Ebanda tono (les peaux tachetées): utilisations et représentations de la faune sauvage (Gabon)( Télécharger le fichier original )par Florence Mazzocchetti Université de Lettres et sciences humaines, Orléans - Master2 2005 |
II Vie Quotidienne et Culture MatérielleII.1 La vie au villageLes villages Bakota ressemblent à tous les villages gabonais : des cases rectangulaires alignées des deux côtés de la route. On trouve différentes sortes de cases dont les matériaux sont souvent en adéquation avec la richesse du propriétaire. Les plus communes, la case dite « traditionnelle » est faite d'une armature en bois dont les parois sont remplies avec de la terre humide ; la toiture autrefois en fibre végétale est aujourd'hui, le plus souvent, en tôle. Les plus riches se font des maisons en planches de bois avec un soubassement en béton et les plus pauvres vivent dans des cases en tôles récupérées un peu partout. Les cases de même lignage sont à proximité les unes des autres mais pas très nettement séparées du reste du village11(*). Dès 5h30 ou 6h00, les villageois se lèvent et partent à leurs travaux sans manger, les femmes à la plantation ou au marigot, les hommes à la chasse ou au débroussage de nouvelles parcelles. Ce n'est que sur le lieu de travail qu'on se met à manger un ou deux bâtons de manioc12(*). Vers 15h ou 16h, c'est le retour au village, où dès leurs arrivées, les femmes se mettent à préparer à manger jusqu'au soir, seuls les hommes ont droit au repos. Tous le monde mange entre 17h30 et 18h30, les hommes au salon et les femmes entres elles à la cuisine. II.2 Une économie de subsistanceII.2.1 Calendrier des activités
Il est à préciser que la pêche et la chasse sont des activités qui se pratiquent tout au long de l'année. L'intensité de la prédation « chasse » chute en saison sèche car le sol est plus sec ce qui fait 1) craquer les brindilles sous les pas des chasseurs et donc fuir les animaux et 2) que les traces des animaux ne peuvent s'imprégner, le chasseur ne peut donc pas pister sa proie. En revanche, l'intensité de la prédation « pêche » augmente car les eaux des fleuves et rivières sont au plus bas et il y a moins de courant, ce qui rend l'activité plus simple, moins dangereuse, avec de plus grandes chances d'attraper beaucoup de poissons. II.2.2 L'agricultureS'il y a quelques décennies les plantations de caféiers et de cacaotiers étaient nombreuses, cela n'est plus le cas aujourd'hui. Avec l'effondrement des cours de ces produits en bourse et les problèmes de transport de la marchandise, les Bakota ont préféré se contenter des produits locaux pour leur consommation mais aussi pour la vente. En effet, beaucoup de produits de la région partent vers les villes surtout vers Libreville comme le manioc, les bananes, les mangues etc. Les plantations sont généralement le domaine des femmes, les hommes n'y allant que pour préparer les champs en abattant les gros arbres qui restent sur place. Les taillis coupés sèchent et à la fin septembre on brûle le tout, puis on prépare le champ (Kuba) en répartissant les cendres. Les femmes s'occupent du plantage, des récoltes et de l'entretien quotidien tout au long de l'année. On y cultive principalement : manioc, bananes (plusieurs variétés), maïs, igname, tarot, piment, palmier à huile, papaye, avocat, mangue et atanga (Dacryodes buttneri). * 11 Voir planche photo : Cases et village Bakota * 12 Aliment de base pour les populations forestières. |
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