II.2.1 Lien entre ces différentes branches
:
Le Tchad dispose de potentialités énormes en
matière de développement industriel, notamment dans le domaine de
la transformation des produits agro-sylvo- pastoraux et dans le domaine des
industries liées aux mines.
La superficie des terres cultivables est de l'ordre de 39
millions d'hectares. Les seules terres irrigables sont évaluées
à 5,6 millions d'hectares. Il s'agit donc de plus important potentiel du
sahel. Un développement significatif de l'agriculture exige la mise en
oeuvre d'une stratégie de commercialisation et, en même temps, le
développement du réseau et des services de transport.
Par ailleurs, la carte géographique du sous- sol
tchadien révèle d'importantes ressources minières. Outre
le pétrole dont les gisements sont de mieux en mieux connus, des indices
d'or, de tungstène, de bauxite, de diamant, etc.... ont
été découverts.
Le problème capital consiste actuellement à
assurer l'autosuffisance en matière de production alimentaire.
L'importance et le rôle capital de l'industrie doivent
être reconnus lors de l'élaboration des stratégies et des
politiques visant à susciter la reprise économique. On voit que
tout progrès décisif réalisé dans le
développement agricole d'un pays dépend en grande partie de son
niveau d'industrialisation. Ainsi, on estime que l'industrie fournit au moins
50% de tous les intrants directs à l'agriculture.
Les données économiques montrent que
l'efficacité du secteur agricole et la production de produits
alimentaires dans des proportions exigées pour nourrir des gens sont
liées à l'existence d'une économie industrielle bien
développée.
La modernisation de l'agriculture, condition essentielle
à l'autosuffisance de la production alimentaire, dépend de
l'industrie qui doit produire des intrants pour l'agriculture, comme des
engrais, des machines et instruments agricoles et pour d'autres secteurs clefs
de l'économie comme les transports, la production d'énergie et
les communications.
A cette fin, on a besoin d'industries légères,
mais aussi d'industries motrices (chimiques, métallurgiques,
mécaniques, de matériaux de construction et
électrique).
Cette structure de l'industrie exige la mise en valeur des
ressources humaines et en particulier le renforcement de capacités
scientifiques et technologiques.
II.2.2 Défis actuels du Tchad
Les défis actuels à faire face sont :
- Développer les potentialités du pays de
manière à accroître le revenu par habitant et à
baisser la pauvreté ;
- Développer les industries à vocation
exportatrice ;
- Développer la production manufacturière nationale
non seulement pour le marché
mais aussi pour l'exportation en profitant des avantages de
l'intégration sousrégionale.
La nouvelle politique énergétique du pays est
articulée autour de la nouvelle donne qu'est la mise en exploitation des
gisements de pétrole et les indices sérieux de réserves de
pétrole dans les autres régions du pays. Elle vise à :
· Promouvoir le secteur des hydrocarbures afin de
dégager de nouvelles ressources publiques ;
· Désenclaver le pays avec l'extérieur ;
· Valoriser le plus rapidement possible, les
réserves déjà découvertes à l'instar du
projet de Doba (au sud du pays ) ;
· Mettre en place une législation
pétrolière favorable à l'investissement privé dans
le domaine de l'exploitation -production et adopter un nouveau code
pétrolier ;
· Sauvegarder l'environnement ;
· Pourvoir les services spécialisés du
gouvernement des compétences et des moyens matériels
nécessaires à la réalisation de leurs missions ;
· Privilégier la coopération
régionale et sous - régionale par l'échange des
données et informations géologiques.
La mise en place de cette politique implique une
répartition des tâches entre l'Etat, régulateur, et le
secteur privé, investisseur.
Le Tchad doit rentrer rapidement dans le camp des pays à
revenu intermédiaire grâce au dynamise de son secteur
industriel.
Il appartient au secteur privé de relever les
défis compte tenu de la volonté du désengagement de l'Etat
du secteur productif.
Ce secteur doit pouvoir saisir toutes les opportunités ;
et pour cela, tout doit être mis en oeuvre pour lui permettre de jouer
véritablement le rôle de décollage industriel.
L'Etat, plus que jamais, doit être un facilitateur en
ce qui concerne les infrastructures, garantir une bonne gouvernance et un cadre
macro-économique sain et mettre en place les infrastructures de base.
Une attention particulière doit être
accordée aux problèmes des infrastructures de base, des textes
réglementaires, à la concurrence, à la promotion des
exportations, à la normalisation et du contrôle de la
qualité, à la fraude, au développement technologique,
à la formation, etc.