Section 3 :
Impact sur les activités de l'industrie du divertissement.
L'invasion du marché local du divertissement
par des produits contrefaits a eu pour conséquence la désertion
et la fermeture de nombreuses salles de cinéma en raison des nombreux
couvre-feux ; la baisse des ventes des produits originaux tant audio que
vidéo entraînant du coup l'impossibilité de percevoir des
dividendes en vue du refinancement des productions locales.
1. Désertion et fermeture de
salles de cinéma.
Les populations ivoiriennes, dans leur ensemble, ne
fréquentent pas assez souvent les salles de cinéma. Les nombreux
couvre-feux découlant de la crise sociopolitique que vit la Côte
d'Ivoire ajouté au sentiment d'insécurité
généralisé qui anime les populations, ont eu pour
conséquence le repli sur soi de celles-ci. Elles vont donc
délaisser les salles de cinéma, désormais
transformées en lieu de culte, au profit du divertissement à
domicile. La télévision nationale n'arrivant pas à combler
le vide causé par la privation de liberté du aux interminables
couvre-feux.
La présence des produits de contrefaçon
audio et vidéo, timide à ses débuts, va connaître un
coup d'accélérateur avec la situation dans laquelle baigne la
Côte d'Ivoire. Cette situation est favorisée par le sentiment
d'insécurité ambiant ; aussi par le souci d'échapper
au stress engendré par cette crise sans fin et surtout par
l'avènement de produits audiovisuels accessibles pour les populations
à faible revenu.
2. La baisse des ventes des produits
originaux.
La population ivoirienne est un important
marché de consommation et l'avènement de nouveaux produits attise
les convoitises. Aussi, dans le secteur du divertissement, un produit nouveau
a-t-il fait son apparition : le CD vidéo. Un produit
dérivé des nouvelles technologies. En effet, les
micro-ordinateurs de seconde main, de même que les appareils
électroniques notamment ceux équipés de graveurs et de
lecteurs de Cd deviennent de plus en plus accessibles par les
économiquement faibles.
Ainsi, les supports traditionnels qu'étaient
la cassette audio et la cassette vidéo, ont-ils cédé la
place aux compacts disques et autres disques numériques versatiles tant
dans leur version audio que vidéo. Désormais, il n'y a, en
général, que les copies pirates et autres compilations de
contrefaçon qui inondent le marché local du divertissement. Cela
se voit à travers les saisies de vidéogrammes et de phonogrammes
frauduleux, réalisées par la Cellule lutte contre la piraterie du
BURIDA qui sont passées de plus de 90.000 en 2003 à près
du double en 2004.
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