III.C. LIMITES DE
L'ÉTUDE
Biais de simultanéité
La double causalité peut être supposée
pour la variable IDHVALEUR.
Comme nous l'avons expliqué précédemment,
l'IDH agit sur l'incidence du VIH par le biais de l'espérance de vie.
Réciproquement, le VIH entraîne un recul du
développement humain. En effet la chute de l'espérance de vie est
l'un des indicateurs de l'impact du VIH.
En outre cette épidémie touche non seulement la
santé, mais également la sécurité alimentaire et
l'éducation, entre autres.
En parallèle, le VIH touche aussi le travail. Outre les
ménages, le VIH affaiblit l'infrastructure sociale et économique.
Problème de
multicolinéarité
Le problème de multi colinéarité quand il
existe une relation linéaire entre les différentes variables
explicatives. Il devient difficile de déterminer les paramètres
de chacune de ces variables sur la variable dépendante. Statistiquement
la multicolinéarité conduit donc à de très grands
intervalles de confiance d'où la non robustesse des coefficients
estimés.
En ajoutant ou en retirant une variable, on modifie
considérablement les coefficients des autres variables explicatives.
Toutefois la multicolinéarité n'entraîne
en elle même aucun biais dans l'estimation des coefficients. Elle a les
mêmes conséquences qu'un petit nombre d'observations. Elle n'est
donc pas très gênante pour effectuer des prédictions
globales.
Pour éviter la multicolinéarité, il est
nécessaire de ne travailler qu'avec un nombre réduit de variables
explicatives que nous savons indépendantes les unes par rapport aux
autres ce qui malheureusement, appauvri le modèle.
Problème de recueil de données
Ce sujet a donné lieu à des recherches longues
et fastidieuses. Les études concernant la toxicomanie sont
limitées et les données ne sont pas systématiquement
accessibles.
La toxicomanie est un sujet sensible à la fois pour
recueillir des données sur les personnes concernées et pour les
pays de communiquer leurs statistiques non seulement sur le VIH mais aussi et
surtout sur la toxicomanie.
Il peut donc exister des biais (biais d'information, de
mesure).
III.D. TENDANCES
RÉCENTES DES NOUVEAUX CAS DÉCLARÉS DE VIH
À l'heure actuelle, la plupart des pays font
état de faibles pourcentages de nouveaux cas diagnostiqués
d'infection par le VIH due à l'usage de drogue par voie intraveineuse.
En France, les cas de VIH ne sont enregistrés que depuis 2003 et l'on
observe une hausse de l'incidence du VIH chez les UDVI (quoique le niveau soit
bas), qui est passée, selon les estimations, de 2,3 cas par million
d'habitants en 2003 à 2,9 cas en 2004. Bien que, de manière
générale, ces chiffres soient conformes aux données
d'étude disponibles, il convient de rappeler que les nouveaux
systèmes de signalement de cas sont souvent instables au départ.
Au Portugal, la baisse apparente du nombre de nouveaux cas diagnostiqués
de VIH parmi les UDI enregistrés antérieurement est remise en
question par les données de 2004, qui mettent en évidence une
incidence de l'infection par le VIH de 98,5 cas par million d'habitants,
soit le taux le plus élevé de l'Union européenne. Au
Royaume-Uni, l'incidence du VIH chez les UDI a lentement augmenté, mais
s'est désormais stabilisée à un peu moins de 2,5 cas
par million d'habitants et par an. En Irlande, l'incidence a augmenté
durant les années 1990 et a culminé à 18,3 cas
par million d'habitants et par an en 2000, avant de retomber à
9,8 cas par million d'habitants en 2001 et de remonter à
17,8 cas par million d'habitants en 2004.
Des foyers de VIH associés à l'usage de drogue
par voie intraveineuse sont apparus récemment en Estonie et en Lettonie
(2001) et en 2002 en Lituanie. Depuis, les taux ont fortement baissé.
Par ailleurs, il convient de s'attendre à une diminution du nombre de
nouveaux cas déclarés après une phase
épidémique initiale, dès lors qu'un niveau d'infection
endémique est atteint
Par ailleurs, bien que nous ayons visé la plus large
couverture possible, notre propre stratégie de recherche présente
aussi ses limites. Elle se trouve, en effet, biaisée en faveur des pays
développés et qui possèdent plus de moyens. Dans ces pays,
les données sont plus largement publiées, donc plus faciles
à obtenir. Elle est aussi biaisée en faveur des pays où
l'épidémie de VIH est plus ancienne. En effet, ces pays ont eu
plus de temps pour implanter et évaluer des interventions. Même si
les 10 PECO ont désormais mis en oeuvre des mesures de prévention
et de réduction des risques, les services qu'ils ont créés
et leurs couvertures semblent trop limitées pour la plupart d'entre eux
compte tenu de la prévalence de la consommation problématique de
drogue, des comportements à risques et de l'ampleur de
conséquences potentielles.
Finalement, nous n'avons pas été en mesure de
faire cette étude pour certaines régions du monde, notamment pour
la majorité des pays d'Asie qui sont concernés par ce
phénomène.
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