CHAPITRE IV : Approche méthodologique.
Comme toute analyse scientifique, notre
travail de recherche exige de nous, une méthodologie qui cadre bien avec
notre thème. Entre autres méthodologies, il importe pour nous de
trouver, celles qui s'adapteront mieux à notre thème, et
permettront par la même occasion une meilleure compréhension de
celui-ci.
Nous utiliserons deux méthodes d'analyse
littéraire, que nous pensons sont en parfait accord avec nos objectifs
personnels d'abord, et qui nous offrent ensuite une meilleure lisibilité
du thème.
Dans un premier temps, notre analyse se basera sur les
résultats actuels des travaux de la sémiotique. La
sémiotique ou la science qui étudie les signes, considère
le texte littéraire comme un tout de signification. Cette méthode
d'analyse littéraire, permet de construire la cohérence du texte,
compte tenu de la diversité des manifestations possibles linguistiques,
sémantiques.
Pour la sémiotique, un texte est suffisamment
explicite par lui-même dans son contexte. Comme nous pouvons le
percevoir, l'objet de la sémiotique est de fournir des matériaux
à la fois linguistiques et sémantiques, capables d'assurer la
construction, surtout l'analyse des textes littéraires. Dans ce cas
précis, l'analyse littéraire ne se fera pas sur toute la
littéralité, mais uniquement sur la littéralité du
texte. C'est-à-dire, nous mettrons l'accent sur la
« poéticité » de l'oeuvre littéraire,
qui demeure un fait langagière. Le langage est un système de
signe parmi tant d'autres avec lesquels, bien loin d'être isolé,
il entretient des relations complexes et dynamiques. Dès lors,
l'étude ou l'analyse de la littéralité doit être
envisagée dans une perspective globale. Autrement, la sémiotique
s'intéresse aux structures qui composent le texte. Le texte
littéraire est un enchaînement d'action prise en charge par des
actants. C'est précisément ce volet de la sémiotique qui
nous intéresse, car il nous permettra à travers la mise en
relation des actants dans le schéma actantiel, de relever la
littéralité des actions des personnages en fonction de leur
rôle, de leur importance. Le personnage devient le
« signe » du récit et se prête à la
même qualification que le signe de la langue.
A n'en point douter, la sémiotique nous sera d'un
apport inestimable. Cependant, il est entendu que l'espace de recherche demeure
le théâtre. C'est un art vivant, mêlant gestes, musique et
faits. Alors, dans une recherche de type sémiotique, il importe de
prendre en compte tous les éléments qui véhiculent le
signe littéraire. Roman Jakobson nous fait remarquer
que : « De nombreux traits poétiques relèvent
non seulement de la science du langage, mais de l'ensemble de la théorie
des signes, autrement dit de la sémiotique »10.
En somme, la sémiotique dans son entité, devra
nous fournir le moyen et le matériel pour faire une analyse juste,
surtout objective.
Si la sémiotique doit nous permettre de dégager
la littéralité du texte, c'est-à-dire sa
poéticité, nous ferons appel en plus de la sémiotique
à la sociocritique qui, nous aidera à comprendre les dehors du
texte.
La sociocritique est avant tout une méthode
littéraire qui s'attarde sur l'univers social présent dans le
texte. Pour ce faire, la sociocritique nous permettra de faire un examen des
circonstances de la création des oeuvres soumise à notre
étude. Nous sommes unanimes que, l'oeuvre théâtrale n'est
pas un produit passif. Elle est avant tout le reflet ou le miroir de la
société et sert à juger celle-ci. Sans être une
oeuvre historique, l'oeuvre littéraire a sa racine fixée dans la
société et dans l'histoire. Les oeuvres de Shakespeare ne
résultent pas du néant, ou d'un vide de l'esprit. Elles portent
l'empreinte de sa société, avec laquelle celui-ci entretient des
rapports très étroits. Par conséquent, Shakespeare est le
témoin privilégié de cette société. Le choix
de la sociocritique comme méthode d'analyse littéraire
appliquée à notre corpus nous semble adéquat.
Loin d'être deux méthodes opposées, la
sémiotique et la sociocritique se complètent. D'une part, l'une
nous permettra de comprendre la signification du texte par le biais du couple
signifiant et signifié, d'autre part, l'autre méthode nous
informera sur le contexte et l'environnement social de l'oeuvre. En un mot,
l'application de ces deux méthodes d'analyse littéraire devra
aboutir à une meilleure compréhension de notre corpus. Nous les
utiliserons de façon alternatives, dans
10Roman Jakobson, Linguistique et
poétique, Paris, Seuil, 1937, P210.
l'optique d'une lecture plus accessible, plus nette.
En plus de la sémiotique et de la sociocritique, nous
ferons appel à la psychanalyse freudienne, qui nous permettra de mieux
saisir certains actes du personnage, qui à n'en point douter demeure le
point focal de notre analyse.
Fondée par Sigmund Freud, la psychanalyse est un
ensemble de théorie, une métapsychologie, voire une
méthode d'exploitation du psychisme humain. Elle nous sera d'un grand
apport en ce sens qu'elle nous aidera à interpréter certains
actes du personnage en termes psychologiques.
En effet, certaines actions du personnage sont perçues
comme « involontaires » et pourtant celles-ci ne sont pas
des réflexes provenant d'un ordre du cerveau : Ce sont par exemple,
les lapsus, les actes manqués, ou les symptômes sans cause
physique. Cependant, nous convenons tous que, pas plus dans le monde psychique
que dans le monde physique, un phénomène ne peut se produire sans
cause. Par conséquent, la compréhension et l'explication de ces
phénomènes s'imposent à nous pour ne pas faillir dans la
compréhension du personnage.
Après avoir brièvement présenté
les méthodes d'analyses littéraires que nous utiliserons pour
conduire notre recherche, il importe pour nous de jeter un regard dans le futur
par une analyse globale de celle-ci. La troisième partie de notre
étude exposera les résultats provisoires, les perspectives de la
recherche et le plan provisoire de la thèse.
TROISIEME PARTIE :
RESULTATS PROVISOIRES, PERSPECTIVES
DE LA RECHERCHE, ET PLAN PROVISOIRE
DE LA THESE
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