Conclusion du Chapitre 3
D'une agriculture de chasse et de cueillette,
l'activité des cultures vivrières est devenue une occupation
à part entière. Les paysans sont passés d'une monoculture
à une polyculture dans toutes les localités. Créant ainsi
une micro spécialisation des espaces de production. A cela il faut
ajouter le fait que toutes les associations culturales sont essayées
même dans les bas fonds. Ce qui montre que chaque lopin de terre est
poussé au maximum de son exploitation. On constat donc que la production
vivrière est présente. Selon qu'une part sert à
l'autoconsommation ou pour la commercialisation, la mise à
disponibilité se fait par les marchés. On y distingue des
marchés ruraux et un marché urbain, celui de Méagui. Le
fonctionnement et les rapports entre ces marchés seront
étudiés.
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Le mode de peuplement de la région de Méagui
constitue un potentiel majeur dans sa réussite agricole. De la
diversité des provenances et du truchement de la rencontre entre ces
peuples est né une région où les cultures vivrières
ce sont développées. Igname et manioc ont été
amenés incontestablement par les Baoulé du fait de leurs
habitudes alimentaires puis adoptés par les Burkinabés et Maliens
mais aussi par les autochtones Bakwé. Avec la fragilité de la
culture et la rentabilité aléatoire des maraichers, les paysans
immigrants du Nord se sont orientés vers les céréales et
les fruits. En croisant les données du CNRA ; de l'ANADER et de l'OCPV,
on a une riche production et une micro spécialisation dans la
région. Céréales pour Méagui ; Féculents
pour Gnititougui 2 , Touagui 2 et Méagui ; Fruits pour Robert-Porte et
Oupoyo ; Oléagineux pour Robert-Porte et Gnititouagui 2 et Maraicher
pour Touagui 2 et Oupoyo. Sur celle--ci se calque aussi les ethnies qui sont
Baoulé - Féculents ; Burkinabé - Céréales et
Fruits. En rapport avec la population des localités par ethnies et par
nationalité, on retient que plus une population domine dans une
localité, plus sa culture propre y prédomine. Cependant, il faut
préciser que les céréales ne font l'objet de
spéculations à cause de l'augmentation du prix du riz
importés. Ce qui valide la première hypothèse de travail
qui suggère que les féculents et les fruits sont les principales
denrées produites dans le bassin vivrier de Méagui.
Ces populations immigrantes ont su très tôt
bâtir de grands champs et rendre ces cultures spéculatives au
point de chercher de nouveau marché vers les zones de grandes
consommations. Après la production de ces denrées,
différents acteurs seront à l'oeuvre pour leurs acheminement
jusqu'aux consommateurs finaux. Cette deuxième partie se consacre
à l'étude des relations qu'ils entretiennent.
2ème Partie
ORGANISATION DES ACTEURS AUTOUR DE LA PRODUCTION
VIVRIERE DANS LA REGION DE MEAGUI
Dans le cas du développement rural, Olivier de Sardan
(2008, p 3) identifie les principaux acteurs du développement: paysans
de statuts divers, jeunes sans emplois, notables ruraux, agents de
développement, représentants locaux de l'administration, membre
d'ONG, experts de passage, ... Pour notre analyse, nous pourrions rajouter :
les commerçants, les banquiers, les universitaires (qui constituent une
part non négligeable des "experts de passage").
Pour obtenir cette disponibilité de produits vivriers
montrés dans la première partie, les paysans mettent en jeu leurs
forces de travail. Elle peut être issue de sa famille ou non familiale
avec pour but d'entretenir l'exploitation. A cette main d'oeuvre, les
producteurs associent des moyens phytosanitaires (Chapitre 4). Ces produits
sont convoyés sur les marchés de la région grâce aux
transports (Chapitre 5). Après la récolte, un acteur central, le
grossiste met en jeu le système de distribution entre le paysan et le
consommateur final (Chapitre 6). Toute fois, cette vue brève et
simpliste n'occultera pas les relations directes qui ont cours.
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