CHAPITRE IV : MENACES
4.1 Concurrence entre la production locale et le riz
importé
Le prix des céréales sur le
marché mondial est relativement faible du fait des subventions
octroyées par les pays développés à leurs
agriculteurs. Sans la protection tarifaire, le riz malgache n'est pas
compétitif. Le régime de taxation est toujours en
perpétuel changement afin d'assurer un certain niveau de prix aux
producteurs locaux. La taxe d'importation s'élève à 30% en
1991 puis réduit à 10% en 1995 et actuellement un niveau de 35 %.
Les gouvernements dans le pays en développement profitent de cette
opportunité pour s'approvisionner sur les marchés mondiaux afin
de satisfaire le besoin des citadins au détriment des agriculteurs
locaux. L'importation de riz, avec des mesures arbitraires par
l'administration, provoque un effet d'éviction sur le
développement de la filière. Le bas prix pratiqué sur le
riz importé entraîne un glissement de la demande vers de riz
importé et une stagnation du prix de la production locale.
4.2 Effets pervers de l'aide alimentaire
Pour Madagascar, une grande partie des importations
sont sous forme d'aide alimentaire venant principalement des États Unis
et de l'Union Européenne et dont la quantité est relativement
faible par rapport aux échanges mondiaux mais qui fait concurrence aux
produits locaux.
L'effet pervers de cet aide alimentaire est ce qu'elle
entraîne une transformation des habitudes alimentaires.
4.3 État défaillant des réseaux
d'irrigation
Sur le plan socio organisationnel, l'exploitation et
la gestion des réseaux hydro agricoles ont une dimension collective dont
la capacité des associations des usagers de s'organiser et de
s'autogérer n'est pas démontrée. Les difficultés
résident au niveau de la mise en place de structure capable de
gérer les réseaux hydro agricoles et de mobiliser les usagers
dans les travaux d'entretien et de maintenance périodiques.
Les associations des usagers ne disposent pas des
moyens financiers à consentir dans l'entretien et la maintenance des
réseaux. Le défaut de provisions pour renouvellement ne permet
pas aux associations de faire face aux grosses réparations
occasionnées par l'impact des calamités naturelles (inondation,
cyclone...).
L'amélioration de la gestion de l'eau constitue
un facteur important pour accroître l'adoption du SRI. La prise en
compte de la maîtrise de l'eau constitue une condition sine qua non
pour la pratique de riziculture intensive, du fait qu'elle exige une
gestion
méticuleuse d'une lame d'eau, afin de permettre
une meilleure oxygénation des jeunes plants. Cette notion d'irrigation
au minimum en SRI ne peut se réaliser sans la maîtrise de
l'eau.
La recherche d'une entente réciproque entre
exploitants ne semble pas être facile entre les pratiquants SRI et les
paysans qui continuent de pratiquer encore le système de riziculture
traditionnelle qui reste toujours majoritaire et difficile sur le plan socio
organisationnel. L'insuffisance de la maîtrise de l'eau n'encourage pas
les paysans à consentir des dépenses d'investissement dont ils ne
sont pas sûrs de récupérer à partir de la
récolte.
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