2.1.3.
Acteurs de commercialisation.
Les acteurs de la commercialisation constituent les
éléments essentiels de la chaîne de commercialisation sans
lesquels le produit ne peut pas transiter du producteur au consommateur.
Oladapo (1993) cité par Houédjoklounon (2001), mentionne que, si
pour les produits manufacturés, un grossiste et quelques
détaillants suffissent; pour les produits agricoles il y a
nécessité d'avoir une panoplie de ces catégories. Car le
nombre de petits paysans ou gros producteurs est largement supérieur
à celui des industries. Il soutient que le rôle de ces acteurs est
nécessaire à chaque étape de la commercialisation, depuis
l'acheminement des produits des zones de production jusqu'aux marchés de
consommation.
Adégbidi (1996), constate un nombre
d'intermédiaires faible entre la production et la consommation dans
l'étude du marché du porc local au sud du Bénin.
Néanmoins, la présence des commerçants courtiers perturbe
le fonctionnement du système de commercialisation, puisqu'ils
contrôlent la circulation de l'information avec pour implication
l'encaissement d'une part importante du revenu.
Pédé (2001) a remarqué qu'il y a un
accroissement numérique au niveau des commerçants après la
libéralisation de la commercialisation des produits agricoles.
Cette étude s'intéressera à
l'identification des différents acteurs intervenant sur le marché
des noix de cajou ainsi que leurs rôles à chaque étape de
la commercialisation.
2.1.4. Analyse des marges
commerciales
La marge est l'instrument de mesure de la performance des
activités des acteurs commerciaux qui permet de voir la
répartition des bénéfices depuis le producteur jusqu'au
détaillant.
Thiamyou (1985), sur les marchés de gari et de
maïs du département de l'Ouémé, note une
irrégularité de l'offre et une répartition
géographique des marges faibles, en milieu rural et
élevées en zone urbaine. Il montre également que la marge
nette est beaucoup plus importante chez la détaillante que chez les
collectrices et les grossistes. Alors qu'en 1988, Honagbodé dans
l'étude du marché du maïs a eu à remarquer que,
seuls les grossistes locaux réalisent les marges brutes les plus
élevées. Il en est de même pour Houédjoklounon
(2001), dans l'étude de la commercialisation des ignames et des
cossettes qui a constaté une répartition judicieuse des marges
commerciales dans le temps et suivant les postes de la filière le plus
souvent à la faveur des grossistes qui assurent la plupart des
fonctions.
Adékanyé (1988), cité par
Houédjoklounon (2001), a montré que les types de fonctions
nécessitées par un produit, déterminent pour une large
part, les coûts commerciaux et donc la marge nette au niveau des acteurs.
Ainsi, plus le nombre de fonctions est élevé, plus l'influence
sur la marge sera importante.
Fanou (1994), dans le plateau Adja, constate que la
comparaison de la marge brute au coût de commercialisation permet de
constater l'efficacité du commerce du gari et du maïs. Lohulzen et
Warner (1988), dans leur étude de commercialisation du maïs et du
gari dans les marchés de Kétou et de Bohicon, constatent que les
grossistes n'obtiennent pas toujours la marge désirée et leurs
marges fluctuent beaucoup, et qu'à long terme, on peut obtenir un revenu
raisonnable puisqu'en fin de compte très peu de grossistes abandonnent
le commerce.
Pour Shepherd (1994), le prix payé par le consommateur
représente donc le prix payé au producteur pour sa marchandise,
auquel s'ajoutent tous les coûts de transfert de celle-ci jusqu'au
consommateur.
L'analyse des marges commerciales permettra de voir la
répartition des bénéfices depuis le producteur
jusqu'à l'exportateur. Cette analyse permettra également de
mesurer la performance du système de commercialisation et de comparer
les marges de la vente groupée à celles de la vente
individuelle.
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