1.2/ Variogrammes directionnels
La figure 4.3 montre les variogrammes directionnels, le long
des quatre directions principales du plan, d'orientation -35°, 55°,
100° 145° par rapport à la direction est-ouest. Ces directions
ont été choisies en fonction de l'orientation des profils 13 et
12 (cf. figure 3.5) et de la géographie observée sur l'image
LIDAR (figure 4.2).
embouchure
pointe
N
baie
dunes
55°
-35°
Figure 4.2
La bathymétrie de la zone d'étude montre une
continuité spatiale dans la direction 55°. On remarque que si l'on
se déplace sur un axe du sud-ouest au nord-est, la profondeur du fond
marin reste sensiblement la même, alors que si l'on se déplace du
nord-ouest au sud-est on doit faire face à de forte variation de
profondeurs. Cette morphologie est le résultat de la baie formé
au nord-ouest et de l'écoulement de l'eau provenant en grande force le
l'embouchure au nord-est.
Figure 4.3
Les variogrammes de la figure 4.3 sont sensiblement
différents. La différence d'accroissement à l'origine est
le symptôme d'une anisotropie. C'est un paramètre qu'il faut
prendre en compte.
1.3/ Anisotropie
Une anisotropie caractérise un phénomène
qui se déploie préférentiellement dans certaines
directions de l'espace.
Les notions d'anisotropie, de continuité maximale et
minimale peuvent être schématisées de la manière
suivante :
55°
0.56km
-35°
0.175km
Anisotropie : Bien que la distance entre le point central et
celui en direction 55° soit plus grande que celle entre le point central
et le point en direction -35°, les valeurs prises en ces points sont
très proche (la corrélation est la même).
Direction de continuité maximale : direction à plus
forte porté.
On distingue deux types d'anisotropie.
L'anisotropie géométrique : On observe
dans diverses directions des paliers et des composantes pépitiques
identiques mais des portées différentes. Les portées
maximales (ag) et minimales (ap)
s'observent selon deux directions orthogonales (cf. chap. II § 3.4).
L'anisotropie zonale : On observe des paliers
différents selon les directions. Il n'existe pas de modèle
d'ajustement pratique pour traiter ce type d'anisotropie.
En observant la figure 4.3, on remarque que les paliers ne
sont pas identiques. Mais si l'on considère que la variable
régionalisée est stationnaire d'ordre 2, le palier est
approximativement égal à la variance. Les directions de
continuités maximale et minimale sont alors respectivement de 55°
et -35° par rapport à l'axe ouest-est avec une portée de
1100 mètres et 250 mètres.
·
2
Pour prendre en compte l'anisotropie géométrique,
on peut intervenir sur la distance. On peut ainsi évaluer
ã(h,è) en corrigeant la distance h.
?a ?
g
( cos )2
h è è + ?? h è
è
sin ??
? a p ?
Le modèle isotrope avec une portée maximale
ag=1100 mètres est alors
ã(hg).
Distance d'origines
Distances corrigées
Figure 4.4
L'accroissement à l'origine devient sensiblement identique
pour les deux directions principales. La nouvelle définition de la
distance a pour effet d'atténuer l'anisotropie.
· Une autre façon de tenir compte de l'anisotropie
est de faire un changement de repère. Si è est l'angle
de rotation, dans notre cas è=35°, la formule est la
suivante :
? ??
)
)
sin(è
cos(è
- sin( ) cos( )
è è
? ? ?
? ?
y1
y1
x 1
x'
1
' '
·
yi
yi
x i
? ??
xi
? ? ?
? ?
' '
yn
yn
xn
x n
? ? ? ? ?
?
?
?
? ?
De cette façon nous nous replaçons dans un
système de coordonnés redressé de 35° dans le sens
inverse des aiguilles d'une montre. Pour prendre en compte les portées
dans les deux directions on résout le système
? ? ?
ag
·
0
? ? ?
0
? ? ?
? ?
ap
''
x ' '
1
' '
xi
''
xn
ap : portée sur l'axe 0X ag
: portée sur l'axe 0Y
? ? ?
? ?
? ? ?
? ?
y1
x'
1
' '
xi
yi
? ? ?
? ?
' '
yn
xn
Nouvel axe et unité
Axe et unité d'origine
35°
y1
''
yi
' '
yn
C'est cette seconde méthode que l'on retient pour
l'estimation par krigeage. 1.4/ Comportement à l'origine du
variogramme
Le comportement du variogramme à l'origine, reflète
le degré de régularité spatiale de la variable
régionalisée (cf. chap. II § 3.2).
- Un comportement de ãà ( h ) à
l'origine parabolique indique une grande régularité de la
variable régionalisée (continue et différentiable).
- Un comportement à l'origine linéaire montre que
la variable régionalisée est moins régulière (elle
est continue mais pas différentiable)
- Une discontinuité à l'origine ou effet de
pépite, signale une plus grande irrégularité de la
variable régionalisée. Il y a absence (partielle ou totale) de
corrélation entre les valeurs prises en deux sites très proches.
(Journel et Huijbregts, 1993 p.38).
D'après de la figure 4.1 et 4.3, on constate que les
variogrammes ont un comportement à l'origine linéaire (
ãà ( h ) 10*h). La profondeur au toit du socle
cristallin est donc une variable
aléatoire continue.
1.5/ Variogrammes croisés
Cov=28,2
Figure 4.5
Comme dans le cas monovarié, l'inférence
statistique nécessite des hypothèses de stationnarité de
la corégionalisation (ensemble des variables
régionalisées).
Pour analyser les liens spatiaux entre la profondeur du
substratum et la profondeur à la surface du fond marin, la figure 4.5
(de droite) montre les variogrammes croisés selon les directions
principales d'anisotropie. A sa lecture, nous faisons l'hypothèse d'une
stationnarité d'ordre deux car ils atteignent tous deux un palier
environ égal à la covariance.
D'autre part, nous observons que les variogrammes des deux
variables régionalisées et le variogramme croisé se
ressemblent fortement. Ca nous emmène à choisir le même
modèle de base pour leurs ajustements.
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