1ère PARTIE : ETUDE DE MARCHE ET ANALYSE
TECHNIQUE
Cette première partie est scindée en deux
chapitres dont le premier se focalise sur l'étude de marché
tandis que le second est consacré à l'étude technique du
projet.
L'étude de marché consiste en un ensemble de
méthodes et d'instruments permettant de connaître et de comprendre
le marché sur lequel l'entreprise envisage d'entrer.
Elle permet d'analyser l'importance, la structure et
l'évolution du marché visé en dégageant les taux de
croissance de l'offre et de la demande, la part du marché potentiel et
la part du marché escompté.
L'étude de marché sert également à
prévoir l'évolution future de la demande à satisfaire en
vue de mettre en place la stratégie adéquate et réaliste
(le marketing mix) pour faire face à la concurrence éventuelle.
Elle analyse l'évolution du marché des produits substituts ou
similaires importés en faisant ressortir pour lesdits produits :
Les prix hors taxes ;
Les prix CAF (coûts, assurances, frets) ;
Les prix de gros, les marques commerciales appliquées ;
Les prix de détail.
Etc.
La confrontation de l'offre et de la demande n'en est pas du
reste.
Ainsi, notre étude se résume à
l'évaluation :
Du marché de pâte chocolatée ;
Des prix pratiqués ;
Du circuit de distribution, afin de déterminer la
politique commerciale à pratiquer par l'unité projetée.
L'étude technique est la deuxième phase d'une
étude de faisabilité d'un projet. Après une analyse
profonde du marché, il est indispensable de savoir:
-Le lieu d'implantation de l'unité de production
(localisation); -Les matières premières à utiliser et les
produits finis à produire; -Le procédé de fabrication;
-Le choix technologique et l'identification des
équipements à déployer; -Les ressources humaines
nécessaires
-La capacité et le programme de production.
CHAPITRE I : ETUDE DE MARCHE
Ce Chapitre comporte deux sections. La première section
parle de l'analyse de l'offre et la seconde traite la demande de la pâte
chocolatée au Tchad.
SECTION I : Analyse de l'offre
De manière générale, l'offre est
constituée de la production locale9 et des importations.
I.1. Définition de la pâte chocolatée
Le terme « pâte chocolatée » vient de
deux mots essentiels : pâte et chocolat.
Brun rouge plus ou moins foncé, le chocolat
désigne, selon le dictionnaire Grand Robert de la langue
française, une substance alimentaire (pâte solidifiée)
faite d'amandes de cacao grillées, broyées, avec du sucre, de la
vanille ou d'autres aromates.
Le dictionnaire le petit Larousse illustré de 1993 le
définit comme une pâte de cacao préparée avec du
sucre, mélangée ou non avec d'autres produits (beurre de cacao,
par exemple) et consommée sous diverses formes (tablette, bonbons,
boisson, etc.).
En France, le décret chocolat 76- 692 du 13 juillet
1976 donne la définition suivante au chocolat: "produit obtenu à
partir de cacao en grains, de cacao en poudre ou de cacao maigre en poudre et
saccharose, avec ou sans addition de beurre de cacao "
S'agissant de la pâte, (du grec pastê « sauce
mêlée de farine », le Grand Robert de la langue
française parle d'une préparation plus ou moins consistante,
à base de farine délayée dans l'eau ou du lait,
additionnée ou non de levain, d'oeufs, d'aromates, de beurre... et que
l'on consomme après cuisson.
C'est une préparation, mélange ou substance de
consistance plus ou moins molle.
De même, le petit Larousse illustré de 1993
définit la pâte comme une préparation à base de
farine délayée (à l'eau, au lait), pétrie le plus
souvent avec d'autres ingrédients (levure, sel, sucre, etc.) et
destinée à être consommée cuite, principalement sous
forme de pain ou de gâteau.
Elle est une préparation de composition variable, de
consistance intermédiaire entre le liquide et le solide, et
destinée à des usages divers.
Ainsi donc, la pâte chocolatée peut être
définie comme le chocolat de consistance intermédiaire entre le
liquide et le solide.
On distingue plusieurs formes de chocolats : chocolat mousseux,
onctueux, crémeux, velouté, vanillé, parfumé.
Le chocolat peut être en poudre et granulé, pour la
cuisson.
Plusieurs dénominations sont données aux produits
chocolatés existant actuellement sur le marché tchadien et qui
sont en général importés ; TARTINA, MATINAL...
Le premier est une pâte tandis que le second est en
poudre. Et puisque notre étude porte essentiellement sur la pâte
chocolatée, nous allons nous cantonner à la fabrication de
chocolat sous forme de pâte et exclure donc celle des autres produits
chocolatés, notamment ceux en poudre.
9 Il n'existe pas de production locale de pâte
chocolatée
I.2. L'Offre des produits.
L'offre totale de pâte chocolatée au Tchad est
essentiellement constituée des importations officielles faisant l'objet
d'enregistrement en douane, et les importations informelles ou
parallèles émanant de la contrebande sinon de la fraude
fiscale.
I.2.1 Les importations officielles
Ce sont les importations déclarées en douane et
enregistrées dans les statistiques douanières d'importations.
Elles sont analysées en volume (quantité) et en
valeur. Les principaux importateurs (et les principaux pays fournisseurs) ne
sont pas perdus de vue.
I.2.1.1 Les principaux pays fournisseurs
Les pâtes chocolatées que l'on trouve sur le
marché national proviennent de diverses origines. Elles sont
importées principalement de la France, du Cameroun, du Nigeria, de
l'Afrique du sud, etc.
I.2.1.2 le volume des importations
Il s'agit des importations de pâte chocolatée
année par année (toutes dimensions confondues : 90g, 500g, 5,7
kg, 900g, ... et tous pays confondus).
I.2.1.3. Les pays producteurs de chocolat en
général (en 1993 et en 1997)
Pays, pourcentage du marché mondial en 1993 et
pourcentage du marché mondial en 1997:
Côte d'Ivoire 32,1% et 40% -Ghana 8,9% et 13% -
Indonésie 9,1% et 11% -Brésil 14,3% et 5,8% - Nigeria 5,8%et 5,3%
-Cameroun donnée inconnue (4,2% ? ) -Malaisie 9,4% et 4%-Equateur 3,1%
et 3,3% -République Dominicaine 1,9% et 2,1% -Colombie 2,3% et 1,7%
-Mexique 1,8% et 1,4% - Papouasie 1,5% et 1,3% - autres pays 9,8% et 6,9%.
I.2.1.4 les importations officielles
Les statistiques douanières des importations de
pâte chocolatée ne sont pas tenues depuis 1997 ; par
conséquent, seules les données antérieures à cette
date existent. Pour une bonne étude de marché, nous les avons
jugées vieilles et avions préféré faire des
recherches documentaires dans les registres d'importations des gros des
marchandises auprès des différents bureaux de la
douane de Nguéli et ceux de quelques grandes villes du pays pour pouvoir
déterminer le volume des importations de la période 1998 -
2005.
De telles données peuvent certainement comporter des
erreurs, mais elles reflètent sensiblement la réalité
actuelle, étant entendu que la presque totalité de la pâte
chocolaté provient du Cameroun et/ou du Nigeria dont Nguéli,
Bongor, Pala, Léré, Moundou et Doba (...) constituent les
principales barrières douanières.
De 1998 à 2005, les importations sont en forte
croissance. Le tableau suivant résume cette évolution.
Tableau n° 5 : Evolution des importations
de pâte chocolatée10
Années
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Importations (en tonne)
|
1521
|
1920
|
2245
|
2584
|
3462
|
4639
|
5216
|
6060
|
Valeur (en
milliards de
FCFA)
|
3,2
|
4,04
|
4,72
|
5,44
|
7,28
|
9,73
|
10,94
|
12,64
|
|
Source : Notre étude.
Remarquons que les données de 2005 ne concernent que les
deux premiers trimestres de ladite année.
I.2.2 les importations informelles
Le secteur informel est très développé
au Tchad. On remarque sur le marché tchadien des produits de contrebande
issus des importations frauduleuses, donc non déclarées en douane
et non enregistrées officiellement.
C'est le cas surtout des produits transitant par voie terrestre
et qui proviennent du Cameroun et du Nigeria.
Compte tenu de leur nature frauduleuse, leur
évaluation s'avère difficile ; leur présence influence
négativement sur les activités des établissements de
distribution et perturbe le marché par leurs prix.
Toutefois, une enquête sur le terrain, auprès
des bureaux de la douane de Nguéli et auprès des personnes
ressources a permis d'estimer que les importations informelles11
peuvent représenter 70%, sinon plus, des importations officielles,
année par année.
Tableau n° 6 : Evolutions des importations
informelles.
Années
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Quantités (en tonne)
|
1065
|
1344
|
1572
|
1809
|
2423
|
3248
|
3651
|
4221
|
|
Source : Notre analyse.
10 Il s'agit de nos recherches et analyses
documentaires dans les registres d'importations de la douane.
11 D'ailleurs le secteur informel représente
70% de l'économie Tchadienne.
I.3 La concurrence
Sur le marché tchadien, il existe plusieurs entreprises
qui commercialisent la pâte chocolatée. Ce sont :
· Les grandes alimentations telles que : Alimentation
d'Afrique, Alimentation du Sao, Alimentation La rotative, Alimentation
Européenne etc. ;
· Les grands magasins;
· Les boutiques;
· Les restaurants....
Il faut ajouter à cette liste les vendeurs ambulants qui
peuplent les rues et quartiers des grandes villes du pays avec ce produit.
I.4. Offre globale actuelle
L'offre actuelle de pâte chocolatée est la somme
des importations officielles et celles informelles, année par
année.
I.4.1 Evolution de l'offre globale de pâte
chocolatée :
Le tableau suivant résume l'évolution de la
pâte chocolatée entre 1998 et 2005.
Tableau n°7 : Evolution de l'offre globale
de pâte chocolatée (en tonne).
Années
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Offre globale
|
2586
|
3264
|
3817
|
4393
|
5885
|
7887
|
8867
|
10251
|
Variation en %
|
-
|
26,2
|
16,9
|
15,1
|
34,0
|
35,0
|
12,4
|
15,6
|
|
Source : Synthèse des tableaux n°5 et 6.
Le volume des importations est resté non seulement
croissant mais aussi important durant la période
considérée.
Tenant compte des estimations de l'offre informelle, on note une
variation positive de l'offre en moyenne de l'ordre de 22,17%. Cette variation
change d'une année à une autre.
I.4.2 Estimation de l'offre future
L'offre a évolué de façon croissante entre
1998 et 2005.
Tout porte à croire que l'offre de pâte
chocolatée est fonction de la démographie qui, ellemême ,
évolue à travers le temps.
Utilisions les méthodes des moindres carrées pour
estimer l'offre future. La droite de régression est de la forme : y= BX
+ A ;
Y= l'offre de la pâte chocolatée (en tonne)
Où : X= nombres d'années (1= année 1998 ;
2= année 1999 ; etc....)
Si nous nous servons de cette équation pour faire des
prévisions, des assertions ou affirmations sur le futur, nous faisons
l'hypothèse que :
- Le passé se reproduira dans l'avenir ;
- L'environnement ne va guère se modifier.
Les estimations nous donnent :
- Le coefficient de régression : B= 1135,38 ;
- La valeur constante : A=759,53 ;
- Le coefficient de corrélation : r = 0,98 ;
- Le coefficient critique : r2 = 0,96 ;
- Le coefficient d'amélioration A= 0,81.
Le coefficient critique indique que la corrélation est
forte entre le volume de l'offre et les années. Nous pouvons donc
valablement estimer l'offre future à partir de l'équation de
régression : Y= 1135,38X + 759,53.
Le coefficient d'amélioration A =1- V1 -- r2
fixe le taux de probabilité de la liaison entre deux
phénomènes donnés et permet de déterminer le
degré de confiance que l'on peut accorder, dans les conditions
habituelles, au coefficient de corrélation linéaire.
A partir du moment où il est supérieur à
0,5 (0,81 dans notre étude), il est possible de présumer une
corrélation linéaire réelle entre le volume de l'offre et
les années.
Tableau n°8 : Extrapolation de
l'évolution de l'offre (2005-2014.)
Année
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
Offre
(en tonne)
|
10251
|
10998
|
12113
|
13249
|
14384
|
15519
|
16655
|
17790
|
18926
|
20061
|
|
Source : Notre étude
L'offre va rester, sur la base de nos estimations, croissante
durant la période 2005-2004.
|