CHAPITRE III :
AMPLEUR DU PHENOMENE
Pour mesurer l'ampleur du commerce des produits
audiovisuels contrefaits, nous nous attarderons sur leur mode de
commercialisation d'une part, et sur le nombre d'oeuvres saisies d'autre
part.
Section 1 : Mode
de commercialisation
Il en existe trois formes essentiellement. A
savoir : la gravure sur commande, la location-vente et la vente
directe.
1. La gravure sur commande
Elle est le fait de personnes disposant de
matériels informatique dotés de logiciels performants permettant
le téléchargement de nombreux fichiers musicaux depuis Internet
chez des fournisseurs de musique en ligne tels Napster, Kazaa, E
donkey, Musicmatch,...
Des millions de fichiers musicaux illicites sont
accessibles sur les réseaux en ligne à travers le monde, avec une
qualité d'écoute proche de celle du CD audio du commerce. Ces
fichiers sont alors stockés sur le disque dur des ordinateurs. Les
auteurs de ces pratiques, en général, des gestionnaires de
cyberespaces ou de simples particuliers, sous le couvert du principe de la
copie privée, les utilisent à des fins commerciales en les
gravant sur CD.
Le procédé est le suivant : le
client désireux de disposer d'une compilation comprenant les derniers
titres en vogue, à la demande, se les fait graver moyennant
rémunération. Cette rémunération revient huit
à dix fois moins chère que l'original au client qui en
général ne s'intéresse pas à tous les titres de
l'album. Le prix du produit gravé à la commande varie selon que
l'auteur de la gravure fournit lui-même le CD à 1.000 francs CFA.
Et quand c'est le client qui fournit lui-même le CD, il est
facturé à 500 francs CFA. Notons que les oeuvres
cinématographiques sont de plus en plus concernées par ce
phénomène.
2. La location
Elle porte sur les compacts disques
déjà finalisés (comportant des données) et partant
sur les oeuvres cinématographiques essentiellement même si les
clips vidéo d'artistes chanteurs y figurent également.
Comment fonctionne-t-elle ?
A l'image des vidéothèques classiques
exerçant dans un cadre légal défini, celle-ci porte
également sur les oeuvres cinématographiques et à une
durée n'excédant pas les 24 heures. Ici, le demandeur( ou client)
verse une somme variant entre 150 francs et 250 francs CFA et doit
obligatoirement laisser une pièce d'identité au gérant.
C'est le plus sûr moyen pour lui (puisque exerçant dans
l'informel) de rentrer en possession de son produit d'autant plus que le client
aura besoin de récupérer sa pièce d'identité.
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