Conclusion partielle
L'exploitation des PFNL, apporte de façon substantielle
et continue des revenus aux ménages. Ce sont des activités de
cueillette qui mobilisent beaucoup de jeunes et de femmes lors des
périodes de récoltes. Aucune taxe n'est payée par les
populations pour l'accès à la ressource. Cependant une stricte
interdiction de récolter les fruits immatures est imposée aux
cueilleurs. Les principaux PFNL identifiés dans la zone sont
consignés dans la figure suivante.
Les groupes II et IV présentent les revenus les plus
intéressants surtout au niveau de la cueillette de Détarium et
Adansonia. Le groupe III s'illustre surtout avec la cueillette des fruits de
Faidherbia. Cette activité est surtout effectuée lors de la
saison sèche au moment où les réserves fourragères
sont épuisées. Les feuilles du Kaad sont émondées
pour ainsi jouer le rôle dans l'alimentation animale. Le manque de moyens
de conservation et de stockage fait que beaucoup de produits pourrissent sur
place.
d) Le vin de palme :
Le vin de palme est aussi commercialisé et fait
l'objet d'une exploitation fructueuse. Le milieu étant très
christianisé et de tradition païenne, le commerce du vin de palme
est très courant. Les P.F.N.L sont commercialisés de façon
artisanale et il n'existe pas de structure organisée pour ces
activités. Cependant des commerçants viennent acheter les
cueillettes pour les acheminer vers les centres urbains. Pour les fruits de
Detarium senegalense Gmel, les femmes acheminent leur cueillette vers
les centres de Joal et Mbour.
e) La vente du bois de mangrove :
Malgré l'érection de la zone en RNC, la coupe
et la vente de bois de mangrove se fait de façon clandestine. Le pouvoir
calorifique du bois de Rhizophora et son accès facile expliquent son
exploitation. Le bois présente des caractéristiques qui lui
permettent de prendre feu facilement en saison des pluies. Le fagot de 4
à 5 kg est vendu à 300 F. Ce bois est utilisé pour la
cuisson mais aussi lors des fêtes catholiques comme musulmanes.
f) Le ramassage de la paille de tanne :
Elle est utilisée pour la nourriture du bétail
pendant la saison sèche. La qualité et le goût salé
de cette dernière font qu'elle est prisée des animaux en
période de saison sèche lorsque le pâturage se fait rare.
Cette paille est utilisée pour la confection de chaume de case surtout
pour la fabrication de lodges. Il faut noter que les cases traditionnelles
n'existent plus dans Palmarin, ce qui fait que l'utilisation de cette paille
est moindre.
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Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
3.2 .2.3 Les revenus halieutiques
La production au niveau de Palmarin est restée
à l'état artisanal et est du ressort des femmes.
L'encadrement et le manque de formation handicapent ces
dernières. Aucune filière organisée et structu
rée n'est pour le moment notée dans la
localité. Cependant selon le service de pêche de
Djiffère, point de ralliement des îles du Saloum, dans ces
localités la filière est très bien
organisée, ce qui permet aux femmes d'exporter leurs
marchandises vers les centres urbains comme Mbour et Dakar. La
production moyenne recensée au niveau du poste de Djiffère est
de 800 kg par mois en provenance des iles du
Saloum.
3.2.2.3.1 Revenus tirés des
huîtres
La production des huîtres diminue en saison des
pluies de juin à octobre et s'accroît en saison
sèche de novembre à mai. Le prix au kilogramme est de
1000 à 1500 F CFA dans les centres de production, 2000 F CFA
au niveau des marchés hebdomadaires et 2500 F CFA dans
les grands centres urbains (DIADHIOU et al,1999).
Revenus en f cfa
16000
14000
12000
10000
8000
4000
6000
2000
0
Groupe I
Groupe II Groupe III Groupe IV
Figure 9 : Revenus tirés de l'exploitation des
huîtres
Les ménages du groupe II occupent la
première place en terme de revenu sur l'exploitation des
huîtres et gagnent en moyenne 14
240 F sur cette activité de
cueillette. Les ménages des groupes III, I et IV
obtiennent en moyenne et respectivement 10 142,50 F ;
9 075 F et 8 393,33 F. Cette activité menée pour
la plupart en saison sèche contribue favorablement au revenu
des ménages. Le taux d'humidité élevé en
hivernage freine cette activité du fait des possibilités
réduites de séchage et de conservation des
huîtres.
Les quantités récoltées de
façon artisanale sont estimées en moyenne pour
l'échantillon à 322,44 kg d'huîtres.
Cependant elle est fortement concurrencée par les
prélèvements venant de l'intérieur de la R.B.D.S.
3.2.2.3.2 Revenus tirés des
arches
Il est nécessaire donc d'examiner les
possibilités de promouvoir la commercialisation de ce
coquillage qui est un produit caractéristique du delta du
Saloum. A Palmarin la filiere est restee à l'état
artisanal.
Groupe I
70000
60000
Montant en f cfa
50000
40000
30000
20000
10000
0
Figure 10 : Répartition des revenus tirés
de la cueillette des arches
Le revenu tiré de la commercialisation des arches
est plus intéressant au niveau du groupe I. Le maximum obtenu
avec
cette activité est de 60 475 F pour le
Groupe I et un minimum de 7
877,5 F pour le g
roupe IV. Ces montants sont obtenus de façon
annuelle au niveau des ménages rencontrés dans
chaque groupe. L'exploitation des arches est aussi limitée en
hivernage à cause des conditions météorologiques
qui ne militent pas en sa faveur. Les quantités
cueillies s'élèvent à 169,76 kg en moyenne au
niveau de l'échantillon.
3.2.2.3.3 Revenus tirés de la vente des
opercules
Les opercules qui constituent la coque de protection
pour la fermeture de l'orifice des murex font l'objet d'une
exportation dans les pays asiatiques. Le prix au kilo est de 40 000
FCA au niveau du centre de transformation. Mais la vente des opercules
sur place se fait à 18 000 F CFA le kilogramme.
Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA
Thies 2009
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14000
12000
10000
4000
8000
6000
2000
0
Groupe I
Groupe II Groupe III Groupe IV
Figure 11 : Répartition des revenus tirés
de l'exploitation des opercules
Pour l'exploitation des opercules seul le Groupe II tire
un bénéfice assez substantiel avec un revenu de 13
900 F, ce qui lui permet de sortir du lot comparé aux
aut
res groupes. Les quantités
récoltées sont évaluées à 16,01 kg
pour l'ensemble de l'échantillon, ce qui est assez faible.
Cette faiblesse s'explique par la rigueur du travail et le temps
imparti pour avoir 1 kg de cettematière. Selon le
P.C. R, les opercules sont très prisés par les
asiatiques.
3.2.2.3.4 La vente de poisson
fumé
Le poisson fumé est l'oeuvre des femmes de Ngallou
et les captures sont celles obtenues au niveau de la
pêche maritime, donc ne provenant pas de la mangrove.
3.2.2.3.5 Revenus tirés du
Cymbium
Les groupes II, III et IV ont des revenus assez
consistants pour l'exploitation du Cymbium.
faut noter que le
Cependant le Groupe I n'enregistre pas de recettes pour
cette activité. Il
Cymbium se pêche en haute mer et que
les ménages n'ayant pas de moyens ne
parviennent pas à la valoriser correctement.
Les ménages qui gagnent cependant certains revenus
l'obtiennent dans la transformation. C'est le cas des
ménages des groupes III et IV.
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'Thies 2009
25000
20000
15000
10000
5000
0
Groupe I
Figure 12
: Part du Cymbium dans les revenus des
ménages
3.2.2.3.6 Revenus tirés de l'exploitation du
sel
La figure ci-desso
us montre que le Groupe I tire le maximum de revenus
de cette activité car plus de 3 à 4 fois le
montant des recettes sont enregistrées. Dans les autres groupes la
moyenne annuelle ne dépasse pas 20 000
francs.
L'extraction du sel débute au mois de janvier.
C'est une source de revenu substantielle pour les femmes qui
récoltent en moyenne deux (2) tonnes par campagne soit 40 sacs de
50kg.
Les quantités récoltées en moyenne
au niveau de localité sont de 34 002 kg par saison pour
kg par
l'échantillon enquêté. La moyenne
pour l'échantillon est de 566,7 menage. Ces
quantités recueillies font de cette
activité la principale en terme de mobilisationpour les femmes
de la localité.
Montant en f cfa
40000
50000
30000
20000
10000
0
Groupe I
Figure 12 : Répartition des revenus tirés
de l'exploitation du sel
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
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La récolte se fait trois (3) fois dans l'année.
C'est une activité très dynamique du fait que ce sel est
utilisé dans la saumure des produits halieutiques. Pour la
transformation et la conservation de ces produits halieutiques tels que les
Cymbium, et le fumage des poissons, ces activités utilisent
d'énormes quantités de sel. Chaque famille de Palmarin dispose
d'au moins un puits de sel qui s'obtient selon un héritage à
travers la lignée maternelle. Le sel se vend à 1000 F le sac de
50 kg. Lors des opérations d'extraction des travaux de curage sont
nécessaires pour assurer de bons rendements. Pour les femmes qui
empruntent des « puits de sel », il leur est demandé une
redevance de terre et pour le fonçage un montant équivalent
à 30 000 F CFA rapporte SEKINO, (2007).
3.2.2.3.7 La pêche dans les
bolongs
L'ampleur du commerce local est difficilement quantifiable,
car il existe littéralement beaucoup de personnes qui vendent leurs
produits dans la rue ou sur les marchés de manière informelle. La
pêche dans les bolongs n'est pas une occupation à plein temps mais
représente une composante des stratégies des moyens d'existence
développées par les particuliers et les ménages. C'est
ainsi que les populations en plus de leurs activités agropastorales
exercent ce métier qui est une tradition chez elles. Le tilapia est la
principale espèce cueillie dans le milieu. Le poisson dont le kilogramme
est vendu à 300 F en moyenne se rencontre dans les plats tout au long de
la journée. Quant aux captures venant de la pêche maritime, la
proximité du port de pêche de Djiffère fait que les prix
proposés à ce niveau sont plus importants. Il est à noter
qu'il y a des ménages qui sont spécialisés dans la
pêche aux poissons. Les populations de Ngallou et Diakhanor sont beaucoup
plus orientées dans la pêche en haute mer.
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