l'action de la subordonnée. Ce
qui pousse les Le Bidois (1938 :478) à affirmer que il
suffit énonce que l'action est portée à
un degré suffisant, on ne peut plus suffisant pour produire un certain
effet. Son sémantisme exprime donc le degré au même
titre que l'intensité. Et cela se constate dans les
énoncés [11] ci-après :
11a. Mais un coup d'oeil lui a suffi, il
s'est conduit en homme du monde
( Na, p.306) ;
11b L'Amérique, en cessant ses commandes de fer et de
fonte, a porté un rude coup à nos hauts fourneaux. Tout se tient,
une secousse lointaine suffit à
ébranler le monde. (Ge, p 200) ;
10b. Il examinait chaque lettre d'invitation, dévisageait
les gens ; beaucoup, d'ailleurs, pénétraient sans lettre, il
suffisait qu'il les connût, pour
qu'on leur ouvrît la porte. (Ge, p235)
Dans [11a], le syntagme un coup d'oeil a suffi
prévoit en fait, la réalisation d'un effet, d'un
résultat. Toutefois avec le verbe suffire, on a affaire
parfois à une structure de corrélation où sont mis en
relation un élément (suffire) avec la préposition (pour,
à) ou la locution conjonctive pour que suivi de l'indicatif
pour exprimer un fait réel. Dans l'énoncé [11a], le second
élément est sous-entendu : un coup d'oeil a suffi
pour qu'il se conduise en homme du monde.
L'élément corrélé indique tout simplement
l'arrivée de l'effet annoncé dans P1. Quelle que soit la
structure du syntagme, c'est le sémantisme du lexème
suffire qui conditionne la suite des évènements. Ce qui
ne semble pas tout à fait être le cas de finir.
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