II.B.L'équilibre
Equilibre : état qui caractérise un corps
lorsque la somme des forces exercées et la somme de leur moment est
nulle. Le contrôle de l'équilibre est un des aspects du
contrôle postural, particulièrement développé chez
l'homme en raison de l'instabilité de la position bipodale qui est le
point de départ de la locomotion et se trouve déstabilisée
par la réalisation de tâches manuelles. Le choix conscient ou non
de la tâche à accomplir conduit suivant les situations à
privilégier le maintien de la posture et de l'équilibre en
fonction d'un référentiel variable :
__ Le référentiel égocentré :
est propre à l'individu : ce sont des informations somesthésiques
requises par rapport à un axe céphallo-caudal (appelé axe
Z), il correspond au schéma corporel de chacun : notre propre
référence. La posture est une activité
référence mais aussi, elle devient référenciatrice
par la perception du changement de position, on peut parler de schéma
corporel statique et dynamique.
__ Le référentiel allocentré : ce
sont les informations renseignées par la vision au sens large, ayant
à la fois des propriétés sensorielles statiques (comme
l'acuité, la distance oeil-cible, lumière-obscurité, le
champ de vision, l'instabilité visuelle croît lorsque
l'acuité visuelle diminue ainsi qu'en présence
d'obscurité); et des propriétés sensorielles dynamiques
(les mouvements extra-rétiniens en réponse à des
évènements comme par exemple : bouger la tête, apportent
des informations visuelles de mouvement). Le maintien de l'équilibre se
détermine par rapport à un objet grâce aux signaux
sensoriels et aux signaux moteurs qui assurent un système de
stabilisation et d'orientation.
__ Le référentiel géocentré
: ce sont les informations renseignées par le vestibule, le maintien de
la position du corps se fait par rapport à la verticale gravitaire,
c'est un système performant et sophistiqué avec des canaux
semi-circulaires codant les accélérations angulaires, des
otolithes codant les accélérations linéaires. C'est aussi
un centre de convergence de cognition spatiale qui envoie des messages
pré-moteurs vers l'oculomotricité et des messages
pré-perceptifs à l'origine de la représentation spatiale.
Il faut noter une ambiguïté, le même déplacement des
cils d'un côté peut être
dû à une inclinaison de la tête
homolatérale ou à un déplacement linéaire. La
vision est donc complémentaire car elle aide le système
vestibulaire à guider, la vue voit le déplacement.
L'ambiguïté naît du fait qu'on ne sait pas
différencier le mouvement du corps ou de la scène visuelle.
La fusion des référentiels est nécessaire
pour améliorer l'estimation de l'orientation et la stabilisation des
corps dans le but d'un référentiel unifié. La
corrélation amène une estimation de la verticalité
grâce à la verticale posturale l'axe Z, la verticale visuelle, la
verticale vestibulaire. Leur décorrélation aboutit à des
illusions perceptives et posturales, des cinétoses. C'est à
partir de la position debout érigée que les réactions au
déséquilibre sont les plus complexes afin de s'opposer à
la tendance naturelle à la chute que l'on peut interpréter comme
un échec des réactions d'équilibration. Posture,
référentiel et réactions d'équilibration sont donc
les paramètres clés du contrôle postural.
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