Redynamiser le tissu économique d'un territoire : efficacité des missions « industrialisation » du cabinet SODIE( Télécharger le fichier original )par Benoit ILLINGER C.E.S.E.C./ Ecole de Management de Normandie - Master Management du Développement Territorial 2004 |
Problème récurrent du fonds de roulement trop faible
On sait que près de 83% des créateurs ont contacté, dans la phase de préparation de leur projet, au moins une banque, vraisemblablement la banque qui gère leur compte personnel. Cette démarche vise essentiellement à ouvrir un compte et, pour une trop faible partie d'entre eux, à négocier l'autorisation d'un découvert ou d'une ligne d'escompte. Ainsi, seul un créateur sur deux (44.9%) a recours au découvert bancaire. En outre, ce découvert est d'un très faible montant pour les deux tiers d'entre eux (inférieur à 1500€ dans 35% des cas et compris entre 1500 et 3000 € dans 33 % des cas). Lorsqu'il est obtenu c'est moyennant une garantie personnelle dans un cas sur cinq 24(*). C'est pourquoi on peut aisément conclure qu'une entreprise en création ne peut compter sur une autorisation d'un découvert important pour financer son BFR. Il lui faut donc plutôt prévoir dans son plan de financement une trésorerie suffisante pour le financer. Le plan de financement initial simplifié selon le statut juridique de l'entreprise créée :
Source : CDC/BDPME/APCE Or, comme ce tableau le fait apparaître, une des caractéristiques majeures des créations est que les sociétés, comme les entreprises individuelles, démarrent avec un fonds de roulement extrêmement faible (le solde positif n'est que de 11 500 francs (1 753€) pour les entrepreneurs individuels et de 17 700 francs (2 698€) pour les sociétés, après prise en compte des prêts bancaires à moyen et long terme octroyés à l'entreprise. Il y a donc nettement un biais entre les besoins d'une entreprise pour pouvoir survivre et croître et ce qu'elle prévoit et finance réellement. Nous touchons là un point crucial de la survie des sociétés et entreprises individuelles. Par ailleurs, selon l'enquête CDC/APCE/BDPME, les créateurs qui n'ont pas obtenu les financements qu'ils espéraient et qui on eut un déficit de FR se répartissent en trois groupes d'égale importance.
C'est pourquoi on peut aisément retenir qu'un appui extérieur (dans notre cas SODIE) pour financer le BFR d'une entreprise est un plus indéniable pour la pérennité, la croissance et la bonne santé en général de l'entreprise ainsi aidée. Pour preuve, on retiendra qu'en ce qui concerne les « jeunes entreprises », les études réalisées par l'ADIE montrent que celles qui survivent ont un fonds de roulement plus élevé que la moyenne : 9800€ contre 8700€ : « L'existence de fonds propres, apportés par le créateur ou par une prime extérieure, apparaît décisive26(*) » Les problèmes dus au besoin de fonds de roulement lié aux phases de DEVELOPPEMENT
Dans leur phase de développement, les entreprises sont confrontées au double problème concomitant du financement des investissements et celui du cycle d'exploitation27(*). Si, aujourd'hui, certaines d'entre elles, notamment les plus innovantes, peuvent plus facilement trouver les fonds nécessaires à leur développement, par contre, les entreprises évoluant dans une économie plus traditionnelle se trouvent confrontées à des délais fournisseurs relativement courts et des délais clients assez longs. Ce phénomène est d'autant plus important que l'entreprise est petite sur son marché face à des partenaires commerciaux, fournisseurs ou clients, plus importants qu'elle. De ce fait, ces entreprises, d'une structure financière faible et donc fragile, ont tendance à recourir plus facilement aux financements à court terme des banques. Ces dernières sont confrontées à un problème de risque plus important et sont donc plus restrictives. De plus, leur environnement concurrentiel est tel que les marges secrétées sur ces crédits sont relativement limitées et ne permettent pas toujours de couvrir le risque inhérent à ces opérations.
On remarque néanmoins qu'en France, malgré leurs diminutions depuis près d'une décennie, les besoins en fonds de roulement sont plus forts dans les PME que dans les grandes entreprises (GE). Ils peuvent certes correspondre dans certains cas à des problèmes de gestion mais ils reflètent moins une fragilité interne de l'entreprise qu'ils ne traduisent la fragilité des rapports avec l'environnement. Ils justifient alors d'anticiper, de prévoir les risques de rupture. En effet, c'est la nécessité de flexibilité, y compris financière, qui est au coeur du fonctionnement quotidien d'une PMI ou d'une PME. Autant, la « PME peut autofinancer ses investissements, autant elle est démunie pour faire face aux aléas conjoncturels si elle ne dispose pas de liquidités ou de lignes de crédits auprès de sa banque »29(*). Par ailleurs, en observant le taux d'accumulation (investissement/capital), on s'apperçoit que les PMI investissent plus que les GE. Or, il découle des besoins de financement logiquement plus substantiels (y compris pour le cycle d'exploitation) et donc un recours au financement externe plus élevé qui n'est pas toujours disponible. Il s'agit donc pour faciliter la croissance des PME (et donc de l'emploi salarié) de trouver un moyen de palier à ces difficultés. Le cabinet SODIE propose une solution. * 24 Caisse des Dépôts et Consignations, APCE & Banque du développement des PME [2000] « Le financement des plus petites créations d'entreprises ». * 25 Les recttes sont : absence de remunération, règlement personnel des dépenses de l'entreprise,et recours au découvert bancaire. Source : Caisse des Dépôts et Consignations, APCE & Banque du développement des PME [2000] « Le financement des plus petites créations d'entreprises ». * 26 ADIE, Etude d'évaluation du dispositif ADIE, Document interne, 1998. * 27 Cet argumentaire a été développé notamment dans le rapport du CESR AUVERGNE « POUR LE DÉVELOPPEMENT DES P.M.E.-P.M.I. EN AUVERGNE, TROIS PROBLÉMATIQUES CLEFS », 2000. * 28 Cet argumentaire a été développé notamment dans le rapport du CESR AUVERGNE « POUR LE DÉVELOPPEMENT DES P.M.E.-P.M.I. EN AUVERGNE, TROIS PROBLÉMATIQUES CLEFS », 2000. * 29 Hicks J. « La crise de l'économie keynésienne », Fayard, 1988. in PARANQUE B. « spécificité financière des PMI françaises dans le contexte européen », intervention de l'université d'été de Marseille, Septembre 1998. |
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