Chapitre 4 : PRODUCTEURS ET L'ENTRETIEN DES
EXPLOITATIONS
Les hommes ont développé plusieurs types
d'activités liées au travail de la terre. Ces activités
sont le labour du sol, la préparation du lit de semence,
l'ensemencement, la fertilisation et la lutte contre les parasites des plantes.
L'ensemble de ces activités est effectué par l'utilisation de la
main d'oeuvre familiale ou salariée. D'une année à
l'autre, l'utilisation de manoeuvres rémunérées est
variable et dépend, en plus des possibilités de main-d'oeuvre
familiale, des prévisions de récolte, donc des conditions
climatiques de la saison. Dans les grandes plantations, la main-d'oeuvre
familiale est insuffisante et le chef d'exploitation doit impérativement
faire appel à une main-d'oeuvre rémunérée. Il le
fait d'autant plus volontiers que ses possibilités financières
sont importantes. Les petits planteurs, modestes défricheurs, n'ont pas
autant de facilités : la main d'oeuvre familiale disponible est encore
largement l'assurance de la bonne marche et de la croissance de
l'exploitation.
4.1. Les producteurs et la main-d'oeuvre
familiale
Toutes les exploitations utilisent naturellement la
main-d'oeuvre familiale pour le nettoyage des parcelles. Leur part est
d'ailleurs sous-estimée dans la mesure où la main-d'oeuvre
familiale accompagne souvent les travaux des six-mois sur la plantation, et
aussi parce que le chef d'exploitation peut disposer temporairement de
main-d'oeuvre supplémentaire. La maind'oeuvre familiale comprend outre
l'(les) épouse(s) du chef d'exploitation, ses enfants actifs, des aides
familiaux diversement apparentés (ou alliés),
éventuellement des parents de même génération ou
non. Selon nos enquêtes, le nombre moyen de résidents par
exploitation est de 7 personnes et le nombre moyen d'actifs de 4. Les
exploitations sont cependant de taille très variable : elles vont de 1
à 17 résidents et de 1 à 10 actifs en
général. Elle peut comporter des actifs temporaires
«prêtés » par les familles de départ pour une
tâche particulière : notamment des neveux (utérins ou non)
surtout à l'époque de la récolte ou pour l'entretien. En
réalité, les enfants inactifs de 10-14 ans jouent un rôle
d'appoint non négligeable, notamment en période de vacances
scolaires. Mais d'autres investigations montrent que la proximité de la
ville de fréquentation comme Méagui et Touagui 2 par exemple
offre la possibilité de faire un tour en week-end chez les parents soit
pour une aide au champ ou un apport financier. En période d'abondance ou
de récolte, ils sont occupés par les études scolaires mais
sont très utiles pendant les vacances. Souvent, certains parents
viennent chercher leurs fils à l'école ou au collège pour
superviser une vente ou une affaire qui nécessite lecture et
écriture. Ce qui nous fait dire que l'utilisation de cette main d'oeuvre
est beaucoup dépendante du niveau d'instruction du chef
d'exploitation.
L'utilisation de main-d'oeuvre familiale dépend en
partie aussi du rapport surface à entretenir/nombre d'actifs de
l'exploitation. Il est normal qu'un planteur disposant de nombreux actifs
familiaux les utilise de préférence à des salariés.
Ce sont effectivement les planteurs qui ont la superficie à entretenir
par actif la plus faible qui utilise le plus cette main-d'oeuvre familiale.
Vingt-sept planteurs de Touagui 2, avec en moyenne 2,8 ha à entretenir
par actif (Vivrier et arbustifs confondus; actifs masculins et féminins
confondus), ont fait appel à cette maind'oeuvre pour au moins 75 % de
leur superficie à nettoyer et quatorze planteurs à Gnititouagui 2
avec en moyenne 2,76 ha par actif sur 50 à 75 % de leur superficie.
Parmi les actifs familiaux, signalons l'importance particulière de la
main d'oeuvre féminine, et notamment des épouses des chefs
d'exploitation. C'est sur elle que repose l'entretien de la plupart des
parcelles vivrières, les planteurs qui disposent de deux épouses
ou davantage ont tendance à faire de grands défrichements,
puisque chaque épouse aura la responsabilité d'une parcelle
plantée en ignames ; ils ont aussi de meilleures possibilités
d'entretien. De la très grande diversité des situations on peut
retenir trois constantes selon Isabelle Droy (1990, p 29) : la contribution des
femmes aux travaux agricoles est importante et parfois supérieure
à celle des hommes, les tâches domestiques qui mobilisent beaucoup
de temps et d'énergie et elles ont pour principal objectif de trouver
une source de revenu pour faire face aux obligations familiales. A
l'opposé, les planteurs ayant un déficit relatif en main-d'oeuvre
familiale comme les monogames (32%) et les célibataires (18%) n'ont pu
utiliser celle-ci que sur des surfaces limitées. Il y a naturellement
des exceptions, certains font venir pendant les périodes de
récoltes ou de semences leurs parentés (cousins nièces
neveux...) pour une aide ponctuelle. A Robert-porte et Oupoyo, 27% des
planteurs rencontrés leurs font faire un petit métier pour
justifier un temps soit peu leurs déplacements et après cela ils
repartent. Mais dans l'ensemble, on peut dire que l'utilisation de
main-d'oeuvre familiale décroît avec l'importance des
défrichements effectués, ce que confirment les planteurs en
situant l'obligation de prendre des salariés au-delà de 4 ha.
On retrouve à Méagui presque uniquement des
contractuelles sur les petites plantations car même en se livrant
à d'autres activités (couture, cordonnerie,
maçonnerie,...), certaines personnes veulent conservées leurs
parcelles en exploitations. Cette forme de contrat verbal se rencontre
seulement entre parents car il est plus lié à un effet de
solidarité qu'a une rémunération. Il a pour but
d'éviter une expropriation pour non mise en valeur de la terre ou
acheter des produits qu'on peut cultiver.
4.2. Les producteurs et la main-d'oeuvre
étrangère
La structure de la main d'oeuvre agricole non familiale varie
en fonction de la taille des exploi- tations. Dans nos enquêtes, la
personnalisation des rapports (84%) est apparue comme
l'élément directeur des relations entre
acheteurs et vendeurs de la main d'oeuvre mais aussi entre propriétaire
terriens et ceux qui n'en disposent pas.
L'utilisation du terme << rémunéré
» ou << salarié » implique que la main d'oeuvre ainsi
qualifiée soit libre, en mesure d'accepter ou de refuser les conditions
et le salaire que lui offre l'employeur. De plus le salaire peut être de
l'argent ou des produits de récoltes. Le travail peut se vendre sous
plusieurs formes : L'« abugnan » consiste en un partage
à parité de la récolte : une moitié pour le
planteur, l'autre moitié pour la ou les parties
bénéficiaires ; L' << abusan » est
divisé selon d'autres proportions : deux tiers pour le chef
d'exploitation, un tiers pour l'équipe de manoeuvres.
- L'<< abugnan » est attribué par
un planteur autant à de proches parents pour les récompenser de
leur zèle au travail qu'à une équipe de manoeuvres qui se
consacrent à la culture du café, considérée comme
plus pénible que celle du cacao. Il chevauche donc la frontière
entre cellule familiale et cellule non familiale au sein de l'unité de
production. Il se fonde sur une personnalisation des relations de travail. Dans
cette logique, le chef d'exploitation engage souvent des manoeuvres individuels
pour une période qui dure en gros six mois, c'est pour cela que dans la
littérature ils sont appelés les << Six-mois ». Ces
manoeuvres sont payés forfaitairement en fonction du nombre de mois
pendant lequel ils ont travaillé. Ce paiement en nature n'intervient le
plus souvent qu'après la vente. Les nettoyages effectués par les
<< six mois » concernent d'abord les arbustifs. Quelques parcelles
(11% à Gnitouagui 2) de vivriers ont cependant été
entretenues par des six-mois, bien que ce soit la main-d'oeuvre familiale -
femmes et filles surtout - qui en ait la charge. Les grands planteurs, dont les
parcelles les plus anciennes sont au plus fort de leur production, utilisent
aussi volontiers des six-mois, mais peuvent faire face, une année,
à un besoin exceptionnel de main-d'oeuvre en engageant, plus facilement
que les petits planteurs, des <<contrats ». Ceux-ci sont
utilisés dans les travaux d'entretien. Ce sont les «six-mois »
qui sont le plus utilisés (50,96% dans la région) car les
avantages de la main-d'oeuvre de six-mois sont connus, tant pour l'utilisateur
que pour le manoeuvre. Le planteur, parce qu'il dispose d'une main-d'oeuvre
jeune, docile, d'une grande souplesse d'utilisation puisque le six-mois peut
être conduit à effectuer tous les types de travaux (y compris les
défrichements) ; le six-mois, parce que, hormis le fait de gagner de
l'argent, il peut espérer s'insérer dans la société
qui l'accueille et obtenir une part de forét qui lui permettra de
s'installer à son compte. Certains des << six-mois »
rencontrées à Robert-Porte affirment être devenu
indépendant grâce à la générosité de
ceux qui les employait car en réalités ils sont maintenus dans
cet état sans possibilité réelle de sortir de ce cercle.
C'est donc une chance pour eux car certains vont jusqu'à user de leur
relation pour empécher qu'ils aient de la terre
méme en location. Contrairement à Gnititouagui
2, ils ont une vision plutôt de cumul d'un certain capital pendant leur
période d'activité et de se payer des terres plus loin dans
d'autres régions. Quand la superficie de l'unité de production
augmente, l'<< abusan » devient le mode de
rémunération dominant.
- Une deuxième catégorie de salariat l'<<
abusan », quelques fois qualifiées de métayage
correspond au partage au tiers. Ils sont recrutés pendant la
période des grands travaux pour nettoyer, entretenir, récolter et
nettoyer une dernière fois les plantations. On partage en attribuant le
tiers (1/3) de la récolte au manoeuvre et les deux tiers (2/3) au le
planteur. Ces proportions varient en fonction de la superficie et du type
d'intrants utilisés. Or 23% seulement utilise des herbicides et des
pesticides avec des techniques traditionnelles ce qui nous fait penser que le
facteur le plus à méme d'influencer ces proportions est la
superficie. La formule est avantageuse pour le planteur car elle attache
davantage le manoeuvre à la parcelle qu'il est chargé
d'entretenir : faire effectuer les deux nettoyages annuels qu'exige la parcelle
par un << abusan » permet d'avoir la quasi-certitude d'un
travail de qualité, le manoeuvre étant directement
intéressé à l'obtention d'un bon rendement. Aussi, ce mode
de paiement se généralise dans les villages comme Oupoyo et
Robert-Porte. La stratégie est simple. Ce sont le plus sou-vent de
jeunes Baoulé en général et quelques autochtones
rémunérés soit en argent (le prix est fixé lors de
l'engagement) soit en nature (1/3 de la récolte de la ou des parcelles)
sur place qui sillonne les parcelles. Or ceux-ci sont membres de <<
sociétés » qu'ils utilisent pour travailler et accomplir
leur contrat. C'est une forme de mains d'oeuvres collectives à but
unique.
- Une troisième catégorie est composée de
contractuels, travailleurs rémunérés à la tache
(nettoyage ou défrichement), après discussion avec l'employeur.
Il s'agit d'une forme très souple d'utilisation de main-d'oeuvre, la
plupart du temps étrangère suscité par les cultures des
rentes. La période dans ce cas est la journée. Cette forme
voilée de << société » fonctionne comme si
chacun est un commercial. Dès qu'un contrat est conclu, tous les membres
se réunissent pour accomplir la tâche. Ces <<
sociétés » reposent sur des associations de divers types
(groupements de jeunes, de femmes ou de fidèles affiliés à
un même culte) et fonctionnent sur la base d'un échange entre les
différents membres. Elles sont très minoritaires (quatre à
Méagui, un à Oupoyo et 2 à Touagui 2). Cependant, ces
<< sociétés de travail » sont une bonne affaire pour
le planteur, puisque le prix demandé n'est que légèrement
supérieur à celui d'un <<contrat » ordinaire et le
travail est fait beaucoup plus rapidement. Ces paysans tentent de compenser
leurs problèmes d'accès à la main-d'oeuvre par des
innovations dans l'organisation du travail. Mais la satisfaction de l'instinct
grégaire est apparemment la première raison d'être dans ces
groupes plutôt que le plaisir d'être ensemble pour travailler
(Maynard 1974, p 46).
Tableau 4.1 : Les relations de travail en vigueur
UNITE DE PRODUCTION
|
Hors unité de production
|
|
Cellule familiale
|
Cellule non familiale
|
RETRIBUTIONS ET REMUNERATIONS
|
DONS
|
ABUGNAN
|
ABUSAN
|
TRAVAIL A LA TACHE
|
SALAIRE
- à la journée - au mois - à
l'année
|
Sans con- trepartie
|
Fonction du travail
|
Fils Neveux
|
Manoeuvres
|
|
|
La moitié
|
La moitié
|
Un tiers
|
Source : Nos enquêtes, Décembre 2009
Cette apparente séparation ne doit pas laisser perdre
de vue que dans la pratique, ont assiste à une combinaison de ce facteur
de production au mieux de ses moyens. Les formes mixtes salarié-familial
sont répandues: le premier nettoyage, de Mai à Juillet, est
effectué par un manoeuvre, le second, en Octobre, par la famille. La
stabilité du salarié est fonction des promesses de l'employeur et
des perspectives d'avenir. Une assurance minimale qu'il a, c'est que la
concurrence entre les planteurs lui assure des rapports non purement
mercantiles mais la satisfaction d'un ultime désir : celui
d'accéder à la terre (Gastellu 1979, p 29).
4.3. L'utilisation de la main-d'oeuvre et des
pesticides
Tous les planteurs n'ont pas été touchés
de façon équivalente par la transformation et l'accroissement du
coüt de la main-d'oeuvre consécutif à l'épuisement
des réserves foncières. Les Bakwé et les Baoulé ont
dû faire face à la défection de leurs travailleurs
saisonniers « sixmois » pour lesquels l'accès à la
terre était la principale motivation. La chute du prix du cacao a
ensuite porté un coup fatal au système de recrutement qui
fonctionnait depuis la mise en place du front pionnier. Pour les allochtones du
nord de la Côte-d'Ivoire et les Burkinabè, l'accès à
la main-d'oeuvre repose en revanche sur des réseaux familiaux et un
système de coercition beaucoup plus prégnants et efficaces. Les
naissances multiples et l'émigration soutiennent ce réseau. Le
coût de cette main-d'oeuvre est également plus faible et il n'a
pas été affecté par les stratégies d'implantation
en ville. De tous les groupes d'immigrants, les Baoulé sont les plus
importants utilisateurs de main-d'oeuvre, et c'est leur capacité de la
mobiliser à bon prix qui explique leur réussite économique
d'ensemble. A coté de ce groupe, on a les habitants de la C.E.D.E.A.O
qui sont aussi travailleurs et qui utilise les sociétés de
travaux.
Le tableau 4.2 est la fusion de la répartition par
nationalité et par ethnie. Il montre que dans la proportion des 62,42 %
d'Ivoiriens, 81,83% sont des Baoulé et 4,75% des Dioula. Le produit des
deux pourcentages donne la part relative de chaque acteur (62,42 % x 81,83% =
51,08% ). La dernière colonne du tableau permet une comparaison entre
nationalité et ethnie
grace aux valeurs relatives. Pour mobiliser la main d'oeuvre, le
Baoulé (51,08%) et les Burkinabé (29,24%) seront les
pionniers.
Tableau 4.2: Répartition de la main d'oeuvre par
nationalités et par ethnies
NATIONALITES
|
|
Proportion relative de chaque acteur
|
BENIN
|
0,71%
|
0,71%
|
BURKINA-FASO
|
29,24%
|
29,24%
|
IVOIRIEN
|
62,42%
|
AGNI
|
3,04%
|
1,90%
|
BAOULE
|
81,83%
|
51,08%
|
BAKWE
|
3,53%
|
2,20%
|
BETE
|
1,53%
|
0,95%
|
DIOULA
|
4,75%
|
2,96%
|
LOBI
|
1,39%
|
0,87%
|
SENOUFO
|
3,93%
|
2,46%
|
MALI
|
6,67%
|
6,67%
|
TOGO
|
0,97%
|
0,97%
|
Source : I. N.S, 1998 TOTAL
|
100,00%
|
Les chefs d'exploitation emploient en général
trois types de main-d'oeuvre : familiale, salariée variée («
contrats15 » individuels, «
société16 » saisonnière, «six-mois
»17), occasionnelle plus ou moins familiale et salariée.
Quel qu'en soit le statut, elle est utilisée pour le défrichement
et l'entretien des vergers. Sous diverses formes, les planteurs de
Méagui et Touagui 2 utilisent ce type de main-d'oeuvre pour le
défrichement de 51% de leurs parcelles. L'emploi des «contrats
» est la forme la plus répandue (39,5%) tandis que l'utilisation
des «six mois » est plus restreinte (8,6%) et localisée
à la zone de Robert-Porte et d'Oupoyo. Apparenté au
S t
«contrat », mais effectué par un groupe
d'hommes jeunes désireux de gagner quelque argent,
0,7% 0,71%
le travail par «société» n'existe que
sur 3,3 % des parcelles. Les techniques culturales diffèrent
AGNI 304% 90%
peu. Le planteur prend le soin d'édifier lui-même
ou le fait faire par un de ses proches à qui il N
fait confiance, les buttes. Mais, en raison de l'abondance des
récoltes, la baisse de rendement 6242% BETE 153%
095%qu'entraîne l'absence de tuteurage est
jugée importante par les planteurs. Les parcelles
IOULA 4,5% 296%d'igname sont bien
entretenues par les femmes. En revanche, les parcelles de deuxième et
troi-
SENOUFO 393% 2,46%
sième années sont le plus souvent
médiocrement nettoyées : la pousse de végétation
parasite
6, 7 0 %
apporte un ombrage non négligeable aux jeunes arbustes
sans véritablement gêner leur crois-
TOTAL 100,00%
sance. En ce qui concerne le mode d'entretien, si les moyens
humains étaient beaucoup utili-
15Contrat : Ouvrier agricole travaillant pour une
tâche déterminée (défrichement, sarclage) sur une
parcelle d'étendue déterminée. Le salaire est fonction de
la surface de la parcelle.
16 Société : Contrat passé entre
un chef d'exploitation et un groupe d'hommes pour exécuter une tiche
déterminée pour une somme déterminée.
17 Six mois : Salarié engagé pour un
contrat à durée déterminée allant de juin
(préparation de la parcelle) à décembre (fin de la
récolte cacaoyère et caféière).
sés, les moyens chimiques le sont de plus en plus avec la
raréfaction de la main d'oeuvre. Le tableau suivant en
témoigne.
Tableau 4.3 : Superficie des spéculations par nombre
d'exploitants et utilisation de pesticides
|
SPECULATIONS
|
Superficie (Ha)
|
Nombre d'exploitants
|
Utilisation de produits
|
|
FECULENTS
|
|
Banane plantain
|
1212,00
|
134,00
|
Non - F
|
|
Igname
|
3729,20
|
415,00
|
Non
|
|
Patate
S Superf
|
153,00
|
223,00
|
Non
|
|
Manioc
|
291,30
|
576,00
|
Non
|
|
Total féculents
|
5385,50
|
|
|
|
CEREALES
|
|
Riz de bas-fond
|
Nombr
|
Uti
|
Oui - H
|
|
Riz de plateau
|
103,40
|
12,00
|
Non
|
|
Riz irrigué
|
|
LENTS45,00
|
Non
|
|
Maïs
|
1937,50
|
497,00
|
Oui - H - E
|
|
Total 3722745,90
|
|
|
|
|
3,00
|
|
c
longue 291,30
|
78,00
|
231,00
|
Oui
|
|
5
|
90,00
|
113,00
|
Non
|
|
Piment
|
ALES
|
26,00
|
Non
|
|
Courgette
|
121,10
|
33,00
|
Non
|
|
Chou
|
99,20
|
42,00
|
Oui - H
|
|
Tomate
|
259,20
|
94,00
|
Oui - P - H
|
|
Comcombre19189,70
|
|
56,00
|
Non
|
|
Gombo
|
176,34
|
69,00
|
Oui - P - H
|
|
Total legumes
|
UMES
|
|
|
|
231,00
|
|
Graine de 90
|
87,70
|
15,00
|
Non
|
|
Coco
|
23,40
|
12,00
|
Non
|
|
Arachide
|
294,20
|
88,00
|
Non
|
|
Total 99,
|
405,30
|
|
|
|
00
|
|
1
Papaye solo
|
67,20
|
21,00
|
Non - E
|
|
Mangue
|
679,70
|
34,00
|
Non - E
|
|
Orange
|
2370,00
|
127,00
|
Non - H - E
|
|
Citron
|
GINEU
|
45,00
|
Non
|
|
Gingembre
|
29,70
|
11,00
|
Non
|
|
Total fruits23335,60
|
|
|
|
gineux 405,30
e Source : C.NR.A 67970 (Janvier
34
La disponibilité des produits phytosanitaires ne conduit
pas à leur utilisation surtout que
237000 127,00 Non - H E embre
ceux-ci sont plus destinés au couple café-cacao.
Les pesticides sont des substances chimiques, 1100 Nonnaturelles
ou de synthèse, destinées à lutter contre les parasites
végétaux et animaux nuisibles
fruits 3335,60
aux cultures, aux récoltes et à l'homme. Les
pesticides sont classés selon la nature des nuisibles auxquels ils sont
destinés : herbicides (contre les plantes parasites), insecticides
(contre les insectes nuisibles), fongicides (contre les champignons parasites),
acaricides (contre les acariens), nématicides (contre les
nématodes) et rodenticides (contre les rongeurs). Du point de vue de
leurs utilisations et de leurs quantités de production, les trois
premières classes de pesticides constituent les plus
importantes18. Selon le C.N.R.A., leur utilisation est très
marginal (15% sur l'ensemble des exploitations) certainement à cause du
manque de sensibilisations mais plus encore selon nous à cause du fait
qu'il ne peuvent pas juger objectivement de la différence de production
dü à l'utilisation d'intrants chimiques. On remarque concernant les
légumes, l'utilisation de pesticides est encore faible d'où la
proportionnalité constatés entre superficie et production. Sur le
tableau 5.2, l'utilisation de pesticides pour la banane plantain concerne
exclusivement les fongicides. Aucun d'autres féculents n'a besoin de
pesticides ainsi que les oléagineux. Les sols contiennent encore
suffisamment de nutriments. Par contre, pour les céréales comme
le riz et le maïs, leur utilisation est plus intense pour le maïs que
pour le riz car cette culture peut facilement faire quatre récoltes sur
l'année. Le riz de bas fond est difficile à pratiquer, les
paysans s'aide pour ce faire d'herbicides. Pour les légumes ou cultures
maraichères, tomates, chou, gombos et aubergine sont concernés.
On peut remarquer que ce sont les intrants essentiels de nos sauces (le piment
ayant une production naturellement abondante). L'orange, la mangue et la papaye
solo sont des cultures marchandes, l'apport en engrais se justifie donc.
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