2.3.
L'approche prédicative de la notion de conséquence
La grammaire prédicative, encore appelée
grammaire dérivationnelle, se fixe pour objectif d'étudier le
processus de formation des SN, SP et des subordonnés. Dans la
terminologie de cette tendance grammaticale, Muller parle de structure
prédicative. En effet, déclare Muller (1996 :6), le
point de vue adopté est celui de la formation des énoncés,
plutôt que celui de leur interprétation. Toutefois, compte
tenu de la perception un peu singulière de la subordination par cet
auteur, il s'avère nécessaire d'en parler brièvement, ce
qui mène tout droit sur la conséquence en grammaire
dérivationnelle.
2.3.1.
La subordination en grammaire prédicative
La subordination est la dépendance d'une chose à
l'égard d'une autre. Elle s'opère à partir de la
conjonction que qui est, pense Muller (1996 :97) soit
une marque de hiérarchisation marquant la dépendance
du verbe ; soit une marque d'intégration morphologique faisant
d'une proposition un nom. En grammaire prédicative la
présence de la conjonction pronominale que est liée
à celle d'un verbe à un temps fini. Pour le moment, Muller veut
explorer les mécanismes de la subordination en français, pour
ressortir le point commun entre les complétives, les relatives et les
circonstancielles qui
utilisent toutes, dit Muller (1996 :1), à des
degrés divers une petite famille de marques caractéristiques,
tel, si, quel, qui sont les vestiges en français d'un
vieux système corrélatif indo-européen.
L'auteur fait donc une étude comparative entre les
structures qui sont formées par corrélation et c'est le
système tel quel qui sert de fil d'Ariane à cette
étude. Nous relevons les occurrences dans
[12],
12a. Estelle, depuis son mariage, ne voyait plus son
père ; chez cette fille plate et insignifiante, une femme d'une
volonté de fer avait brusquement paru, si
absolue, que Daguenet tremblait devant
elle ; [...]. (Na, p.402) ;
12b. [...], le père avait reçu une
telle secousse qu'il
en fut malade d'une grosse fièvre. (Ge, p 188) ;
12c. A Jean-Bart Catherine roulait depuis une heure
déjà, poussant la berline jusqu'au relais ; et elle
était trempée d'un tel flot de sueur,
qu'elle s'arrêta un instant pour s'essuya
la face. (Ge, p291).
L'indéfini tel étant un
caractérisateur universel, il représente les marqueurs si,
tel, telle dans ces exemples. On peut rapprocher tel de T dans
(TQU-) où T représente
l'antécédent et QU- le relatif pour l'enchâssement
comme on l'a vu avec la GGT. Dans la structure de l'énoncé,
il constitue le premier des mots qui composent la locution conjonctive.
Eloigné des suivants, ce premier mot est en quelque sorte lancé
à l'avant-poste dans la proposition principale, et le pronom neutre
quel dans la subordonnée, aussi les nomme-t-on
corrélatifs. Des différents systèmes
corrélés abordés par Muller, nous allons nous
préoccuper de la consécutive qui est l'objet de notre
étude.
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