PARTIE I ~
A
COIWTEXTE DE L'ETUDE
2
1.1 Caractéristiques des
écosystèmes de mangroves
Les mangroves sont parmi les plus importants
écosystèmes forestiers tropicaux, qui fournissent plusieurs
ressources et services essentiels. Les mangroves sont des forêts
marécageuses littorales des pays de la zone intertropicale, dont les
espèces dominantes sont des palétuviers, parfois aussi
appelés mangliers. Elles sont composées d'arbres, d'arbustes et
de quelques espèces de palmiers et de lianes. Elles couvrent environ 150
000 km2 dans le monde et leur importance est telle que, compte tenu
du processus de destruction qui les affecte, elles justifient d'importantes
mesures de protection et de suivi.
Les palétuviers appartiennent à des genres
différenciés, comme Avicennia ou Rhizophora,
possédant des qualités d'adaptation remarquables à la
salinité des sols, à leur faible teneur en oxygène et
à la durée de leur submersion. Ils possèdent à cet
effet des racines aériennes très développées, une
pression osmotique élevée et sont capables d'absorber une grande
partie de l'eau de pluie qu'ils captent par leur système foliaire. Au
total, une soixantaine d'espèces sont recensées dans le monde.
1.1.1 Intérêts des mangroves
La mangrove génère une riche litière
végétale où abondent les micro-organismes qui fournissent
une importante nourriture pour les poissons. Ceux qui attirent le plus la
curiosité, sont les périophtalmes ; poissons capables de se
mouvoir aussi bien dans l'eau que sur les terrains découverts où
ils abondent en marée basse. On y trouve aussi de nombreux autres
poissons attirés par la richesse du milieu, de nombreux
crustacés, des crevettes, des huîtres, de grands crabes de
palétuviers et les très nombreux crabes violonistes. La mangrove
est une source de bois de construction et de bois d'énergie ainsi que de
produits non ligneux tels que le miel, les matières de teinture comme le
tanin, les substances médicinales, l'alcool, etc. Elle a en même
temps d'autres fonctions d'intérêt public telles que :
~ Lieux de récréation, repos et de détente
;
~ Lieux de reproduction et de développement des ressources
halieutiques ; ~ Prévention contre l'érosion côtière
et épuration des eaux ;
~ Conservation du milieu atmosphérique (absorption du
CO2, approvisionnement en O2) ; ~ Protection de
l'écosystème (faune et flore sauvages).
En effet, la végétation assure une fonction
hydro-régulatrice et de façon naturelle assure un
équilibre morpho dynamique (équilibre entre l'érosion et
la sédimentation) par le système d'épandage des crues.
(PAGERNA ; 2003).
1.1.2 Distribution de la mangrove au
Sénégal
La plupart des écosystèmes de mangrove au
Sénégal se rencontre dans les zones deltaïques. Ils sont
cependant rencontrés en peuplement très développé
ou sous forme de reliques au niveau de Saint Louis, dans le delta du Saloum,
à la Somone et en Casamance.
Les mangroves du Sénégal et de la Gambie sont
des mangroves de type atlantique, caractérisées par leur
pauvreté en espèces végétales. Elles se sont
installées et développées dans des milieux intertidaux
caractérisés par la présence de chenaux de marée
nombreux et disséqués, dans lesquels le taux de
sédimentation est faible. (MARIUS ; 1985)
La végétation présente une zonation
caractéristique liée en grande partie à l'adaptation des
espèces végétales aux conditions de salinité, mais
d'une manière générale la séquence est de type :
Rhizophora racemosa (ou mangle) - Rhizophora mangle + Avicennia -
Avicennia - tanne inondée - tanne vive - tanne herbacée.
1.1.3 Mangrove au Delta du Saloum
Dans l'estuaire du Saloum la mangrove renferme principalement
quatre genres que sont : Rhizophora, Avicennia,
Laguncularia et Conocarpus.
Le genre Rhizophora, communément appelé «
palétuviers rouges », est représenté au Saloum par
trois espèces appartenant à la famille des Rhizophoracées.
Il s'agit de : Rhizophora mangle L., Rhizophora racemosa
G.F.W. Meyer et Rhizophora harrisonii Leechman. Ce dernier, pour
beaucoup d'auteurs notamment, est un hybride entre les deux premiers.
Aujourd'hui, les deux espèces de Rhizophora en l'occurrence
racemosa et harrisonii sont difficilement dissociables sur
les critères de reconnaissance de ces deux essences note PIRARD,
(1999).
Ces trois espèces de Rhizophora, bien que
distinctes par leur floraison, se caractérisent toutes par leurs racines
échasses qui forment de larges arceaux à la base de l'arbre, et
par leur viviparité.
Le genre Avicennia ou « palétuvier blanc
», qui appartient à la famille des Verbénacées, est
représenté par une seule espèce dans l'estuaire du Saloum
; il s'agit d'Avicennia africana P. Beauv. Cette plante est
caractérisée par la présence de racines aériennes
ou pneumatophores qui lui permettent d'absorber l'air atmosphérique et
présentent donc un géotropisme inversé.
Les deux autres genres, Laguncularia et
Conocarpus, appartiennent tous deux à la famille des
Combrétacées et sont représentées dans l'estuaire
du Saloum chacun par une seule espèce, respectivement Laguncularia
racemosa Gaerth et Conocarpus erectus L.
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Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
La végétation de la mangrove du Saloum se
caractérise par une zonation qui s'organise de l'eau libre vers
l'hinterland en une succession de zones. (Figure 1)
La tanne herbacée est colonisée par Sesuvium
portulacastrum, sporobolus robustus et Philorexus
vermicularis. Il existe également des formations de cordons et
d'îlots sableux où l'on trouve Cocos nucifera, Elaeis
guineensis sur sables marins peu évolués, rapporté
par PIRARD ; (1999)
Figure 1: Structure linéaire d'un peuplement
naturel de mangrove /Sénégal (UICN, 1998)
Légende :
1. Mangrove : Rhizophora harrisonii (hauteur 5 à 12
m)
2. Mangrove : En grande partie Rhizophora mangle
(hauteur 1 à 3m)
3. Mangrove : Espèce dominante, Avicennia
africana (hauteur 1 à 2m)
4. Tanne : Sol dépourvu de végétation ou
quelques Cypréracées,
5. Bordure : Aizoacées, Sesuvium
portulacastrum,
6. Côte sableuse : Arbustes (Conocarpus
erectus)
7. Végétation continentale : Adansonia,
Pterocarpus, Acacia...
1.2 Présentation de la communauté
rurale de Palmarin
La communauté rurale de Palmarin se trouve au sein de
la Réserve de Biosphère du Delta du Saloum (RBDS) qui est
située sur les côtes de l'Afrique de l'Ouest, au centre ouest du
Sénégal, à la frontière gambienne. Elle est
localisée entre 13°35 et 14°15 de Latitude Nord et 16°03 et 16°50 de
Longitude Ouest. La R.B.D.S couvre une superficie de 334000 hectares (DOG
2003).
Au plan administratif, la CR de Palmarin se trouve dans
l'arrondissement de Fimela, région de Fatick, et s'étend sur une
superficie de 77 km2. (Voir annexe 1).
1.2.1 Milieu physique 1.2.1.1 Le Relief
La communauté rurale présente un relief
relativement plat avec des dépressions plus ou moins marquées au
Sud - Est dans le bolong et des formations de dune de sable dans la partie
Ouest.
1.2.1.2 Le Climat
Il est le plus doux de l'arrondissement de Fimela avec une
température moyenne de 28°C.
Les pics sont de 16°C en Janvier et de 38°C en Juin.
Ce qui s'explique par sa situation géographique qui lui confère
un caractère de presqu'île. Les trois principaux vents qui
soufflent dans la localité sont : l'alizé maritime, l'harmattan
et la mousson. La zone se trouve entre les isohyètes 800mm et 900mm.
Tableau 1: Evolution pluviométrique de
l'arrondissement de Fimela
|
|
Année
|
Quantité d'eau en mm
|
Nombre de jours
|
2007
|
527.3
|
31
|
2006
|
546
|
33
|
2005
|
853
|
31
|
2004
|
494.7
|
22
|
2003
|
667.5
|
29
|
2002
|
661.7
|
39
|
2001
|
663.6
|
41
|
2000
|
787.4
|
43
|
1999
|
920.3
|
61
|
1998
|
663.8
|
36
|
Source : CERP de Fimela 2008
Ce tableau montre que la moyenne décennale (1998-2007)
enregistrée dans l'arrondissement de Fimela est de 629.06 mm en 36 jours
de pluies. Cependant ce chiffre cache d'importantes fluctuations. En 1999, la
hauteur d'eau enregistrée était de 920.3 mm pour 61 jours de
pluie.
5
Mémoire de in d'études#M. S ARR# ENS A
Thies 2009
1.2.1.3 Les Sols
Au niveau du terroir, deux types de sols sont rencontrés
:
a) Les sols Dior : qui représentent
12 % de la superficie de la communauté rurale soit moins de 1000 ha, se
localisent dans la partie Nord-Est. Ce sont des sols ferrugineux tropicaux
favorables aux cultures pluviales, au maraîchage et à
l'élevage.
b) Les Tannes : ces sols constituent plus de
85 % du terroir. Ils sont rencontrés dans toute la partie Sud-Est et au
delà. Les tannes sont des sols halomorphes acides et hyper salés
d'où leur caractère inculte. Ce type de sol continue de
s'étendre en réduisant la superficie cultivable.
1.2.1.4 La végétation
Elle est de type Soudano-Guinéen à
Soudano-Sahélien. L'influence de la mer apporte un climat favorable au
développement de certaines espèces telles que : les palmiers
à huile, les palmiers nains, les rôniers et les cocotiers.
Actuellement, quelques rares zones relativement bien conservées
persistent dans la communauté rurale. Les plus importantes sont :
> La frange de Faboura au Nord de
la communauté rurale qui abrite les espèces suivantes :
Borassus aethiopum, Acacia albida (Del).
Combretum glutinosum (Perr. Ex DC.),
Adansonia digitata (L.) et Detarium senegalense (J. F.
Gmel.).
> La mangrove se présente
sous forme de relique avec des espèces comme : Rhizophora
racemosa et Avicennia africana. La faune, jadis, très
variée est aujourd'hui quasi-inexistante.
1.2.1.5 Les Ressources en eau 1.2.1.5.1 Le
réseau hydrographique :
Il comprend :
a) Le bras de mer du Saloum : il
traverse la CR de Palmarin dans toute sa partie Sud.
Il présente une très forte teneur en sel
surtout en saison sèche, ce qui permet de pratiquer l'extraction du sel.
Par contre, cette même caractéristique est facteur d'extension des
terres salées.
b) L'Océan Atlantique : il
occupe toute la façade Ouest de Palmarin. Le courant froid des Canaries
associé au contre courant chaud équatorial favorise les
remontées d'eaux froides près des côtes. Ces eaux froides
sont très riches en éléments nutritifs permettant un
développement massif de phytoplancton, la zone est ainsi
particulièrement poissonneuse. (SABINOT ; 2003)
1.2.1.5.2 L'hydrologie
La communauté rurale capte les eaux souterraines des
différentes nappes telles que :
- le Continental terminal: il
présente des lentilles d'eau de faible épaisseur
(inférieur à 7m) et répond à tous les usages ;
- le Paléocène: il est
surtout utilisé pour les usages domestiques malgré, les
difficultés d'exhaure au niveau des puits ;
- le Maestrichtien: est capté
par le forage de Djiffère. Cette eau est impropre à la boisson et
à l'irrigation parce que renfermant une très forte teneur en
sel.
1.2.2 Le milieu humain
1.2.2.1 Evolution démographique
En 1988, la CR comptait 4 800 habitants. Dix ans après,
les dernières estimations officielles chiffrent à 6 700 le nombre
d'habitants. Il y a une évolution de 1 900 habitants soit un taux
d'accroissement annuel de 3,5%. Les données du recensement administratif
sont souvent tronquées par les ménages qui font toujours la
corrélation entre recensement et taxes rurales. Le nombre d'habitants
tourne autour de 6466 habitants répartis en 883 ménages (CRP
2008).
1.2.2.2 Structure démographique
L'analyse des statistiques relatives à la population,
révèle une prédominance des jeunes qui représentent
plus de 65% de la population. Cette caractéristique est
déterminée par les classes d'âge de moins de 15 ans qui
regroupent 40% des habitants et de 15 à 35 ans qui font plus de 25% de
la population. La population active est estimée à 47% soit un
bras valide pour deux personnes, ce qui est assez substantiel en milieu
rural.
1.2.2.3 Répartition de la population sur le
territoire
Le tableau 2 indique une population moyenne de 1 293,2
habitants par village. Et sur les cinq villages que compte la communauté
rurale trois dépassent cette moyenne. Ce mode d'habitation qui se
caractérise par une concentration des populations au sein de grands
villages, relève d'un fort ancrage des liens de parenté et d'une
forte solidarité ancestrale. Palmarin Ngallou est le village le plus
peuplé de la zone avec 2 478 habitants.
7
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
Tableau 2: Répartition de la population de
Palmarin par Village
PALMARIN
|
HOMMES
|
FEMMES
|
TOTAL
|
Diakhanor
|
457
|
162
|
619
|
NGounoumane
|
719
|
804
|
1523
|
Ngallou
|
1264
|
1214
|
2478
|
Ngueith
|
366
|
444
|
810
|
Sessène
|
490
|
446
|
1036
|
Total
|
3632
|
2834
|
6466
|
Source : CR Palmarin, 2008
1.2.3 Le système agraire actuel, structure et
fonctionnement
Le système agraire est défini comme un mode
d'exploitation du milieu historiquement
constitué et durable, un système de forces de
production adapté aux conditions bioclimatiques d'un espace donné
et répondant aux conditions et aux besoins sociaux du moment. (THIOUNE,
2006). Il s'agit de caractériser les pratiques techniques,
économiques et sociales des agriculteurs et de comprendre les
phénomènes qui les font évoluer. En outre le diagnostic
permet de prévoir les transformations ultérieures, que l'on
intervienne ou non sous forme de projet. Expliciter le système agraire
de Palmarin actuel conviendrait donc à étudier les
caractéristiques de structure (écosystème cultivé,
écosystème mangrove et outillage) et le fonctionnement (modes de
renouvellement de la fertilité, modes de conduite des élevages,
modes de conduite des cultures).
1.2.3.1 Une civilisation agraire ancienne
La région historique du Sine Saloum, peuplée de
paysans sérère, constitue un exemple de civilisation agraire
intégrant l'agriculture et l'élevage. L'ancien système de
production était à deux composantes: des champs essentiellement
cultivés en céréales vivrières (mils et sorghos) ;
des troupeaux, richesse du groupe familial, source de prestige, monnaie
d'échanges et réserve monétaire.
L'aire centrale du terroir englobant les habitations est
cultivée tous les ans en mil hâtif avec du niébé en
culture dérobée. A la périphérie les terres
défrichées sont partagées entre les grands champs de mil
à cycle long et la jachère enclose où stabulent les
troupeaux en hivernage. À cela il faut ajouter de petits champs en
culture de sorgho localisée sur les dépressions au sol plus
argileux. Ce système agraire avait la capacité de fournir sur un
espace restreint une production vivrière diversifiée, tout en
assurant une gestion optimale de l'environnement. Dans les villages insulaires
en pays sérère, le riz cultivé dans les bas-fonds
était exploité par les femmes qui le stockaient dans des greniers
à part sous pilotis.
1.2.3.2 L'écosystème
cultivé
Les villages occupent une position près de la frange
maritime entre l'Océan Atlantique et les terres cultivées. Ces
mêmes terres sont réparties derrière les villages
jusqu'à l'écosystème mangrove à l'extrême
Est. Les puits de sel sont incrustés dans les terres de cultures et au
niveau de la mangrove. Une première auréole est constituée
par les champs de case cultivés en rotation annuelle: la culture de mil
en saison des pluies y alterne avec une petite jachère de saison
sèche. Une seconde auréole est formée par les champs de
brousse. On y pratique une succession culturale de deux à trois ans avec
des cultures temporaires de mil, arachide, en saison humide avec jachère
de saison sèche. Les rotations sont: mil-arachide ou
mil-niébé.
a) L'agriculture
Cette activité est une des principales industries
auxquelles les habitants de Palmarin prennent part. Elle est fortement
tributaire de la pluviométrie. Les populations pratiquent l'agriculture
depuis des siècles et cultivent plusieurs spéculations comme
l'arachide, le mil, le riz et le niébé. Les rendements en
arachide de 1987 étaient de 800-900 kg/ha, ce qui a chuté
à 400 kg/ha en 2001(CRP, 2008). Les deux espèces de mil sont :
Sorghum cerenuum (Sorgho) et Pennisetum gambiense (petit
mil), cultivées pour la consommation. La riziculture fut une
activité florissante vers les années 1960, mais a connu une
baisse drastique qui a conduit à l'abandon du fait des déficits
pluviométriques et de la salinité grandissante des terres.
b) Les modes de conduite des cultures
Le défrichement et le nettoyage des champs de brousse
s'effectuent avec hache, coupe-coupe et râteaux aux mois d'avril et de
mai. Le dessouchage n'est pas pratiqué. Le défrichement concerne
les parcelles de champs de brousse qui vont porter les cultures de mil et
d'arachide. Le nettoyage des parcelles cultivées l'année
précédente permet d'éliminer la végétation
spontanée et les résidus de récolte. Le mil est
semé à sec pour gagner du temps sur les autres activités.
En ce qui concerne l'entretien des cultures, les sarclages sont
réalisés avec des ngos ngos, les hilaires et les houes Sines
à raison d'un sarclage sur le mil, et de deux sarclages pour l'arachide.
Le mil est stocké dans les greniers sur pilotis fabriqués en bois
de mangrove qui s'adaptent à la salinité du milieu pour chaque
concession. La transformation des céréales et de l'arachide est
manuelle; le surplus non autoconsommé est vendu sur les marchés
environnants.
9
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
Tableau 3: Les grandes étapes des
itinéraires techniques
PERIODE ACTIVITES
Mars - Avril Révision et réparation du
matériel agricole
Mai Préparation des parcelles: défrichage,
nettoyage, épandage de fumier
Juin Semis: mil
Préparation des parcelles: labour
Juillet Semis: arachide, niébé
Entretien des cultures:
1er sarclage mil
Août Entretien des cultures:
1er sarclage arachide, niébé
2e sarclage mil
2e sarclage arachide
Octobre Récolte: mil-niébé
Novembre Récolte: arachide
Décembre Battage et vannage: arachide
Mise en sac et commercialisation
Sources: nos enquêtes
c) Elevage
L'élevage extensif est pratiqué avec un cheptel
composé de bovins, ovins, caprins, volailles, équins, porcins et
asins. Pendant l'hivernage les bovins sont parqués en brousse. Palmarin
se caractérise par l'élevage du cochon. Plus de 42% des
ménages possèdent au moins un porc (DIOH ; 1993).
d) Pêche et activités de
cueillette
Se situant dans une région deltaïque, les
populations exploitent les ressources marines et celles issues de la mangrove.
Les femmes se sont spécialisées dans l'exploitation et la
transformation des produits de mer. Elles sont effectuées en haute mer
et au niveau des bolongs. Elles occupent une bonne partie de la population.
Vers les tannes dénudées situées en bordure des bras de
mer, les femmes exploitent le sel et transforment les produits halieutiques.
1.2.3.3 Le système social productif
a) Organisation sociale et structures
familiales.
L'unité de production agricole compte en moyenne 5,2
U.T.H mais pouvant cependant varier de 3 à 8 U.T.H selon les
catégories de ménages. La hiérarchisation sociale est
très marquée au sein de la famille, ce qui a de fortes incidences
sur l'organisation du travail. Le chef de famille décide des cultures
effectuées. Ces cultures sont systématiquement consacrées
en priorité aux céréales car il doit en assurer la
fourniture à la famille. Le chef de famille décide
également de l'emploi des récoltes et gère les greniers.
Les membres sont tenus de participer au travail agricole sur les cultures
communes en temps plein de 8 heures à 16 heures de l'après midi.
Ils peuvent aussi cultiver des parcelles individuelles, le revenu étant
alors à usage personnel.
b) Organisation de la main-d'oeuvre, gestion du
travail.
Les périodes de pointe de travail sont les semis
(juin-juillet), les sarclages (juillet à septembre), et les
récoltes (Octobre à décembre). La courte durée de
la saison des pluies et les niveaux de productivité des terres
très faibles permettent rarement aux agriculteurs de subvenir aux
besoins de la famille, ce qui les obligent à développer des
stratégies de survie en exploitant l'écosystème
mangrove.
c) Outillage et matériel agricole
L'outillage utilisé est avant tout manuel et permet de
faire les travaux préliminaires (hache, coupe-coupe, daba à
semer, daba à sarcler) et est parfois complété par un
matériel de culture attelée (houe, semoir) tracté par des
chevaux ou des ânes.
Tableau 4: Outillage manuel et matériel de culture
attelée: durée de vie
MATERIEL DUREE MOYENNE D'UTILISATION ETAT
Hache 3 ans Bon
Coupe-coupe 1 an Bon
Ngos ngos 1 an Bon
Houe 7 ans Médiocre
Semoir 7 ans Médiocre
Sources: nos enquêtes
11
Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies
2009
d)
La question foncière
Le droit foncier coutumier évolue depuis une centaine
d'années. Le chef de terre accorde des droits d'usage sur les nouveaux
champs dits de case, proches du village, et sur les parcelles à
défricher des champs de brousse. La pression foncière est
réelle sur la zone à cause des potentialités
touristiques.
e) La migration
Ce phénomène démographique est d'une
importance notoire. En l'absence de statistiques officielles, les populations
décrivent l'ampleur des flux migratoires par :
> L'exode des jeunes (près de 70 %) qui migrent vers
les localités de Joal, Kaolack, Dakar et Gambie pour des raisons
économiques. Concernant la Gambie sa proximité et son commerce
florissant favorisent beaucoup le départ des jeunes ;
Des migrations saisonnières, principalement des jeunes
(garçons et filles), vers les centres urbains ont lieu pendant la saison
sèche. Il s'agit d'une part d'aller quérir un revenu
monétaire pour soutenir la famille et, d'autre part, diminuer le nombre
de bouches à nourrir sur le stock de céréales qui est
souvent insuffisant pour la plupart des ménages. La majorité des
emplois occupés en ville sont des emplois de manoeuvre pour les hommes
et de domestiques pour les jeunes filles. Le salaire mensuel oscillant entre 22
500 et 30 000 FCFA.
> Et l'arrivée massive de groupes de pêcheurs
originaires, pour la plupart, de Thiès et Saint-Louis, qui s'installent
à Diakhanor ou Ngallou. Ces migrants saisonniers, selon l'estimation des
populations, dépassent les 20 % de la population.
1.2.3.4 Les modes de renouvellement de la
fertilité
La fertilité globale du système cultivé,
qui se mesure à sa capacité à produire de la biomasse
végétale, est très supérieure à sa
fertilité utile, à savoir sa capacité à produire
durablement des matières organiques végétales utiles
c'est-à-dire des récoltes. Le caractère intensif du
système agraire sérère reposait sur une association de la
culture et de l'élevage réalisée sur un terroir
systématiquement aménagé, une telle intégration
permettant d'améliorer et de maintenir la fertilité du sol sans
recourir à la jachère longue. Le renouvellement de la
fertilité est assuré par les déjections animales dues au
parcage. Il y a aussi un transfert de biomasse qui résulte d'une
conduite appropriée des troupeaux d'herbivores (bovins et ovins). Le
bétail pâture de jour librement pendant la saison sèche et
sous la conduite d'un membre de la famille durant la saison des pluies. Il est
parqué de nuit sur des parcelles des champs de case en saison
sèche et
sur les parcelles à défricher des champs de
brousse pendant la saison des pluies. Le renouvellement de la fertilité
des champs de case et de brousse est partiellement assuré par
fertilisation minérale.
1.2.3.5 La dynamique actuelle de
l'écosystème cultivé
L'analyse diagnostic du système agraire a pour but
d'identifier les éléments qui conditionnent l'évolution
des systèmes de production agricole (DUFUMIER, 1996). L'analyse du
système agraire de Palmarin indique deux tendances opposées entre
le sous-système de production agricole et celui des produits
halieutiques.
Pour l'arachide les surfaces cultivées et la production
affichent une tendance à la baisse, alors que pour le mil, on observe le
contraire. Les principaux facteurs déterminants dans l'évolution
des surfaces cultivées et des productions en arachide et en mil sont la
démographie, la pluviométrie, les conditions du marché et
les politiques nationales agricoles. La salinisation des terres vient renforcer
ce tableau sombre du terroir.
Le dernier facteur qui influence les surfaces cultivées
est la baisse de la pluviométrie qui entraîne à moyen ou
long terme une détérioration de la qualité des sols due
à un processus de salinisation et d'acidification.
Cependant, la tendance des recettes par habitant tirées
de l'arachide ainsi que celle des recettes agricoles totales par habitant sont
nettement à la baisse, traduisant une crise dans l'agriculture. Cette
crise a favorisé l'entrée d'une main d'oeuvre surtout
féminine au niveau de la cueillette des fruits de mer et terrestres.
Ces effets néfastes sur le système agraire ont
permis de mettre en évidence la capacité des paysans à
utiliser les revenus de saison sèche pour maintenir la consommation
céréalière. Certains ménages accroissent leur
revenu et parviennent à subvenir à leurs besoins primaires en
commercialisant une partie de leurs produits de cueillette.
13
Mémoire de in d'études/M. SARR/ ENSA
'Thies 2009
1.3 Cadre institutionnel de l'étude :
l'U.I.C.N
1.3.1 Historique
Fondée en 1948, l'U.I.C.N fut la première
organisation internationale à se préoccuper d'une conservation de
la nature à l'échelle mondiale. Elle est née après
la 2ème guerre mondiale grâce aux efforts de
scientifiques soucieux de préserver l'environnement. L'U.I.C.N a grandi
en même temps que les premières institutions de l'O.N.U dont les
missions englobaient la gestion des ressources naturelles. Au lieu de devenir
un organe des Nations Unies ou organisation intergouvernementale, elle a choisi
de ne former aucune option en devenant une union d'institutions et
d'organisations vouées à la conservation et à la gestion
des ressources naturelles.
1.3.2 Mission
La mission de l'U.I.C.N est d'influer sur les
sociétés du monde entier, les encourager, les aider à
conserver l'intégrité et la diversité de la nature et
à veiller à ce que toute utilisation des ressources naturelles
soit équitable et écologiquement durable.
1.3.3 Objectifs
Les objectifs de l'U.I.C.N en matière de conservation
de la nature sont étroitement liés entre eux. Elle exercera par
conséquent son programme sur l'interaction entre les objectifs de la
conservation et les forces socioéconomiques. Il s'agit donc :
§ d'assurer la conservation de la nature,
particulièrement la diversité biologique, en tant que fondement
essentiel de l'avenir de l'humanité
§ d'assurer que là où les ressources
naturelles de la terre sont utilisées, cette utilisation se
fasse de façon prudente ;
§ de guider le développement des communautés
humaines vers des modes de vie de
bonne qualité, et en harmonie durable avec les composantes
de la biosphère. 1.3.4 Commissions de l'U.I.C.N
Les commissions sont des réseaux d'experts
bénévoles qui travaillent à la réalisation des
objectifs de l'U.I.C.N en enrichissant et en faisant progresser
l'expérience dans leurs domaines respectifs. Les commissions
reçoivent de l'U.I.C.N le mandat d'analyser les problèmes et de
préparer des évaluations, des rapports, des plans d'actions et
d'autres travaux scientifiques de nature à faire avancer la
réalisation de sa mission. Elles prodiguent des avis techniques de
l'U.I.C.N.
1.3.5 Organisation
Selon le plan de gestion 2001-2004, l'U.I.C.N regroupe
aujourd'hui en partenariat unique au monde 76 Etats, 111 gouvernements, 720
O.N.G nationales et internationales, 35 membres affiliés et quelques
10000 scientifiques et experts de 181 pays. Les trois composantes majeures
(membres, commissions et secrétariat) forment ensemble l'U.I.C.N.
1.3.6 Activités
Selon le Plan de gestion 2001-2004 l'U.I.C.N exécute un
seul programme intégré. Le programme est coordonné par le
secrétariat central, tant au niveau du siège que dans les bureaux
régionaux et nationaux et mis en oeuvre avec l'assistance du
réseau des experts volontaires des commissions et d'agences
collaboratrices. Les activités consistent à :
Mobiliser les forces de ses membres, de ses
commissions et autres composantes en vue de mettre sur pied des partenariats au
niveau mondial pour la conservation de la nature ;
Catalyser l'action des membres de l'Union de
son secrétariat et de ses commissions en vue de réaliser une
conservation plus efficace de la nature et des ressources naturelles dans le
respect des principes ;
Fournir un forum pour les gouvernements et
les O.N.Gs membres pour discuter de conservation de la nature tant au niveau
mondial que régional, y compris leurs dimensions scientifique, sociale,
culturelle et politique ;
Contribuer à une prise de conscience
universelle plus élevée des liens existant entre la conservation
de la nature, la survie à long terme de l'humanité et le bien
être des hommes grâce à des publications, la diffusion de
l'information et l'éducation ;
Communiquer des directives sur la
conservation qui font autorité basée sur l'expertise de ses
membres, ses commissions et son secrétariat ;
Développer des stratégies
nationales et régionales visant la durabilité, le renforcement
des capacités et l'appui institutionnel, un processus qui est
essentiellement mené par les bureaux régionaux et nationaux de
l'U.I.C.N, en collaboration avec les gouvernements et les O.N.Gs ;
Influer sur les instruments administratifs et
juridiques tant nationaux qu'internationaux afin qu'ils sauvegardent les droits
environnementaux des générations futures ;
Participer activement à la
préparation de conventions internationales sur la conservation de la
nature et des ressources naturelles, et sur l'utilisation équitable et
rationnelle de ces ressources.
15
Mémoire de fin d'itudes/M. SARR/ ENSA Thies
2009
1.4 Cadre réglementaire
1.4.1 Textes et lois régissant la RBDS
Sur le plan institutionnel, la R.B.D.S englobe huit
communautés rurales et les communes de taille relativement importantes,
notamment Foundiougne, Sokone, Passy, Dioffior et Joal. Compte tenu de la
diversité des espèces constituant la R.B.D.S, sa gestion
obéit à un statut juridique marqué par une
pluralité de lois et décrets. Les textes de lois et
règlements nationaux régissant la RBDS sont nombreux et
variés.
1.4.2 Conventions internationales régissant la
gestion de la RBDS
Le gouvernement du Sénégal a signé des
accords internationaux qui exigent de l'Etat, des collectivités locales
et des partenaires qui les appuient, de définir et de mettre en oeuvre
des politiques de conservation du site. Le plan de gestion s'inscrit dans le
cadre des objectifs définis par les conventions dont les plus
importantes sont celles sur les zones humides (Ramsar, Iran 1971), la
Convention de Paris sur les Réserves de Biosphère, la
diversité biologique (Rio, 1992) et la désertification. Dans le
cadre de la mise en oeuvre de certaines conventions telles que la Convention de
Ramsar et la Convention sur la Biodiversité, la RBDS mérite une
attention particulière du fait de l'importance de ses ressources au plan
international.
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