Conclusion partielle
Les ménages vivent des activités agricoles, de
cueillette et des revenus issus de l'émigration. Si le nombre d'UTH est
un facteur primordial dans une agriculture familiale, il contribue cependant
à augmenter les charges d'exploitation pour les activités de
cueillette surtout pour les produits forestiers non ligneux. Car les charges
d'exploitation sont fonction de la quantité cueillie, ce qui est en
corrélation avec le nombre d'UTH. (cf. 3.2.1.4)
L'âge est un critère important dans la
classification réalisée. Il faut à ce propos remarquer que
les modalités de plusieurs variables sont corrélées
à l'âge du chef de ménage qui dispose d'une main d'oeuvre
suffisante mais aussi de terres cultivables. Plus l'âge augmente, plus le
ménage s'équipe, et plus les revenus issus des activités
de cueillette qui demandent beaucoup d'UTH augmentent. On peut donc supposer
qu'il y aura une affluence vers la ressource mangrove des petits ménages
au fur et à mesure, ce qui sera accentué par la mauvaise
qualité des terres, lorsque ces derniers vont croître en âge
et en effectif.
3.2 Analyse des coûts et revenus des
ménages
3.2.1. Les coûts
Les coûts constituent dans cette étude l'ensemble
des charges liées à la production au niveau des
différentes activités exercées dans la zone. C'est donc
l'ensemble des frais occasionnés par l'exploitation d'une culture ou
d'une quelconque activité pour pouvoir aboutir à des comptes
homogènes.
3.2.1.1 Les coûts liés à
l'exploitation des ressources malacologiques
Les charges d'exploitation sont quasi nulles. Les pirogues
utilisées sont propulsées à la rame et les femmes ne
disposant pas d'embarcation l'empruntent. (VALEURS, 2005a).
Plusieurs d'entre-elles utilisent la même pirogue pour
rentabiliser son emploi. La rétribution s'effectue le plus souvent en
nature, par exemple un panier d'huîtres fumées à la fin de
la saison. Au niveau de Palmarin la mangrove est contiguë aux habitations
et ne nécessite pas de moyens de transport pour s'y rendre. Le
matériel d'exploitation est très rudimentaire. Il s'agit de
couteaux, de paniers fabriqués localement pour recueillir la
récolte.
39
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
3.2.1.2 Les coûts de la main d'oeuvre
Le coût de la main d'oeuvre familiale n'est pas
comptabilisé comme étant une charge à supporter par le
producteur. La rémunération à cette main d'oeuvre encore
dite supplétive peut être considérée comme
étant la nourriture, les soins, et le logement que le chef de
ménage fournit à tout membre de son entité.
Des activités agricoles aux activités de
cueillette, la famille se mobilise pour ces travaux et chacun contribue
à son niveau en force de travail. C'est pourquoi il est difficile de
quantifier ou d'estimer ces charges liées à la main d'oeuvre.
3.2.1.3 Les coûts agricoles
Les coûts agricoles sont composés des semences,
des engrais et des produits phytosanitaires. Dans le cadre de cette zone la
fumure est d'ordre organique et se fait par une réutilisation des
déchets animaux et des sous produits halieutiques. Cette
stratégie a un double avantage.
D'une part elle permet de réduire les coûts de
production dans les ménages ; et d'autre part elle augmente les
rendements agricoles. Les coûts agricoles sont très faibles du
fait donc de l'utilisation de la fumure organique. Les populations assurent le
transport à charrette et l'épandage si la fumure est
ramassée au niveau du village, par contre pour les vaches
attachées au niveau des champs, la défécation des animaux
constitue un amendement sur place.
3.2.1.4 Les coûts des PFNL
Pour les PFNL il est difficile d'estimer les charges de main
d'oeuvre liées à l'exploitation de ces derniers. La cueillette de
ces PFNL se fait dans un cadre familial. Les calculs faits à ce niveau
se réfèrent aux travaux de BA et al, 2006 dans le cadre du projet
VALEURS de l'UICN, 1998. Il est cité dans ce document que « le
coût d'opportunité de la main d'oeuvre est environ 1000F CFA pour
une journée de travail de huit heures en zone rurale, et une moyenne de
chargement sur la tête de 25 kg. Sur cette base, le coût moyen de
la main d'oeuvre est à 10 F CFA/kg pour les produits sauvages ».
3.2.2 Les revenus
3.2.2.1. Les revenus agricoles
L'agriculture est la première activité qui
occupe le maximum d'actifs. Quelle que soit
l'activitépratiquée, les populations
valorisent la terre, pendant l'hivernage.
Le Groupe II a les revenus agricoles les plus
élevés avec une moyenne de 182 000 F CFA. Cela se
justifie par le nombre d'actifs moyens que comptent ses
ménages . Avec 7,56 UTH ses ménages
emblavent en moyenne 3,6 ha de terres cultivables et
disposent d'un niveau d'équipements assez
élevé avec 2,2 par ménage. Le groupe I
vient en deuxième position avec des revenus moyens de 104
800 F CFA.
Montant en f cfa
200000
150000
100000
50000
0
Groupe I
Groupe II Groupe III Groupe IV
Figure 7 : Répartition des revenus agricoles dans
les différents groupes
3.2
.2.2 Les revenus forestiers
L'enquête a révélé que la
disponibilité des PFNL sur le terroir est échelonnée dans
le temps, et donc la récolte est fonction de cette
saisonnalité. Les produits forestiers constituent
également des sources de revenus importants pendant la
période allant de septembre à novembre.
a) Detarium senegalense (J.F.Gmel.)
Le fruit de Detarium
senegalense Gmel est récolté à
partir des mois de Septembre à Octobre et se poursuit
jusqu'à six (6) mois après. Le kilogramme est vendu entre
200 F à 300 F. D'énormes quantités sont
récoltées par les populations et parviennent à
satisfaire de nombreux La production annuelle moyenne besoins
courants le long de l'année. de fruits de Détarium est
estimée à 4 298,40 kg soit une valeur marchande
totale de 859 680
F CFA par an répartie pour
les 60 ménages.
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Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
Thies 2009
b)
Adansonia digitata (L.) Adansonia
digitata L
. a une période de récolte qui
s'étale entre décembre et février. Les fruits
sont aussi ramassés et le sac de 50kg est
commercialisé à 8 000 F CFA. La production
annuelle est de 2 726,85 kg. Ainsi la valeur commerciale de ce
produit est estimée au niveau de notre échantillon
à : 436 296 F CFA.
c) Faidherbia albida (Chev.)
Les gousses de Faidherbia albida
Chev sont très prisées pour l'alimentation
du bétail, car l'émondage de cet arbre qui joue
un rôle primordial dans le système agroforestier est
interdit par le service des parcs nationaux installé au
niveau de la réserve. Les fruits de cette espèce sont
vendus à 2 500 F CFA le panier de 50 kg.
La production de ces PFNL est étalée en
saison sèche, ce qui permet aux populations d'avoir des
revenus substantiels extra agricoles. Notons que ces activités de
ramassage sont menées par les jeunes et les femmes.
45000
40000
35000
30000
25000
20000
15000
10000
5000
0
Groupe I
Revenu Faidherbia albida Revenu Adansonia
digitata
Revenu Détarium
senegalense
Groupe II Groupe III Groupe IV
Figure 8 : Revenus tirés des produits forestiers
non ligneux
Il ressort de ce graphique que les revenus
tirés de ces PFNL sont assez substantiels et occupent
les populations pendant une période de quatre (4) mois pour la
cueillette des fruits de Détarium à partir du mois
d'octobre. La cueillette du Détarium prend de l'ampleur et
procure
Les fruits d'Adansonia sont cueillis à partir du
mois de mars et procurent aux populations une source de
revenu. Les feuilles de baobab sont aussi séché
es et utilisées dans la consommation
céréalière locale, de même que
ces fruits.
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