2) Des bourgs en difficulté économique entre
les mailles des pôles
Le nombre important de pôles d'emplois plutôt
dynamiques répartis de façon équilibrée sur le
Tarn-et-Garonne ne gomme cependant pas certaines difficultés
économiques rencontrées par des bourgs dont l'économie
reste souvent spécialisée dans un secteur d'activité
particulier, ce qui de ce fait freine les possibilités de
développement.
Les communes de Réalville, Reynies ou encore de
Montaigu-de-Quercy dont l'économie repose principalement sur
l'activité industrielle, regroupées au sein de la classe
bourgs
industriels fragiles, en sont des exemples. Ainsi le
nombre d'emplois baisse ces dernières années, à l'image de
Reynies qui a par exemple perdu 25 % des emplois entre 2000 et 2006.
Néanmoins la situation géographique favorable de certains bourgs
comme Grisolles, Albias et Réalville le long des axes de communication
peut permettre d'envisager un renouveau économique.
L'activité agricole prépondérante de
Cazes-Mondenard ou de Bourg-de-visa, regroupés dans la classe des
bourgs ruraux, affaiblit également le dynamisme
économique de ces lieux. En effet, on remarque une stagnation, voire une
baisse des emplois sur ces bourgs comme à Cazes-Mondenard (-5% entre
2000 et 2006). Cette baisse est liée aux mutations de l'agriculture qui
se caractérisent par le recul du nombre d'agriculteurs et de
salariés agricoles. Ces bourgs à dominante rurale sont
localisés de façon générale sur le nord du
département (Pays de Serre-Quercy) où les effets des grandes
métropoles se font peu ressentir. En même temps, l'insuffisance
des réseaux de communication isole ces bourgs et amplifie les
difficultés économiques déjà présentes.
Enfin, de nombreuses communes proches de Montauban,
rassemblées dans la classe bourgs émergents ont la
particularité d'accueillir d'avantage d'actifs que d'emplois. La
proximité de grands pôles d'emplois rend la croissance
économique de ces communes difficile. On remarque toutefois que
l'activité résidentielle se développe sur ces communes
périurbaines et du coup impulse la création de nouvelles
entreprises et de nouveaux emplois.
N
Comment mesurer la capacité de structuration des bourgs
dans un espace en voie de métropolisation ? 67
B) Des pôles de services irrigant de larges bassins
de vie
A l'inverse de la thématique économique,
l'analyse de la structuration par les services à la personne est une
classification hiérarchique. En effet, après avoir comparé
le nombre d'emplois dans le commerce, les services et le secteur public par
rapport à la population communale et comptabilisé les
équipements structurants, nous sommes arrivés à une
typologie en quatre classes : les pôles de services, les
bourgs autonomes, les bourgs intermédiaires et les
bourgs dépendants/fragiles.
Capacité de structuration des bourgs par les
services rendus à la population
Groupe
|
Caractéristiques
générales
|
Communes
|
Pôles de services
|
- Rapport emplois/population
importants dans le commerce, les services et le secteur public
(évolution positive 00-06)
- Présence d'équipements structurants
|
Beaumont-de-Lomagne Castelsarrasin
Caussade
Grisolles
Moissac
Nègrepelisse Saint-Antonin-Noble-Val Valence
|
Bourgs autonomes
|
- Rapport emplois/population
importants dans le commerce, les services et le secteur public
(évolution positive 00-06)
- Equipements assurant l'autonomie
au bourg
|
Caylus
Golfech Labastide-Saint-Pierre Lafrançaise
Laguépie Lauzerte
La Ville-Dieu-du-Temple Lavit
Monclar-de-Quercy Montaigu-de-Quercy Montech
Verdun-sur-Garonne Villebrumier
|
Bourgs intermédiaires
|
- Rapport emplois/population
moyen à faible dans les secteurs
des commerces et des services (évolution positive
00-06)
- Rapport emplois/population faible
dans le secteur public
- Niveau d'équipement moyen
|
Auvillar
Molières
Montbeton Montpezat-de-Quercy
|
Bourgs fragiles/dépendants
|
- Rapport emploi/population faible
dans le commerce, les services et le secteur public (faible
évolution 00-06)
- Niveau d'équipement faible
|
Albias
Bourg-de-visa
Bressols Cazes-Mondenard
Corbarieu L'Honor-de-Cos
Réalville Reyniès
Saint-Etienne-de-Tulmont Saint-Nauphary
Septfonds
|
Par rapport à la précédente carte, on
note que les pôles de services sont moins nombreux que les
pôles d'emplois : 13 pôles d'emplois contre 8
pôles de services. Les communes qui remplissent les deux
fonctions sont Saint-Antonin-Noble-Val, Caussade, Castelsarrasin, Moissac,
Nègrepelisse, Valence et Beaumont-de-Lomagne. Ce recoupement confirme
leur place centrale sur le département. Caussade ou encore Valence
possèdent par exemple de nombreux équipements, tels qu'une
médiathèque, un cinéma, des collèges et des
lycées ou encore une maison de retraite, qui sont susceptibles d'attirer
les populations des territoires environnants.
Les emplois dans les services et commerces des pôles
de services sont en général élevés, mais sur
Moissac, Nègrepelisse et Valence, l'évolution des emplois dans
les commerces entre 2000 et 2006 ne suit pas l'augmentation
démographique. A l'inverse sur Caussade et Beaumont-deLomagne le nombre
d'emplois dans les commerces et services augmente, parfois plus rapidement que
la croissance démographique.
Le cas de Grisolles est intéressant. Ce bourg
était considéré dans la précédente typologie
comme bourg industriel fragile caractérisé par la baisse
de l'emploi alors qu'au niveau des services à la population, il est
identifié comme pôle grâce à la présence
d'importants équipements, commerces et services. Ainsi, certains bourgs
bénéficient aujourd'hui encore d'une dynamique passée, et
l'enjeu pour ces territoires plutôt en crise est de conserver ces atouts
afin d'en faire la base d'un nouveau développement.
A l'échelon inférieur, les bourgs
autonomes rassemblent des communes de profils différents. Ainsi
Verdun-sur-Garonne, Labastide-Saint-Pierre et Montech, trois bourgs
situés dans le couloir Toulouse-Montauban et qui regroupent chacun plus
de 3 500 habitants, arrivent à assurer une autonomie en services de
proximité pour la population locale. La taille démographique
importante de ces bourgs garantit la présence d'une gamme de commerces
et services dans un espace en voie de métropolisation.
De taille plus réduite et situés sur des
territoires retirés, les bourgs autonomes tels que
Laguépie, Lauzerte ou encore Montaigu-de-Quercy arrivent à
proposer des équipements et des services structurants. Grâce
à leur situation géographique, la concurrence des grands
pôles urbains est amoindrie, ce qui profite au développement des
commerces et services de proximité.
Enfin, les classes bourgs intermédiaires et
bourgs dépendants définissent les
communes fragilisées dans l'offre en services à la population.
La concentration de ces bourgs autour de
Montauban est significative. En effet l'offre importante en
services diversifiés à Montauban (L'INSEE y a recensé la
totalité des équipements les plus rares dits «de la gamme
supérieure», dont les quatre hypermarchés et les trois
maternités du département) attire les populations des communes
environnantes. Cette fatalité géographique s'atténue
néanmoins sur certaines communes comme par exemple à Montbeton
où des projets sont menés à terme par les pouvoirs locaux
: la municipalité a par exemple aménagé une petite zone
commerciale regroupant des petits commerces de première
nécessité. De même la récente mise en service d'une
clinique à Saint-Nauphary en décembre 2007 devrait dynamiser le
secteur des services et des commerces sur ce secteur.
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