Conclusion du Chapitre 7
Le commerce de la région se déroule dans une
sphère locale et sur les centres de commerce de Yabayo. Le centre de
Yabayo est plus actif car carrefour de plusieurs villes. De l'ensemble des
circuits, plusieurs sont utilisés mais le bon état relatif de la
route fait de la voie bitumée le principal circuit de distribution. De
par ce fait comme le transport en commun s'y déroule, la grande partie
des commerçantes l'utilisent pour le transport de leur produit.
Chapitre 8 : IMPACT DE LA COMMERCIALISATION ET
PROBLEMES
Usant de stratèges et souvent au prix de leur
santé, les commerçantes parcourent des kilomètres depuis
Méagui pour ravitailler certains marchés d'Abidjan. Ce sont les
commerçantes en gros de produits vivriers qui ravitaillent nos
différents marchés, en dépit d'énormes
difficultés qu'elles rencontrent aussi bien lors de leurs
différents voyages que dans la livraison. Mais quelles sont les
influences entre Méagui et ses localités et quelles sont les
difficultés rencontrées dans les pratiques commerciales?
8.1. Relations entre Méagui et sa région :
urbanisation et périurbanisation
L'urbanisation rurale, désigne tantôt un
état, tantôt une relation entre deux termes (ville/campagne,
rural/urbain), tantôt un processus. Bien des acceptions de cette notion
sont différentes et donnent lieu à de multiples
définitions parfois contradictoires.
Par urbanisation des campagnes comme Oupoyo et Robert-Porte,
nous entendons un processus d'intégration de la mobilité spatiale
des personnes, des biens et des idées dans la vie quotidienne. Elle
donne toute la logique à l'individualisation, en diminuant le poids des
enracinements locaux. Elle fait, du projet individuel, un élément
clé de revendication dans la vie quotidienne. Vu sous cet angle,
l'urbanisation des campagnes, n'est plus un processus d'assimilation mais
d'intégration des catégories de populations, même
arriérées, dans la modernité.
Nous définirons par périurbanisation tout
processus de transformations discontinues des espaces ruraux à
proximité et sous influence des villes (comme Méagui). L'espace
périurbain est un espace fonctionnellement urbain situé à
la périphérie d'une agglomération urbaine.
Cela convient bien à Touagui 2 qui est considéré
comme un quartier de Méagui. L'espace rurbain, quant à
lui, résulte d'une transformation sur place de l'espace rural. Il
produit un territoire, conservant des structures héritées,
où s'épanouit une culture individualiste calquée sur la
culture urbaine et relativement à l'abri des contraintes collectives.
C'est l'image de Gnititouagui 2 qui se transforme avec l'électrification
et la construction de gares modernes.
Depuis longtemps, les planteurs-commerçants Dioula ont
l'habitude d'avoir une main mise sur leur plantation et une autre en ville
où ils ont construit une demeure, voire plusieurs, pour les louer. A
Méagui comme à Oupoyo, les agriculteurs font quelquefois
construire des maisons qu'ils louent ou qu'ils habitent le dimanche ou lors des
périodes de moindres travaux. C'est le cas des planteurs Baoulé
qui s'intéressent en priorité à leur village d'origine
mais
commencent à investir dans les cités de la zone
pionnière. C'est certainement la mutation de l'habitat qui est la plus
visible dans le paysage. Beaucoup de paysans surtout les grossistes
résidents pour qui les disponibilités monétaires sont
importantes et certains producteurs cherchent à posséder leur
maison en dur : murs crépis de ciment, toit en tôles
ondulées, voire pour les plus riches, maison à étage.
Le développement de l'économie de plantation
villageoise, s'il a servi de support à la croissance urbaine, s'est
nourri d'elle également. L'agriculture d'exportation a besoin d'un
certain nombre d'infrastructures, de relais commerciaux, qui ne se trouvent
qu'en ville. En même temps, la cité fournit au paysan les produits
dont il a besoin ou qu'il désire, notamment les produits de
consommation, et que ses gains dans l'agriculture lui permettent
d'acquérir, soit directement en se rendant en ville ou soit par un
intermédiaire.
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Photos 8.1 et 8.2 : Utilisation des bas fonds et des terrains non
bâtis (Source : Dagou, 2010)
On peut remarquer les bas-fonds qui sillonnent la ville. On a
des bas fonds secs dans les quartiers Bako, Netro et Bayard. Du riz et des
cultures maraichères s'y développent avec une faible
intensité. Sur la photo 10.1, le riz a été
récolté et on aperçoit quelques épis qui sont
restés dans le quartier Bayard. Un champ de maïs et de banane
plantain se trouve le long du versant de ce bas-fond. Dans les autres
quartiers, les bas fonds humides sont plantés en riz principalement.
Dans les quartiers périphériques, domaine d'extension de la
ville, ceux qui possèdent des terrains viabilisés mais non mise
en valeur y cultivent de l'igname, du manioc pour maintenir leur
propriété sur le terrain (Photo 8.2). Certains plutôt,
comme sur la photo 8.1, y construise leur demeure. En effet, on peut sur cette
photo observer les murs de la terrasse et la clôture en bois qui
définie la limite de son terrain. Maintenir une agriculture
périurbaine n'est pas
l'objectif initial mais la sécurité foncière
lui donne droit de cité surtout que des litiges récurrents
naissent de ventes de terrain à plusieurs personnes.
L'agriculteur ne répond à la demande que pour
autant qu'il y trouve avantage ou refuse de vendre sa marchandise. La
réponse paysanne à la demande urbaine croissante se traduit par
le développement de systèmes de production fondés sur la
culture de la banane ou de l'igname ou par l'association des vivriers au
café-cacao. La réussite commerciale des paysans repose
également sur une stratégie qui suppose un déploiement
urbain surtout pour le transport, comparons ceux du Nord-Est et ceux du
Sud-Ouest. Les agriculteurs Lobi qui commercialisent leur igname directement
sur Abidjan regroupent leur production dans de gros camions et char-gent l'un
des leurs qui connaît la ville et instruit, d'aller contacter le
transporteur, puis de conduire et de vendre la production à Abidjan.
Stratégie rurale où le paysan scolarisé qui a vécu
en ville tient une position clef (Chaléard et Dubresson, 1989, p 288).
La mise en place d'une agriculture spécialisée dans
l'approvisionnement de marchés lointains répond à des prix
suffisamment rémunérateurs et exige une organisation efficace des
circuits commerciaux. C'est parce que l'igname est une denrée
relativement chère qu'elle a pu susciter l'intérêt de
paysans situés à plus de 500 kilomètres du lieu de
consommation25. Dans le Sud-Ouest par contre, pour rendre possible
un tel essor, on assiste à la greffe de l'agriculture vivrières
sur l'agriculture de plantation qu'ils développent une production
alimentaire pour les villes. Si on peut percevoir la ville comme porteuse de
déracinement et d'uniformisation face à l'espace rural, les
rapports entre Méagui et ses villages s'inscrivent dans une série
de rapports sociaux, qui évoluent avec les techniques de contrôle
de l'espace (moyens de transport, de communication, de coercition) qui sont
timides.
8.2. Difficultés
Les difficultés sont de plusieurs ordre tant au niveau de
la production que de la commercialisation. Mais aussi des
éléments exogènes comme l'instabilité des
saisons.
8.2.1. Insuffisance du système d'encadrement
entourant le vivrier
Les structures étatiques d'encadrement et de
planification que sont le C.N.R.A, l'A.N.A.D.E.R, l'O.C.P.V. ; le
Ministère du Plan et de l'Urbanisme, le Ministère de
l'Agriculture ont toutes leurs représentations à Méagui.
Mais la proximité des agents et des paysans est un défi majeur.
Ils ont été prioritairement déployés pour les
cultures de rentes et
25 Chaléard J. L., Fronts pionniers et
ravitaillements des villes en Côte d'Ivoire, 1990
pour atténuer les problèmes fonciers. Mais
actuellement, le soutient initial a baissé et les locaux qu'abritent ces
différentes structures sont dans un état
dégradé.
Pour le Ministère du Plan et l'Urbanisme, le manque
d'électricité et l'utilisation temporaire des locaux de la mairie
limite leur champ de compétences. Obtenir une carte fut un
véritable parcours du combattant. Si nous y avons eu recours, c'est que
les autres voies étaient épuisées. Pour l'O.C.P.V., les
magasins de stockage ne contiennent que des produits de rentes
(café-cacao) et des aires de séchages. Les responsables au nombre
de deux ne vont que quand ils le peuvent sur les marchés et les
corridors. Le manque d'engins roulant ou de carburant est la raison
principalement évoqué. Ces locaux sont souvent transformés
en centre culturelle pour les activités sportives « Maracana »
et culturelles comme l'émission « Tonnerre ». Pour ter-miner,
le marché actuel de Méagui devrait être construit dans le
prolongement de l'O.C.P.V. mais le faible engouement pour la spéculation
autour du vivrier a conduit au détachement des deux entités.
Actuellement l'espace de l'O.C.P.V. est en entrain d'être réduit
par la construction de magasins, de gares routières et point de
commerce. L'A.N.A.D.E.R et le C.N.R.A ne sont pas présent en tant que
tel mais ont des agents qui sillonnent le département de Soubré.
Ces structures manquent véritablement de moyens techniques pour mieux
encadrer les producteurs mais surtout souffre de ce que leurs activités
ne sont pas contrôlées ne permettant pas de dégager des
seuils d'améliorations.
8.2.2. Conflits fonciers
L'épuisement des réserves forestières et
l'inéluctable nécessité d'intensifier les systèmes
de production se sont accompagnés de la remise en cause des conventions
foncières entre autochtones et migrants. Progressivement, les
obligations morales dues aux tuteurs sont devenues des prestations, de plus en
plus importantes et de plus en plus régulières, pour
l'accès et l'occupation de la terre. Le changement de
génération, chez les tuteurs comme chez les migrants,
l'augmentation de la pression foncière et le retour au village de
ressortissants citadins ont contribué encore à accentuer les
tensions entre autochtones et étrangers.
En ce qui concerne les jeunes ivoiriens, le modèle
urbain d'ascension sociale, qui a été leur
référence durant les années de prospérité,
s'est estompé. Les jeunes autochtones ont subi les conséquences
de la crise économique dans les principales villes du pays. Leur
contestation a été d'autant plus vive qu'ils se trouvaient
confrontés aux difficultés d'accès à la terre au
sein de leur propre famille et au monopole des « vieux » sur la rente
foncière. Enfin, leur frustration a été accrue par leurs
aspirations à un mode de vie urbain, que le caractère «
rurbain » des
campagnes ivoiriennes, au moins dans le Sud forestier, continue
d'encourager méme lorsque le repli sur les villages d'origine reste la
seule stratégie possible de survie.
Les jeunes exploitants migrants, particulièrement
d'origine sahélienne, sont constamment confrontés au risque de
voir dénoncer les conventions foncières qui avaient
été accordées aux parents auxquels ils succèdent.
L'affaiblissement de la sécurisation foncière des migrants
étrangers de la région de Méagui aura en effet un impact
négatif important sur la durabilité des cultures vivrières
(production et qualité d'entretien). En effet, une part importante de
ceux-ci, en particulier Burkinabés, participent à la production
tout en attirant de la main d'oeuvre utilisée tant par eux que par les
exploitants autochtones et par les migrants ivoiriens. Une partie notable
d'entre eux sont d'ailleurs à la fois producteurs directs et
fournisseurs de main d'oeuvre. Un désengagement, même partiel, des
migrants non ivoiriens pourrait donc avoir des conséquences non
seulement sur la productivité par rapport à la surface, mais
aussi, à terme, sur l'état phytosanitaire du verger ivoirien.
Enfin, une frange des exploitants migrants, surtout Burkinabé, est
également fournisseuse de services para-agricoles stratégiques
(crédit, achat de produit, transport).
8.2.3. Financement du stock des produits
vivriers
Probablement, la plus grande barrière à
l'entrée dans le commerce est la possibilité d'obtenir des
crédits pour le financement de départ. Cette barrière
sélectionne les gens qui ont assez de moyens et empêche les gens
sans moyens d'entrer sur le marché. La plupart des grossistes (68%) ont
déclaré d'avoir hérité le commerce de la famille.
Par conséquent, ils peuvent profiter d'un financement de départ.
A Oupoyo par exemple, deux grossistes rencontrés nous ont confié
bénéficier d'une retraite anticipée pour pratiquer cette
activité. Sachant que leur retraite était proche, ils ont
profité d'une offre de leur société pour réaliser
leurs voeux. Dans la région de Méagui, les réseaux de
crédit et de commercialisation reposent sur un tissu social très
structuré et hiérarchisé. Les mécanismes de
coercition y sont très contraignants et ont sans doute
opéré, lors de la phase pionnière, comme un frein aux
comportements individualistes. En période de pénurie
financière, ils représentent en revanche une
sécurité : les contraintes se traduisent par le
prélèvement d'une part importante du surtravail des planteurs,
via les prix d'achat du cacao et les services rendus aux chefs de la
communauté, mais elles sont compensées par un accès
privilégié à la main-d'oeuvre et au crédit.
Cependant avec les informations collectées, une typologie d'ensemble a
été établie concernant leur source de financement.
Figure 8.1 : Répartition des commerçants selon les
sources de financement (%)
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Source : Nos enquêtes, Décembre 2010
Le financement de départ des grossistes
indépendants provient soit d'un crédit de la famille ou d'un
avoir personnel. Il est très difficile d'obtenir un crédit de la
famille ou de la banque. Un crédit entre les amis est
considéré comme une «émission
d'actions». Il n'y a pas de taux d'intérêt, mais le
partage du bénéfice se fait avec le crédit en deux parts
égales. De cette façon, le créditeur porte le risque de ne
pas avoir un intérêt quand le débiteur enregistre une perte
avec l'argent emprunté. 54 % des grossistes interrogés ont
déclaré avoir un compte bancaire dans une micro finance
plutôt que dans une banque ordinaire. Ceci parce que les
possibilités de retrait sont plus souple et la fin pour laquelle ces
dépôts sont fait est l'emblème de la structure. Tous ces
fonds son soigneusement surveillés par l'organisation des grossistes. Ce
sont à Méagui et Touagui 2, 71 % des grossistes résidents
et à Robert-Porte et Oupoyo de 36 %. Pour obtenir un crédit, il
faut leur vendre ta production. On se tromperait sur le fait qu'un opportunisme
quelconque puisse exister car ils sont bien informés sur l'emplacement
des champs des sortes qu'au moment de la récolte, ils sont
présents. Les vendeurs au détail sont surtout des femmes, dont le
financement initial provient souvent des fonds propres familiaux (21,30%), du
capital décès ou des indemnités de licenciement du
conjoint. Une épargne peut être mobilisée à travers
les tontines (42,70%) ou du soutien d'une grossiste qui donne la marchandise
à crédit. Dans la pratique, la méthode la plus courante
est la tontine pour le financement des stocks de départ. Comme on peut
le voir, les détaillantes combinent différents mode de
financement mais qui sont au final inefficace puisque la mauvaise gestion et
les aléas sont
tels qu'elles se retrouvent endettées. En
définitive, on remarque que les détaillantes de marchés
constituent des communautés très fragiles et
contrôlées par le fond de roulement d'où le besoin d'un
fond d'aide et de soutien.
8.2.4. Saisonnalité et instabilité des prix
des produits
Le marché du vivrier ne se porte pas trop bien en ce
moment. Les femmes du vivrier évoquent de plus en plus la baisse de la
pluviométrie. Les climatologues essaient de tirer, eux-aussi, la
sonnette d'alarme. Pour Djé Kouakou Bernard, chef du département
de la climatologie et de l'agro-métrologie de la Société
d'exploitation et de développement aéroportuaire,
aéronautique et métrologique (SODEXAM), si actuellement la baisse
de la production paraît un phénomène normal (voir figure
2.2 et 2.3), force est de reconnaître que les effets du changement
climatique se font ressentir malheureusement sur les cycles de production. En
effet, les régions comme Gagnoa26 ont vu leur cycle de
production reculer de 31 jours, soit un mois. Pour M. Djé, la
déforestation et le réchauffement climatique risquent de mettre
en péril les productions agricoles nationales.
Selon les agents de l'A.N.A.D.E.R., la production agricole
ivoirienne de «type pluvial» a baissé de moitié ces dix
dernières années en raison du phénomène de
changement climatique. C'est un grand risque qui pèse sur la
sécurité alimentaire si nous n'arrivons pas à prendre des
mesures, avait prévenu Yo Tiémoko, Directeur du Centre National
de Recherche Agronomique27. Dans la pratique, le principal risque
est d'ordre économique. Variations des cours et mévente sont les
deux gros risques économiques que rencontrent les cultures
vivrières.
On constate cependant une certaine instabilité des
systèmes de production : les superficies en manioc ont fortement
augmenté au moment des hausses pour redescendre ensuite. L'augmentation
des prix est signe de pénurie (le risque de mévente est alors
éliminé) ; en même temps elle accroît la marge de
sécurité financière de l'exploitation, l'agriculteur
étant assuré de revenus par tonne plus élevés. Les
risques à ce moment là sont donc atténués. Mais ces
productions trouvent leurs limites : aucun producteur ne choisit la
monoculture, et rares sont les agriculteurs qui tirent l'essentiel de leurs
revenus des cultures maraîchères voire vivrières. Tous
pratiquent l'association différentes spéculations :
café-cacao quand ils le peuvent, banane plantain, manioc et cultures
maraîchères. Les cultures vivrières pour les ventes faites
dans un cadre traditionnel ne se heurtent pas à ce danger : mais le
risque vient de l'absence d'assurance d'écoulement de la production, que
l'agriculteur ne peut guère prévoir car il
26 Il fait allusion à la station de recherche
de la SODEXAM qui se trouve à Gagnoa.
27 Vendredi 19 mars 2010 - Par le journal Nord-Sud :
Vivriers, une pénurie guette le marché
ne connaît ni l'état du marché, ni le
niveau de la production globale au moment de sa vente. C'est pourquoi, les
petits exploitants qui ne maîtrisent qu'imparfaitement les techniques
culturales et la commercialisation cherchent souvent à réduire
les risques en minimisant les coûts de production : ils utilisent moins
d'engrais, et moins de produits que les gros exploitants. En-fin, beaucoup de
petits producteurs, quand ils ont la possibilité, évoluent vers
une agriculture bien connue pour répartir et amoindrir le risque : la
polyculture.
8.2.5. Insécurité commerciale et mauvais
état des routes
A la faveur d'un séminaire de réflexion sur la
relance du vivrier, les acteurs de la chaîne du vivrier se sont
concertés à Bouaké. Productrices du vivrier,
commerçantes et transporteurs ont débattu du 02 au 05 avril 2009
au Foyer Jeune Viateur de Bouaké des difficultés qui minent ce
secteur. Les problèmes qui sont l'apanage de ce secteur ont
été exposés. Mais aussi et surtout les tracasseries
routières qui frappent le secteur. Un dysfonctionnement qui a pris de
l'ascendant avec l'avènement de la crise qui a éclatée le
19 septembre 2002. Les productrices, commerçantes et transporteurs de
vivrier attendent toujours l'amélioration du problème de
fluidité routière pour leur permettre d'exercer au mieux leurs
activités respectives et d'en tirer véritablement profit. D'une
localité quelconque à Abidjan, commerçantes et
transporteurs de produits maraîchers et vivriers sont
rançonnés par les Forces de Défense et de
Sécurité. Le réseau routier de la Côte d'Ivoire
connaît depuis l'année 2000, une dégradation dramatique.
Les causes en sont multiples, mais on peut en retenir quatre principales qui
sont l'absence d'une politique cohérente d'entretien et de
réhabilitation ; les malfaçons d'origines diverses
constatées lors de la construction des chaussées et relatives
à la qualité des matériaux ; les conditions climatiques et
les causes liées aux poids des marchandises. On peut ainsi constater que
sur ce réseau le << nid de poule », le
rétrécissement de la voie créant ainsi des embouteillages
Et si dans cette situation, un accident survient, c'est tout le trajet qui est
mis en mal. Ainsi pour des commerçantes de produits périssables
(fruits et légumes), cette fluidité est vitale car ces produits
ont déjà fait l'objet de plusieurs collectes.
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