Conclusion
Au travers de cette étude nous avons pu nous rendre
compte de la diversité des profils des bourgs tarn-et-garonnais et de
leurs façons différentes de structurer le territoire. Ces
informations peuvent éclaircir l'action publique qui peut ainsi mener
des opérations en lien avec les caractéristiques des
territoires.
Ainsi la présente étude fait ressortir des
caractéristiques différentes selon les territoires. On remarque
premièrement que la Lomagne et la vallée de Garonne sont tous
deux des territoires assez bien organisés avec la présence de
pôles structurants.
Plus isolé, mais tout de même organisé
autour de pôles structurants, le nord-est du département
bénéficie du pôle majeur de Caussade. Ce bourg central du
Quercy-Rouergue joue le rôle de pivot entre Cahors, Montauban et
Villefranche-de-Rouergue.
Néanmoins, le département du Tarn-et-Garonne
compte quelques territoires moins bien structurés.
Le Pays de Serre semble par exemple fragilisé au niveau
de son armature urbaine. Le manque d'accessibilité, une topographie
contraignante et le poids démographique faible des bourgs du nord du
département handicapent le développement de ce territoire.
Les acteurs de l'aménagement du territoire ont ainsi
tout intérêt à renforcer les solidarités
territoriales comme l'intercommunalité afin de mutualiser les moyens et
de créer une péréquation en faveur des communes les plus
fragiles.
Ce travail comporte toutefois certaines limites. Le choix
d'analyser les bourgs sur une base communale fait que l'étude ne prend
pas en compte les mécanismes de diffusion impulsés par
l'intercommunalité. Une délocalisation d'une zone
d'activité dans le cadre d'une coopération intercommunale sur une
commune voisine ne sera pas prise en compte dans l'analyse du bourg. Ainsi
Monteils, commune limitrophe de Caussade, dispose, par exemple, sur son
territoire d'une zone d'activité gérée conjointement avec
Caussade mais qui ne figure pas dans l'analyse économique de
Caussade.
En parallèle de ce travail initié par la DDE, le
Conseil Général a lancé en 2007 une démarche
prospective intitulé « Tarn-et-Garonne 2025 » qui a
pour objectif de définir des choix en matière
d'aménagement et de développement dans un souci de
cohésion du territoire départemental pour les prochaines
années. L'étude sur les bourgs apporte un éclairage sur
l'armature urbaine départementale et peut servir de document de travail
pour le Conseil Général.
Ces travaux complémentaires interviennent au moment
où les territoires connaissent de grands bouleversements.
En effet, la montée du coût des matières
premières comme le pétrole touche de nombreux ménages qui
doivent repenser leurs façons de se déplacer. Le
phénomène de l'étalement urbain, fondé en partie
sur les facilités de transports, devrait ainsi s'atténuer.
Cependant les personnes propriétaires de logements
éloignés des grandes villes mais qui doivent effectuer des
trajets domicile-travail importants vont être fragilisées par
cette montée des prix du pétrole.
Dans ce contexte, les bourgs ruraux et périurbains
peuvent peut-être tirer un avantage de la baisse d'attractivité
des métropoles. Ils peuvent d'une certaine manière redevenir des
centres locaux autonomes et proposer des services et emplois concurrentiels par
rapport aux grands pôles urbains.
A l'heure où l'on note également un
désengagement financier des pouvoirs publics, cette organisation locale
autour de bourgs-centres autonomes ou de pôles structurants devrait
permettre dans l'idéal de résister aux effets négatifs de
la mondialisation comme la dépendance croissante en matières
premières provenant des pays étrangers ou encore l'ouverture des
marchés qui crée une concurrence entre les territoires. Le
rôle des politiques locales sera déterminant pour guider
l'évolution des bourgs. La coopération autour de projets communs
facilitera le développement harmonieux des bourgs.
Partant de ce constat, les territoires vont certainement
connaître des changements et voir leurs rôles et leurs fonctions se
recomposer. La constitution d'une base de données (Annexe 7) rassemblant
tous les indicateurs utilisés pour l'étude devrait permettre de
renouveler le travail effectué sur les bourgs afin de connaître et
d'analyser leurs changements de comportement dans le temps.
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