2.3.2.
La consécutive en grammaire précative
Dès le début de son étude relative
à la conséquence, Muller explique qu'il ne se préoccupe
que des subordonnées consécutives. En effet, l'auteur veut
montrer que la conséquence est aussi une relative, que
Onguéné Essono L.M (2000 :11) définit comme
une subordonnée dont un des éléments
rappelle un terme de la principale. Il s'agit de l'antécédent,
entendu comme unité lexicale et sémantique et forcément
reprise, en subordonnée, par un conséquent : le pronom
relatif.
Il en résulte une extension de la notion de proposition
relative, surtout qu'une forme de base en tel...quel explique tous les
phénomènes de subordination, y compris ceux de la
consécutive. Nous n'entrerons pas dans ce grand débat.
Toutefois, il convient de relever que Muller (1996 :141) distingue deux
classes de consécutives syntaxiques : les consécutives
quantifiées et les non quantifiées. Les premières sont
introduites par les marqueurs d'intensité (si, tant, tellement,
tel) et les secondes ne comportent pas de quantification, c'est le cas des
locutions si bien que, de manière que, de sorte que,
etc.
Nous constatons que Muller arrive à la même
conclusion que ses pairs : la conséquence s'exprime dans la
subordonnée. La construction des énoncés est une mise en
oeuvre progressive de la construction des schèmes de phrase, ou plus
simplement la dérivation. En somme, le point de départ
de la production d'un énoncé étant le besoin de
communiquer, la grammaire dérivationnelle y fonde un certain nombre de
principes. Sans prétention aucune de mener une étude approfondie
sur les principes de la grammaire dérivationnelle nous ne pensons pas
moins que leur présentation succincte est éclairante à
tous les niveaux, sur la formation de l'énoncé et tout
particulièrement sur la formulation de la consécutive. Ainsi dans
l'expression de la conséquence, comme dans tout autre expression
linguistique, le locuteur se soumet à un certain nombre de contraintes
selon l'orientation qu'il donne à son discours. Il s'agit entre
autres : du choix, de la motivation, du contrôle et du
prédicat.
2.3.2.1. Le choix
Un choix est une préférence, une
sélection, un triage opéré entre plusieurs alternatives.
En linguistique, le choix est multiple. Il est rhétorique,
énonciatif, syntaxique, sémantique voire lexical. La prise en
compte de tous ces paramètres empêche de penser qu'au
départ de toute construction phrastique se trouvent des règles
abstraites. Cette perception fondamentale éloigne la vision de la
grammaire prédicative de celle de la GGT. En fait, au début de
toute production d'énoncé, existe un choix lexical ou
sémantique qui doit commander l'adjonction des différents actants
qui seront associés. Ce choix est tributaire des intensions du
locuteur.
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