Les lésions ayant un haut degré de dysplasie et
une croissance infiltrante s'appellent des carcinomes. La majorité des
carcinomes se développe dans des adénomes.
Macroscopiquement, les lésions peuvent être
exophytique avec une tendance à l'obstruction de la lumière, ou
endophytique avec plutôt une tendance à l'ulcération et au
saignement occulte.
En effet, l'adénocarcinome est le plus fréquent et
la plus importantes des tumeurs malignes du gros intestin touchant avec
prédilection le colon sigmoïde.
o Les adénocarcinomes
liberkühniens
o Les adénocarcinomes bien
différenciés
Ces tumeurs ont une structure glandulaire, formées de
cellules cylindriques hautes, basophiles, pluristratifiées, avec une
sécrétion conservée ou diminuée et un stroma fibro
vasculaire en quantité équilibrée avec la
prolifération épithéliale (fig 8), (Misky,
1990).
Figure 8 : adénocarcinome liberkühnien bien
différencié
o Les adénocarcinomes peu
différenciés ou indifférenciés
Ces tumeurs forment des cordons, des travées ou des
massifs cellulaires dans les quels on individualise rarement des
lumières glandulaires. Un type histologique rare, est celui des
carcinomes peu différenciés, à composante neuro endocrine
et dont l'aspect microscopique et le comportement évolutif sont proches
de ceux des carcinomes à petites cellules des poumons (fig 9),
(Misky, 1990).
Figure 9 : adénocarcinome peu
différencié o Les adénocarcinomes
colloïdes
Représentent 17% des tumeurs ; se caractérisent
par de larges plages de mucus parsemées de cellules tumorales
indépendantes.
o les adénocarcinomes en bague à
chaton
Représentent 4% des cas, les plus rares ; c'est une
forme exceptionnelle des adénocarcinomes colloïdes dont le mucus
est intracellulaire, ces tumeurs font suspecter un cancer digestif
associé (Cohen, 1993).
o Les carcinomes épidermoïdes
Sont très rares ; leur nom signifie que les cellules
touchées par ce type de cancer reproduisent une structure semblable
à l'épiderme. Ces tumeurs ont parfois
un aspect basaloïde et une double différenciation
(association d'un aspect épidermoïde et glandulaire). Le stroma est
souvent abondant et inflammatoire (Cohen, 1993).
o Les carcinomes anaplasiques
Sont beaucoup plus rares, ne comportent ni architecture
glandulaire ni mucus. o Les adénocarcinomes à cellules
claires
L'adénocarcinome à cellule claire est l'une des
variantes histologique les plus rares parmi les adénocarcinomes
coliques. Le faible nombre de cas rapportés ne permet pas de
dégager des particularités différentes de celles des
adénocarcinomes coliques classiques. Ils pourraient se développer
à partir d'adénomes dont de rares exemples présentant des
inflexions à cellules claires ont été décrits. Le
contenu de ces vacuoles claires est très variable d'un cas à
l'autre ou d'un secteur à l'autre au sein de la même tumeur, les
colorations histochimiques peuvent révéler des mucines, du
glycogène ou rester négatives. Cette clarification cytoplasmique
est parfois observée uniquement dans les métastases alors que la
tumeur colique principale en est dépourvue (Diebold et Boyer,
1998) ; elle serait due pour certains à une fonction
sécrétoire défectueuse. Le principal problème que
pose cette tumeur est son diagnostic différentiel avec la
métastase d'un carcinome rénal à cellules claires.