La légitimité des PME comme objet de recherche
à part entière est reconnue depuis quelques années.
L'identification des caractéristiques propres aux PME selon
différents auteurs permet en général de les
présenter comme des entreprises en miniature opposées aux grandes
entreprises ayant un large champ opérationnel sur le plan national ou
international. Ainsi la plupart des auteurs considèrent les PME comme
des micros entreprises dont la création est relativement facile et
basée principalement sur le savoir faire de leurs promoteurs, et ne
pouvant pas faire face à une forte concurrence.
15 Op cit. p 23
16 Pascal CHAIGNEAU (sous la Dir), Dictionnaire
de Relations Internationales, économica, Paris 1997, p. 145
Pour S. BERNARDI, les petites entreprises sont
créées principalement pour satisfaire les besoins des
consommateurs locaux identifiés dans un espace géographique
très limité.17 Dans ce sens la petite entreprise a
pour objectif de mettre à la disposition des clients des biens ou des
services issus du savoir faire du chef d'entreprise, et dont les principales
missions se résument à la satisfaction d'un besoin clairement
identifié. Dans ce sens, une forte concurrence limiterait le
développement de la petite entreprise. Pour cet auteur, la
compétitivité des PME dépend du métier de
l'entreprise dans un environnement concurrentiel.
La surface financière des petites entreprises en
création étant faible selon Roger DORNIER, une bonne partie des
ressources financières des PME résulte de
l'endettement.18 Cela explique en partie pourquoi les PME en
création se contentent d'abord de satisfaire les besoins locaux
identifiés de ses clients. En effet le développement des
activités d'une entreprise sur un large champ implique de grands moyens
et une prise de risque importante compte tenu de l'instabilité et des
fluctuations du marché. Dans ce sens, les petites entreprises
nécessitent l'encadrement de leurs activités par des politiques
facilitant leur survie et leur développement dans un environnement
concurrentiel.19
L'entrepreneuriat privé étant encouragé
dans la plupart des pays, les mesures institutionnelles permettent de faciliter
le développement de la petite entreprise, compte tenu de sa faible
soumission aux grandes crises pouvant affecter le fonctionnement des grandes
entreprises.
Tony ALBERTO et Pascal COMBEMALE montrent que la
création des entreprises est d'abord le fait des promoteurs, qui
fournissent le capital et dirigent l'entreprise.20 La mise en place
d'une petite entreprise dépend du porteur du projet qui effectue tous
les premiers investissements relatifs au fonctionnement de son entreprise. Pour
ces auteurs, le capitalisme de petites unités est difficile à
soutenir dans un environnement concurrentiel soumis à la loi du
marché.21 Cette position explique la libre création
d'entreprise au centre de l'économie de marché, soutenu par le
monde capitaliste.
17 S. BERNARDI, Marketing, nouvelles
stratégies et techniques opérationnelles pour PME-PMI,
Editions DE VECCHI, Paris 2001, p. 11
18 Roger DORNIER, De l'analyse financière
à l'expertise financière, Les éditions
d'organisation, Paris 1991, p.35
19 S. BERNARDI, op cit, p.172
20 Tony ALBERTO et Pascal COMBEMALE, Comprendre
l'entreprise, 3e édition, Nathan, Paris 2001, p. 5
21 Idem.
Cependant, la spécificité des petites
entreprises et leur importance de plus en plus croissante dans l'environnement
socio-économique des pays, amène les Gouvernements à
s'intéresser davantage à ce secteur. C'est ainsi que la
création des PME n'est plus le seul fait des promoteurs, mais aussi des
pouvoirs publics qui doivent développer des stratégies à
cet effet, pour faciliter la création et la compétitivité
de ces micro entreprises. Les PME ayant des moyens limités pour faire
des études de marché et analyser la concurrence, la documentation
doit être mise à leur disposition par les pouvoirs
publics,22 pour faciliter leur information.
Selon P. KOTLER et B. DUBOIS, les PME sont des entreprises
qui soutiennent le fonctionnement des grandes entreprises en leur offrant des
services de sous traitants, et peuvent également être des
intermédiaires dans les flux de l'entreprise. Pour ces auteurs, les
pouvoirs publics doivent encadrer ces structures qui ont besoin de capital, de
technologie, de matériel et de services afin de faire face à la
concurrence.23 En effet, un des principaux problèmes des PME
étant les études de marché à cause de leurs
coûts relativement élevés, les petites entreprises en
création profiteraient de la demande des grandes firmes pour
accroître leurs activités. Il conviendrait alors pour les pouvoirs
publics de favoriser également la création des grandes industries
qui entraineront la création des PME, et mettre des études et des
informations à la disposition de ces nouvelles structures, pour soutenir
les activités des grandes entreprises.
Pour D. FONGANG, la PME ne bénéficie plus d'une
protection de l'Etat à cause du libéralisme mondial, et s'expose
ainsi à la féroce concurrence internationale24. Pour
ce faire, elles devraient bénéficier des aides institutionnelles
favorisant leur développement. De plus, selon D. FONGANG, les PME
présentent des caractéristiques qui leur sont propres, ce sont
des entreprises sous-capitalisées, à durée de vie
relativement brève25. Elles sont alors très sensibles
aux trop fortes modifications de l'environnement, notamment la concurrence des
produits similaires en provenance de l'étranger. La survie des PME
dépend fortement de la nature de la concurrence internationale dans le
secteur où évolue la PME.
22 S. BERNARDI, op cit, p. 72
23 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit
p. 247
24 David FONGANG, La P.M.E. africaine face
à la mondialisation, Presses Universitaires d'Afrique,
Yaoundé 2001, P.46.
25 Idem.
P. KOTLER et B. DUBOIS montrent que les PME constituent un
important marché pour les grandes entreprises, et dont la satisfaction
des besoins nécessite une segmentation particulière.26
Dans ce sens, l'importance des PME est significative pour soutenir le
développement des grandes entreprises dont elles sont des cibles
marketing sérieuses dans la production des richesses. Les PME doivent
alors retenir une attention particulière des pouvoirs publics, qui
doivent assurer leur survie dans un environnement concurrentiel.
D. FONGANG montre que les Etats ont un rôle à
jouer dans la compétitivité des PME dans cette période de
mondialisation.27 Ainsi l'Etat a intérêt que se
développe un secteur privé national fort. De plus l'essentiel des
entreprises en Afrique étant constitué des PME, l'Etat devrait
donc créer les conditions de leur compétitivité. Il peut
ainsi stimuler la demande intérieure, la régionalisation et
l'internationalisation des entreprises et des marchés.
En effet, le processus d'internationalisation des entreprises
est depuis au coeur des intérêts des recherches des affaires
internationales.28 L'internationalisation des PME est un
phénomène vaste et dynamique souvent réduit à la
seule question de l'exportation, or il s'agit de la convergence des ressources
disponibles au sein de l'entreprise, ainsi que de l'appui des politiques de
développement permettant à une entreprise d'étendre ses
activités au delà de ses frontières locales.29
Les PME ont ainsi des possibilités de développement international
certaines, car la taille n'affecte pas la propension de l'entreprise à
s'internationaliser, elle peut toutefois réduire l'étendue de
cette internationalisation.30