2.3.2.2. La motivation
La motivation est la visée discursive, le mobile
psychologique poursuivie par un énoncé, le vouloir dire
du locuteur. L'intension du locuteur peut être de convaincre, de
persuader, de promettre, etc. Muller (2002 : 24) reconnaît donc
à la suite d'Austin et Searle, une visée illocutoire et une
visée perlocutoire.
2.3.2.3. Le contrôle
Contrôler, c'est examiner. Le choix des mots par le
sujet parlant est lié au contrôle qu'il exerce permanemment sur
son énonciation. Pour Muller (1994 :5) repris par
Onguéné Essono L.M (op cit :3), il y a un contrôle
permanent du sujet parlant sur son énonciation : choix des mots ou
des locutions, syntaxe, corrections éventuelles, choix d'une
rhétorique argumentative si nécessaire. Ce contrôle
est donc à la source des différents choix qui se situent à
la base de toute production de l'énoncé.
2.3.2.4. Le prédicat en grammaire
prédicative
De manière générale, le prédicat
est ce qu'on dit d'un sujet ou d'un objet. En effet, la grammaire
traditionnelle faisait de la phrase une répartition bipartite :
thème/prédicat, le thème étant le sujet (ce dont on
parle) et le prédicat (ce qui est dit), ceci représente le
verbe et son complément. Cette définition traditionnelle
connaît une revalorisation de son sens avec la grammaire structurale et
précisément la grammaire prédicative. Le prédicat
est désormais défini structurellement et non
sémantiquement. Onguéné Essono L.M. (2000 :3) exprime
dans un langage très simple cette notion.
Le prédicat, dit-il, est une tête
placée au sommet d'une hiérarchie de microstructure qu'il domine
comme des valences dont il est le foyer. Chaque foyer ou valence
secondaire, dépendant de ce schème premier, est lui-même
susceptible de dominer de nouvelles encore, auxquelles il va servir de
prédicat.
C'est un ensemble, un schème syntaxique, un noyau
prédicatif qui demande une syntaxe particulière. Le
prédicat primaire, tête du syntagme est le noyau lexical qui
détermine les arguments secondaires. Le verbe reste cependant
l'élément principal de la structure supérieure à
laquelle viennent se connecter d'autres structures prédicatives.
Cette connexion n'est pas arbitraire. Des nombreux choix
qu'opère le locuteur, celui des syntagmes qui vont occuper la position
d'actants sont imposés par le verbe principal. En guise d'exemple, le
verbe manger appelle deux actants, l'objet mangé et le mangeur
dans Jacques mange une banane. On comprend pourquoi Muller met un
accent sur le processus de formation des énoncés. La syntaxe,
elle-même, n'échappe pas à ces principes.
L'approche structuraliste, basée sur la syntaxe,
s'avère donc elle aussi insuffisante. En effet, la conséquence
est tout d'abord une fonction sémantique, elle ne semble pas tout
à fait épanouie à travers les bornes que lui
fixe la grammaire; ce qui rend son étude fort complexe lorsqu'on
passe d'une étude phrastique vers un cadre macrostructural
qu'est le discours. Alors, la grammaire devient inopérante. Cependant,
la perception de la grammaire prédicative, qui ouvre un pan sur la
sémantique et la pragmatique, s'avère intéressante. En
effet, elle reconnaît que les nombreux choix qu'opère le locuteur
aboutissent à la structure syntaxique souhaitée. Pour Muller, il
existe donc une corrélation entre la syntaxe, la sémantique et la
pragmatique. Même si l'auteur ne s'attarde pas sur les différentes
valeurs de tel quel, elle revalorise à travers ses principaux
principes, les approches que la pragmatique a perçues un siècle
plutôt.
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