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Typologie des personnages et fonction dramatique dans Hamlet, et Othello.

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par Dramane OUATTARA
Université de Bouake, Côte d'Ivoire - Diplome d'Etudes Approfondies 2007
  

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II/ La thématique abordée.

L'objet de notre étude est le théâtre. Or qui parle de théâtre ne peut faire fi des personnages. Ceux-ci constituent en majeure partie l'essentiel dans une pièce théâtrale. Bien que nous parlions du théâtre en général, il s'agira toutefois pour nous d'effectuer surtout une classification et de déterminer la, ou les fonctions dramatiques de quelques personnages. Evidement tout cela se déroulera autour des personnages.

Conscient des diverses ambiguïtés pouvant surgir ou apparaître dans l'utilisation d'un morphème en littérature, nous nous proposerons d'élucider le sens du mot focal de

notre sujet. A la lecture de celui-ci, nous remarquons qu'il est constitué d'un mot qui, pour nous apparaît comme étant le mot clé : le personnage.

Le substantif masculin « personnage » est apparu en 1250. Selon le Petit Robert il signifie dignitaire ecclésiastique7. « Personnage » vient en outre du latin « persona » terme d'origine étrusque. Il signifie masque de théâtre. Par rapprochement, on pourrait dire que, le personnage est un masque d'acteur qui fait résonner le « per-sonare », ou personne au sens moral du terme.

En littérature, le personnage est un être humain représenté dans une oeuvre. Dans ce cas ci, il peut y avoir plusieurs types de personnages dans un roman ou dans une oeuvre dramatique. Finalement, le personnage littéraire est un être imaginaire sans lequel, une oeuvre ne saurait fonctionner. De ce constat, il apparaît clairement le rôle important que le personnage occupe dans une oeuvre.

En parcourant Hamlet et Othello, nous rencontrons différents personnages que nous pouvons classer en deux grands groupes, qui peut se subdiviser en plusieurs autres classes. Il y a une classe noble constituée de la cour royale. Une classe ouvrière qui, comprend les hommes du peuple au service de la royauté. Entre ces deux classes, il existe une relation de maître à serviteur, de donneur d'ordre à exécutants. Ce qui est fascinant et attrayant avec les personnages shakespeariens, c'est la façon dont celui-ci les a dépeints. A observer et à analyser le jeu de ces personnages, on se croirait dans un monde réel. Shakespeare a su faire de l'illusion la réalité.

7Paul Robert, Le Petit Robert, Dictionnaire Alphabétique et Analytique. Paris, le robert, p1409.

Par ailleurs, nous convenons tous que, la construction du personnage physique ou moral reste infléchie, grâce à ce que l'auteur sait du lecteur ou du spectateur. Ces derniers, en réalité représentent l'espace d'un désir qui sera satisfait ou déçu dans l'oeuvre théâtrale. Et si, la grande différence conditionnant la perception du personnage entre la réalité et son modèle littéraire réside dans le caractère synthétique du plan, et le caractère analytique du texte écrit, le choix en littérature précisément au théâtre de l'acteur qui incarne un personnage, revêt alors une importance capitale. De ce fait, le personnage ne doit plus être considéré seulement comme un être de papier que l'imagination doit reconstruire pièce à pièce mais, un être dont la parole

contribue à illustrer son image. En fonction de son rôle, de ses attributions dans une pièce, le personnage doit relever la face visible du monde afin de mieux faire comprendre et ressentir la réalité profonde.

En outre, le personnage doit satisfaire certains besoins que l'auteur n'a pu réaliser. Dans ce cas, on peut les classer non pas selon ce qu'ils sont, mais selon ce qu'ils font, donc leur fonction. De plus, de tous les arts, le théâtre est celui par excellence de la question de l'identité, ou de l'identité en question. C'est-à-dire faire, ou se donner un personnage. C'est pourquoi de son origine grecque, le théâtre signifie masque, en d'autres terme masquer son identité. On sait ce que c'est qu'un Tartuffe. Quand bien même, on oublierait, qu'il s'agit d'abord d'une création théâtrale que, le génie de Molière est parvenu à universaliser. Il en est de même du personnage du jeune prince Hamlet, qui aujourd'hui apparaît comme le personnage le plus complexe de son maître. Pourtant, il a fallu le génie de Shakespeare pour que celui-ci nous laisse de fortes impressions. Du fait de sa grandeur d'esprit et de sa philosophie de la vie, certaines personnes ont bien voulu ressembler à Hamlet.

Même si les personnages littéraires naissent par la création fictive de leur auteur, il n'en demeure pas moins que ceux-ci demeurent des essences psychologiques pour la réalité sociale. Parfois, la sensibilité fictive ne peut s'empêcher d'identifier le personnage fictif à une personne normale. Pourtant, il y a bien une nette distinction entre les deux. Pour devenir personnage, la personne doit entre autre re-naître, et ressembler à celui dont il incarne le caractère.

Ni Hamlet, Othello, moins encore Gertrude ou Desdemonda, ne sont des personnes réelles. Leur rôle, leurs comportements, leurs faits et gestes ne nous sont pas étranger. Au demeurant, nous acceptons ou rejetons certains traits de leur caractère. Par le jeu des personnages, Shakespeare a su créer un système des personnages qui, est un schéma illustrant les rapports entre les personnages de son oeuvre.

Au delà, il montre comment chaque personnage se définit par opposition, ou parallélisme plus ou moins nuancé avec d'autres personnages proches ou antagonistes. C'est le lieu d'indiquer que, le rôle du personnage dépend non seulement de ses rapports avec les autres, mais aussi des informants et indices donnés par son auteur. Les informants ayant été repérés, on peut alors prendre en compte les qualifications des personnages. Tout cela est de l'ordre de l'apparence, de l'être. Pour Philippe Hamon cela suppose,

Une reconstitution par le lecteur, le personnage se constituant progressivement au fil de la narration sous forme d'un signifié et d'un signifiant, d'où des difficultés, des incertitudes à ne pas esquiver8.

On soulignera par ailleurs que, les portraits physiques sont à priori les plus faciles à reconstituer, car ils revèlent de la description, et dépendent en fait de l'objectivité de la représentation artistique. Ceux-ci ne sont pas nécessairement identiques d'une époque à une autre et surtout si certains portraits sont d'un seul tenant et donné d'emblée par certains auteurs. Chez d'autres, le portrait est peint par touches successives, dépendant des images que l'auteur veut donner à chaque personnage. Dans ce cas-ci, la description physique du personnage peut être évolutive, dans la mesure où il dépend, soit d'une conception du temps, soit du point de vue de l'auteur. Par ailleurs, en concevant le personnage, l'auteur lui donne une certaine autonomie volontairement ou involontairement. C'est par exemple, les informations sur le passé du personnage, qui pourraient expliquer son comportement

8Philippe Hamon, Pour un statut sémiologique du personnage, cité dans in Littérature, Pp86-110.

présent. Aussi, le personnage jouit d'une indépendance de sorte que son action doit transformer la vision du lecteur.

Dans cette partie, il a été question de justifier le choix de notre sujet. Cette justification s'est faite en deux points : par un constat, puis par la thématique abordée. En d'autres termes, deux raisons principales ont motivé notre choix. Après une telle démarche, nous définirons certains mots dont, les explications peuvent faciliter la compréhension du sujet. Nous définirons d'abord, la typologie, puis la fonction dramatique.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard