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De la garantie des droits fondamentaux en République Démocratique du Congo. Cas de la province du Sud-Kivu

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par Dominique KAMWANGA KILIYA
Université de Kisangani, Centre Universitaire extension de Bukavu - Licence en Sciences Politiques et Administratives 2003
  

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C. L'état des libertés publiques

La population du Sud-Kivu n'avait, pendant la guerre aucune possibilité de jouir de toutes ses libertés publiques telles la liberté d'opinion, d'association, de culte et d'expression ; de réunion pacifique, etc.

1. Les libertés de presse, d'opinion et d'expression

« Nul ne peut être inquiété pour ses opinions. Toute personne a droit à la liberté d'expression ; ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répondre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix » (Article 19, alinéas 1 et 2 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques). L'Est du territoire Congolais était caractérisé par une situation telle que l'exercice de ces libertés a été et est encore sérieusement mis à mal. Des membres de la société civile et certains dirigeants politiques ont été soit arrêtés, soit intimidés pour avoir exprimé publiquement des opinions contraires à celles de la rébellion. C'est le cas du président de la société civile, coordination de Bukavu, Monsieur CIRHALWIRA et de ses collègues qui ont été arrêtés et transférés à Kisangani après s'être prononcés sur l'attentant qui coûta la vie à plusieurs personnes à la Kermesse organisée par la Bralima à Bukavu en février 2000. L'arrestation est due à toute personne qui ose exprimer une opinion contraire à l'idéologie du « gouvernant » ou du maître des lieux sous son contrôle. Les ennuis réservés varient selon la gravité d'opinions émises et vont du séjour indéterminé dans les cachots à l'exécution extrajudiciaire.

Une telle situation explique ainsi la grande difficulté d'existence d'une presse libre dans les différents coins et recoins de la région du Kivu. Les autorités rebelles ont, en effet, multipliées des entraves à un libre exercice de la liberté de la presse. Les organes de presse étaient paralysés par les effets de la guerre. La presse publique audiovisuelle, instrument idéologique de la rébellion, y est demeurée la principale source locale d'information. Cependant, les journalistes qui y travaillent ne sont pas libres parce que soumis aux ordres et à la logique du pouvoir en place. Pour ce qui est des radios privées ayant vu le jour dans des conditions officielles au Sud-Kivu, les cahiers de charge leur étaient imposés ne pouvaient pas leur permettre de remplir pleinement leurs devoirs d'information de la population. Raison pour laquelle elles axent leurs émissions sur les domaines tels que la religion, le développement.

La volonté de bâillonner la presse se concrétise par les menaces proférées à l'endroit des journalistes. Plusieurs journalistes ont été arrêtés, humiliés, intimidés. L'exemple le plus frappant est celui de l'interdiction de commenter les faits de guerre qui aboutit à la suspension pour la première fois au mois de mai 1999 des activités de la Radio Maendeleo et l'arrestation de Monsieur KAMENGELE OMBA, animateur et chef des programmes radio de ladite chaîne. Il leur était reproché d'avoir publié certains articles critiques à l'égard du pouvoir notamment sur les réactions de la population bukavienne (jets de pierres) lors du meeting organisé quelques jours plus tôt à la place Major Vangu en Commune d'Ibanda. Autorisée à reprendre ses activités au mois d'août 2001, elle se verra, pour la seconde fois, retirée sa licence d'exploitation le 09 décembre 2002 pour avoir diffusé sur les ondes les avis de la population de Bukavu sur la mise en circulation des nouvelles plaques minéralogiques par les pouvoirs publics. Les radios qui continuaient d'émettre étaient soumises à un contrôle sévère et à la censure de toute publication prétextant la guerre, le respect de l'ordre public.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore