IV- DEFINITION DES TERMES.
1. La compétitivité :
Le dictionnaire Le Petit Robert donne une définition
assez simple mais significative du concept de compétitivité, en
le définissant comme le caractère de ce qui peut supporter la
concurrence du marché. Cette définition va dans le
même sens que l'objet de notre analyse, car la
compétitivité pouvant s'étendre sur plusieurs domaines,
mais nous nous intéresseront principalement à la
compétitivité des PME camerounaises.
Michael PORTER donne une définition cadrant
entièrement avec l'objet de notre étude, et qui définit
la compétitivité comme la capacité pour un individu,
une entreprise ou un Etat de satisfaire les attentes des consommateurs en
faisant face aux actions des concurrents5.
2. L'internationalisation :
L'internationalisation signifie aller au-delà des
frontières. Le dictionnaire le Petit Robert le défini comme
l'action de rendre international quelque chose. L'internationalisation
peut également se définir comme le processus d'adaptation des
opérations de stratégie, de ressources et de structure d'une
compagnie à l'environnement mondial afin d'améliorer sa
performance.6 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS
définissent l'internationalisation comme le développement des
produits et services des entreprises hors des frontières nationales pour
intégrer les marchés étrangers7.
Cette définition est plus proche des objectifs de notre
travail. Il s'agit de considérer l'internationalisation comme le
processus par lequel les entreprises décident de se développer
sur les marchés étrangers et d'y faire parvenir leurs produits et
services. Le terme international fait référence à une
attitude de la société envers l'activité à
l'étranger ou la réalisation effective des activités
à l'étranger.8 C'est dans ce sens que nous envisageons
le développement des PME camerounaises hors des frontières
nationales, notamment dans la sous région Afrique Centrale.
5 Michael PORTER, l'avantage concurrentiel,
Inter éditions, Paris 1986, p. 29
6 Henri BODINAT et Jean-M. LEERSNYDER, Gestion
internationale de l'entreprise, Dalloz, Paris 1982, p. 17
7 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit
p.779
8 B. AGERON et I. HUAULT, complexité du
processus d'internationalisation des PME : vers un enrichissement de l'analyse
behavioriste, Management International, volume 6, Paris 2002, p.43
3. La PME :
La PME regroupent la petite entreprise et la moyenne
entreprise. La définition des PME varie d'un pays à un autre et
selon les organisations.
En Amérique, elle est fonction du nombre de
salariés. Ainsi, sont considérées comme Petites
Entreprises, les entreprises utilisant 5 à 50 salariés, alors que
les Moyennes Entreprises sont celles dont l'effectif maximum est de 500
salariés9.
Dans l'Union Européenne, les Petites et Moyennes
Entreprises sont définies comme des entreprises employant moins de 250
personnes, avec un chiffre d'affaire qui ne dépasse pas 50 millions
d'euros, ou dont le total du bilan annuel n'excède pas 43 millions
d'euros10.
En Afrique, le Forum de Cotonou11 a fait le constat
selon lequel une « définition formelle de la PME, qui permettrait
son identification et sa reconnaissance par l'environnement et qui pourrait
servir de base pour des politiques et des stratégies nationales et
régionales, ainsi que pour des partenariats, soit n'existe pas, soit
n'est pas complète, soit est trop large et englobe toutes les
entreprises, soit manque d'harmonisation ». Il a été
recommandé pour la définition de la PME l'utilisation d'un
critère dominant, celui des effectifs, auquel pourront s'ajouter des
indicateurs supplémentaires distinctifs, suffisamment neutres,
transversaux et opérationnels, qui permettent de reconnaître les
PME dans leur globalité et leur diversité afin de mieux concevoir
des politiques sélectives de promotion, tant au niveau national que
régional.
Au Cameroun, il n'existe pas une définition officielle
et harmonisée de la PME comme ailleurs. L'une des difficultés
concernant la définition du concept est d'en dessiner un contour
précis, qui rende compte de la spécificité du contexte
socio économique. Plusieurs approches sont proposées par les
institutions engagées dans la promotion ou le financement des PME. En
général, les PME désignent les entreprises de taille
modeste. Elles évoluent en partie dans l'informel.
Dans une étude réalisée pour la
formulation d'un Plan Directeur de Développement des PME au Cameroun, la
Japan International Cooperation Agency définit la PME comme « une
entreprise de moins de 150 employés, en excluant les filiales
d'entreprises étrangères,
9 American business review, février 2001.
10 Conformément à la Recommandation de
la Commission Européenne 2003/361/EC du 6 mai 2003.
11 Le forum international sur la PME en Afrique s'est
tenu à Cotonou du 3 au 5 mai 2005 et regroupait les pays de l'Afrique
l'ouest et ceux de l'Afrique centrale.
les entreprises étatiques, les entreprises issues de la
privatisation d'anciennes entreprises étatiques »12.
Selon la BEAC13, une PME est une entreprise dont :
· Le montant des fonds propres est inférieur
à 100 millions de FCFA ;
· Le chiffre d'affaires n'excède pas 500 millions de
FCFA ;
· Les encours de crédits de caisse à court
terme sont plafonnés à 100 millions de FCFA ;
Selon le Ministère en charge du Commerce, sont
considérées comme PME, les entreprises qui remplissent les
conditions suivantes :
· Participation des camerounais ou d'une personne de droit
camerounais au capital social, à concurrence de 35% au moins ;
· Coût de création de l'emploi estimé
à 5 millions de FCFA ;
· Investissements cumulés inférieurs à
1,5 milliards de FCFA.14
Bien que la définition de la PME varie d'un continent
à l'autre, les entreprises appartenant à cette catégorie
comportent des caractéristiques spécifiques communes, à
savoir :
· Une petite taille ;
· Une forte proximité des acteurs dans un
réseau régional ;
· Un système d'information interne simple et de plus
en plus formalisé ;
· Une capacité d'innover rapidement pour s'adapter
au marché ;
· Une proximité entre patron et employés, qui
se traduit par une structure plate et des niveaux hiérarchiques
réduits.
Au regard de ce qui précède, et après
analyse, il serait souhaitable que la définition de la PME camerounaise
intègre les critères suivants :
· Le niveau du chiffre d'affaires ;
· Le niveau des investissements initiaux ;
· Le capital social minimum ;
12 Rapport final de l'étude de formulation du
Plan Directeur de Développement des PME au Cameroun, par la Japan
International Cooperation Agency (JICA), août 2007.
13 www.beac.int
14 Document de stratégie de
développement des petites et moyennes entreprises, MINPMEESA, octobre
2008.
· Le plafonnement de la participation des grandes
entreprises au capital des PME en dessous du minimum de blocage ;
· Le nombre d'emplois créés.
Dans notre travail, une définition englobant plusieurs
critères sera prise. Pour notre analyse, « la PME camerounaises est
une entreprise utilisant totalement ou en partie les capitaux camerounais,
employant moins de 250 personnes, et ayant un capital social de moins d'un
milliard de francs CFA ».
4. L'ouverture des marchés :
Pour mieux comprendre le concept d'ouverture des
marchés, il faudrait définir au préalable le terme
marché. Dans notre travail nous prendrons le marché au sens
de Philip KOTLER et Bernard DUBOIS comme l'ensemble des clients actuels et
potentiels d'un produit dans un espace géographique
donné.15
L'ouverture des marchés signifie que toutes les
économies sont soumises aux exigences d'un marché devenu
universel. Ce processus se caractérise par l'extraversion
généralisée des économies nationales tendant
à subordonner la consommation et la production des Nations aux exigences
du marché universel.16 Autrement dit, les entreprises,
les produits et les marchés, échappent de plus en plus à
la main mise des structures nationales, s'orientant vers une politique multi
territoriale.
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