4.4 Ensablement des rizières
L'érosion provient directement de la
destruction généralisée de la couverture
végétale, en particulier celle de la forêt naturelle. La
pression humaine excessive se traduit par des pratiques culturales et autres
activités destructrices qui ont des conséquences sur la
production rizicole à Madagascar. La pratique de la culture
itinérante sur brûlis, la production illicite de charbon dans
toutes les forêts, les feux de pâturage et feux sauvages restent
parmi les facteurs qui favorisent le phénomène d'érosion.
L'ensablement des rizières provient de l'action de l'intensité
des ruissellements. Les sédiments transportés ne sont plus les
éléments fertiles tels que les limons et les argiles mais
également des sables grossiers.
L'ensablement des rizières constitue une menace
pour la riziculture dans différentes zones rizicoles à Madagascar
surtout dans le grenier rizicole comme Ambatondrazaka. Les rizières
ensablées ne sont que rarement cultivables. L'ensablement entraîne
en général des pertes importantes de surfaces rizicoles. Les
pertes en terre par ensablement sont faibles tant que la
végétation persiste. Dans le processus d'ensablement, il est
important de noter que seules les rizières qui se trouvent juste en bas
des pentes et celles qui sont proches des lits de rivières recevront la
majorité des dépôts de sable.
4.5 Accès aux intrants et équipements
agricoles 4.5.1 Engrais
La riziculture intensive requiert aussi l'utilisation
de fertilisant et d'intrants14. Pour
se procurer des engrais, les paysans disposent deux possibilités :
soit le fabriquer ou l'acheter auprès du marché. La
majorité de paysan ne maîtrise pas nécessairement
la
14 Les intrants agricoles sont des produits qui entrent
dans le processus de production et qui disparaissent au cours du processus. Il
s'agit essentiellement des semences, des engrais organiques ou minéraux,
des produits phytosanitaires comme les pesticides, fongicides, herbicides ou
autres, ainsi que l'eau
technique relative à la fabrication du compost
et ne trouve pas des éléments (fumier de parc) indispensables
pour le fabriquer c'est pourquoi que l'approvisionnement sur le marché
constitue une solution immédiate pour le paysan. Le coût relatif
à la fabrication de compost tend à augmenter le coût de
revient, surtout en termes de main d'oeuvre. La disponibilité de la
biomasse constitue une contrainte pour la fabrication du compost.
L'approvisionnement en engrais sur le marché est
souvent conditionné par le système de commercialisation en place
et le degré d'enclavement des clients.
La consommation d'engrais par unité de surface
pour la riziculture a été maximum dans les années 70.
Cette consommation s'élève à 15 kg par hectare
d'après le service du GOPR. Cette consommation a été
possible grâce à l'encouragement de l'administration par le biais
d'une subvention qui a été appliquée au niveau du prix des
engrais. Depuis l'année 1960 jusqu'en 1975, c'est l'État qui fixe
le prix des intrants agricoles dans le cadre d'une intensification agricole.
Actuellement, la consommation d'engrais reste faible à Madagascar, les
études menées par l'UPDR/MAEP ont permis d'estimer la
consommation moyenne d'engrais à Madagascar. Cette consommation moyenne
a été estimée à 8 kg/ha, contre 10 à 15 fois
plus en Asie. La faible consommation s'explique par leurs coûts, la
carence en termes de sensibilisation technique, ainsi que l'enclavement des
zones de production qui ne facilite pas l'accès. Les fournisseurs
d'intrants ne sont pas suffisamment décentralisés pour assurer
l'approvisionnement des zones rurales à Madagascar. La
possibilité d'utiliser des engrais dépend de la maîtrise de
l'eau. Si la maîtrise de l'eau n'est pas assurée les paysans ne se
hasardent pas à utiliser des engrais. La maîtrise de l'eau
conditionne aussi l'utilisation des engrais.
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