La sexualité en milieu scolaire dakarois: comportements, connaissances et perceptions liés au VIH/SIDA( Télécharger le fichier original )par Ndeye Ami Niang Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 1 recherche 2007 |
UNIVERSITÉ CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
********************* FACULTÉ DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES ******************
DÉPARTEMENT DE SOCIOLOGIE MEMOIRE DE MAITRISE LA SEXUALITE EN MILIEU SCOLAIRE DAKAROIS : Comportements, connaissances et perceptions liés au VIH /sida Liés au VIH/SIDA Présenté par : sous la direction de : Mlle Niang Ndèye Amy M. Dièye Mouhamed Moustapha Maitre - assistant Année universitaire 2007-2008 LA SEXUALITE EN MILIEU SCOLAIRE DAKAROIS : Comportements, Connaissances et Perceptions liés au VIH/SIDA REMERCIEMENTS Je remercie très sincèrement : o Allah le Tout Puissant sans qui, ce travail n'aurait jamais connu le jour ; o Mon directeur de mémoire M. Diéye Mouhamed, je vous remercie pour l'attention et la patience dont vous avez fait preuve tout le long de votre encadrement. Merci aussi pour vos conseils, vos critiques, etc. qui m'ont fait avancer. o M. Camara Habibou Diagne, sociologue consultant, un livre ne sera jamais à la hauteur des remerciements que je te dois, en tous cas merci pour l'attention toute particulière que tu portes à mon égard. o L'ensemble des enseignants du département de Sociologie, particulièrement M. Faye Silvain. o M. Tamba, M. Ndiaye Lamine et M. Ndiaye Malick, M. Aly Dieng qui ont assuré la formation de tant d'étudiants, moi, y compris. o Tous les enseignants de mon cursus depuis le préscolaire jusqu'à l'université en passant par le primaire et le secondaire. o Mes camarades de tout mon cursus pour les travaux de groupe qu'on a eu à faire ensemble. o Toutes les personnes, qui de prés ou de loin, d'une manière ou d'une autre, ont contribué à l'aboutissement de ce travail. Je ne l'aurai jamais fait sans vous. DEDICACES : Je dédie ce mémoire à : o Mon père, ma mère, pour tous les efforts et sacrifices consentis à mon égard pour mon éducation. Qu'ils reçoivent ce travail en guise de mon extrême reconnaissance et de mon amour pour eux. Qu'Allah le Tout Puissant vous garde. Si je me réveille tous les matins et que je suis motivée à me battre, c'est bien pour que vous soyez fières de moi. o Mes grands-mamans Ami Ndao, Khoudia Dème, Feu Maimouna Fall, je vous adore trop, une vie ne sera jamais assez pour épanouir l'affection que je vous porte. o Feu Bassirou Niang, Feu Touffic Khalil Yazback, pour leurs prières qui n'ont jamais cessé de m'accompagner tout le long de ma vie, que la terre vous soit légère. o Mes frères Maniang, Alioune, Lamine, Touffic qui n'ont jamais cessé de combler de joie et d'affection mes 26 années de vie sur terre. Courage dans vos études et vos entreprises futures. o Ma tante Astou Socé Niang et son mari Mahawo Diouf, recevez par ce mémoire, l'expression de ma gratitude et de ma reconnaissance profondes. Qu'Allah vous protège. o Toute la famille Niang, Yazback, Ba, Sarr, Cissé, Diop, Kane, Ndao, Diaw, Diouf, Dramé,Thiam, o Mes camarades de promotion, spécialement à Siley Sow, Oumar Camara, Augustin, Vieux, Fanta, Isseu, Maimouna, vous êtes mes compagnons de guerre. o Moussa Mboup, merci d'étre toi-meme, merci pour tout, en fait je ne pourrai te remercier suffisamment. o Mr Pape Camara du PAD (Port Autonome de Dakar), Mr Mbaye Diop à la FLSH pour toutes les fois où il m'a facilitée mes inscriptions en début d'année et en bien d'autres occasions. o Notre camarade et ami Théodore Kor, qui est parti brutalement il y'a quelques mois. Toi qui me demandais toujours où j'en étais avec le mémoire, ce travail t'est dédié. o Tous ceux qui m'ont soutenue et aimée depuis ma tendre enfance. LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
LISTE DES GRAPHIQUES Graphique 1: REPARTITION DES ESA (ELEVES SEXUELLEMENT ACTIFS) 72 Graphique 2: REPARTITION DES ESA SELON L'AGE 73 Graphique 3: REPARTITION DES ESA SELON LA SITUATION MATRIMONIALE 73 Graphique 4: REPARTITION DES ESA SELON LA RELIGION 75 Graphique 5: REPARTITION DES ESA SELON LA NATIONALITE 76 Graphique 6: REPARTITION DES ESA SELON L'ETHNIE 76 Graphique 7: REPARTITION DES ESA SELON LE SEXE ET SELON L'AGE DU PREMIER RAPPORT SEXUEL 81 Graphique 8: REPARTITION DES ESA SELON LE SEXE ET SELON LA RAISON DU PREMIER RAPPORT SEXUEL 83 Graphique 9 : REPARTITION DES ESA SELON LE SEXE ET SELON l'ENTRETIEN DU OU DES RAPPORTS (S) SEXUELS (S) ENTRE 2006 ET 2008 85 Graphique 10:REPARTITION DES ESA SELON LE SEXE ET SELON LA RAISON DES RAPPORTS SEXUELS ENTRETENUS ENTRE 2006 ET 2008 86 Graphique 11: REPARTITION DES ESA SELON LE SEXE ET SELON LE NOMBRE DE RAPPORTS SEXUELS ENTRETENUS ENTRE 2006 ET 2008 87 Graphique 12: REPARTITION DES ESA SELON LE SEXE ET LE MULTIPARTENARIAT ( 2006 ET 2008) 88 Graphique 13: REPARTITION DES ESA SELON LE SEXE ET SELON L'USAGE DU PRESERVATIF LORS DES RAPPORTS SEXUELS 90 Graphique 14 : REPARTITION SELON LE SEXE ET SELON LA DEMANDE DU PRESERVATIF 92 Graphique 15: REPARTITION DES ESA SELON LE SEXE ET SELON LE RISQUE ENCOURU PAR UNE PERSONNE SANS USAGE DU PRESERVATIF 94 Graphique 16 : REPARTITION DES ESA SELON LE SEXE ET SELON LE LIEU DE SOIN 95 Graphique 17: REPARTITION DES ESA SELON LE SEXE ET SELON LA CONNAISSANCE DU TEST DE DEPISTAGE 98 Graphique 18 : REPARTITION DES ESA SELON LE SEXE ET SELON LE TEST DE DEPISTAGE 99 Graphique 19 : REPARTITION DES ESA SELON LE SEXE ET SELON LA CONNAISSANCE D'UN LIEU DE DEPISTAGE 100 Graphique 20 : REPARTITION DES ESA SELON LE SEXE ET LE SOUHAIT DE FAIRE OU NON LE TEST DE DEPISTAGE 101 Graphique 21 : REPARTITION DES ESA SELON LE SEXE ET SELON LA CONCEPTION D'UNE PVVIH COMME UN VAGABON SEXUEL 102 Graphique 22 : REPARTITION DES ESA SELON LE RISQUE ET SELON L'USAGE DU PRESERVATIF 104 Graphique 23 : REPARTITION DES ESA SELON LE RISQUE ET SELON LE MULTIPARTENARIAT 105 Graphique 24 REPARTITION DES ESA SELON LE NOMBRE DE RAPPORT SEXUEL ET SELON LA CONNAISSANCE DU RISQUE 106 Graphique 25 : REPARTITION DES ESA LE DU RISQUE ET SELON LA DEMANDE DU PRESERVATIF AU PARTENAIRE PENDANT LES RAPPORTS SEXUELS 107 LISTE DES TABLEAUX Tableau 1: REPARTITION DES ESA SELON LA PRISE DES TROIS REPAS QUOTIDIENS 78 Tableau 2: REPARTITION DES ESA SELON LA RECEPTION D'ARGENT POUR ACHAT DE MEDICAMENTS EN CAS DE MALADIE 79 Tableau 3 : REPARTITION DES ESA SELON LA RECEPTION D'ARGENT POUR L'ACHAT DE FOURNITURES SCOLAIRES 79 Tableau 4: REPARTITION DES ESA SELON LA RECEPTION D'ARGENT POUR LE TRANSPORT A L'ECOLE 80 Tableau 5 : REPARTITION DES ESA SELON LE SEXE ET SELON LA CONNAISSANCE DE LA SEROPOSITIVITE 96 SOMMAIRE Première partie : Cadre théorique et méthodologique 6 Chapitre I : le cadre théorique 6 Chapitre II - Cadre méthodologique 48 Deuxième partie : présentation du Sénégal et contexte du VIH/SIDA 62 Chapitre I : Présentation du Sénégal 62 Chapitre II : Situation épidémiologique du VIH/SIDA au Sénégal 64 Chapitre I : caractéristiques socio démographiques des ESA 72 Chapitre II : conditions de vie socio économiques des ESA 78 Chapitre V : connaissances et comportements sexuels 104 BIBLIOGRAPHIE Introduction généraleParmi toutes les maladies qui sévissent dans le monde, l'infection à VIH/SIDA constitue l'une des plus redoutables et des plus redoutées durant ce siècle. Aujourd'hui, le nombre de cas de Personnes Vivants avec le Virus du VIH (PVVIH) s'est accru à un point tel que l'on parle de pandémie. Sa présence fait que la littérature à son sujet est florissante et à ce propos, on recense énormément d'écrits et de recherches. Sur la population mondiale générale, elle a fait des millions de victimes dans le monde ces deux dernières décennies et elle continue à en faire. Aujourd'hui, l'Afrique détient le record du rythme de propagation du VIH/SIDA dans le monde. En effet, selon certaines sources, depuis le début des années 80, le SIDA est devenu « la principale menace pour la santé des Africains »1(*). L'Organisme des Nations Unies de lutte contre le SIDA (ONUSIDA) estime à ce propos que : « 28 millions d'Africains ont été infectés du virus à la fin de l'année 2001, ce chiffre représente presque 70% du total de personnes vivant avec le virus du VIH dans le monde »2(*). Le rythme de progression du VIH/SIDA donne l'impression de faire une course toujours plus rapide surtout dans la tranche des jeunes. C'est d'ailleurs ce qui est à l'origine de l'attention toute particulière accordée aux comportements sexuels des jeunes par les chercheurs, car avant la propagation de l'épidémie, il y avait très peu d'écrits sur le sujet. Le thème était peu exploré, sûrement parce qu'il y avait des questions plus urgentes pour ces chercheurs comme la pauvreté ou la mortalité maternelle et infantile. Aujourd'hui, les statistiques tablent sur des milliers de jeunes africains concernés par la maladie. Du coup, la sexualité est devenue un sujet de préoccupation majeure de santé publique avec l'extension reconnue du Sida ces dernières années. Comme dans la plupart des pays d'Afrique, la transmission au Sénégal se fait principalement par voie sexuelle. D. Ward estime à ce propos que «.... la transmission sexuelle est responsable de 90 % des cas de Sida [...] »3(*). Il est surtout remarquable, que l'infection ne touche plus seulement les groupes à haut risques (les travailleuses de sexe et les homosexuels) comme au tout début, mais elle affecte aussi les autres catégories de la population générale comme les jeunes adolescents qui représentent la majorité de la population, « ils sont en 2002, presque 11,8 millions entre 15 et 24 ans à vivre avec le virus [...] »4(*). Il semble dés lors, que les jeunes adolescents ont des comportements sexuels, et si l'on associe cela à l'idée selon laquelle la transmission du VIH se fait essentiellement par voie sexuelle, on peut en déduire que ces jeunes adolescents ont des comportements sexuels à risques et cela peut donc contribuer fortement à la hausse du nombre de PVVIH jeunes. Selon les rares données statistiques disponibles, on note que la proportion des grossesses hors mariage contractées en milieu scolaire varie entre 9 à 14%. Et toujours dans ce sens, les données fournies par EDS IV- Sénégal affirment que les filles de 15 -19 ans ont des comportements sexuels à risques plus élevés que celles des jeunes femmes de la tranche d'âge 20-24 ans, et il est surtout remarquable - quand on fait la comparaison entre les résultats de l'EDS III et ceux de EDS IV - que l'âge des premiers rapports sexuels préconjugaux aient tendance à baisser. Selon le Bulletin Santé Magazine n° 6 (Juillet- Août 2006), « si en 1960, l'âge moyen pour les premiers rapports sexuels tournait autour de 20 ans, aujourd'hui il avoisine les 15 à 16 ans dans la plupart des pays africains»5(*). A l'heure actuelle, l'évolution des recherches qui porte à croire que l'épidémie frappe surtout les jeunes, fait, qu'ils représentent dès lors un groupe dit « vulnérable » ou « groupe à haut risques ». En effet, cette épidémie dont les chiffres sont particulièrement croissants au niveau de cette tranche d'âge justifie les efforts déployés par les autorités sénégalaises dans la lutte contre le VIH/SIDA qui en fait sa cible principale. Ils sont les plus exposés au VIH/SIDA et la prise de conscience de leur exposition constitue dés lors un grand espoir dans la lutte déjà entamée par les autorités. D'ailleurs, la lutte du Sénégal contre le Sida, est saluée par de grands organismes internationaux et aujourd'hui, ce pays est présenté comme l'un des pays où la prévalence au sein de la population générale est des plus faibles parmi les pays d'Afrique au sud du Sahara. Les estimations varient entre 0,7% et 0,9% (EDS IV, 2005 ; ONUSIDA, 2006), avec cependant des variations importantes d'une région à une autre. Ainsi, dans le souci d'apporter une contribution aux nombreuses questions soulevées ci-avant et qui préoccupent aussi bien les autorités que les responsables sociaux et sanitaires, nous nous proposons d'inscrire notre recherche dans la problématique la santé des jeunes en l'occurrence leur santé sexuelle. Nous avons choisi les jeunes principalement ceux du milieu scolaire en raison du fait que dans le cadre scolaire, les jeunes sont plus disponibles et sont plus à l'aise et plus libres pour répondre à des questions aussi intimes en rapport avec leur sexualité. Ø Quels sont les déterminants des pratiques sexuelles des adolescents ? Ø Pourquoi certaines pratiques peuvent être considérées ou qualifiées de comportements à risques ? Ø Pour qui ces comportements sexuels sont à risques ? Ø Quelles sont les influences du milieu scolaire, des connaissances relatives à l'infection et celles des perceptions de ces jeunes sur leurs comportements sexuels ? Voilà une des nombreuses questions que nous nous posons et auxquelles nous essayerons de répondre tout le long de notre travail de recherche. Par conséquent, nous envisageons d'articuler notre travail autour de trois grandes parties. La première partie sera consacrée à la partie théorique et à la partie méthodologique ; dans la deuxième partie, il sera question du contexte dans lequel se place notre grand thème, l'infection du VIH/SIDA depuis ses débuts jusqu'à ses réalités actuelles, ceci passera en revue bien évidemment, la présentation du Sénégal dans le contexte de la situation épidémiologique, aussi, sera-t-il question de définir l'historique de la lutte contre le Sida ; et enfin, la troisième et dernière partie sera consacrée à l'analyse et à l'interprétation des résultats de la recherche. Il s'agira concrètement d'abord, de répondre aux questions que nous nous étions posée et aux objectifs que nous nous étions assignée au préalable et ensuite il s'agira de voir si les résultats obtenus au sortir de cette recherche infirment ou non les hypothèses qu'on avait retenues. PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE Première partie : Cadre théorique et méthodologiqueChapitre I : le cadre théoriqueI-1 ProblématiqueSi dans la société traditionnelle, le début des premiers rapports sexuels coïncidait avec le mariage, aujourd'hui, il existe un décalage temporel entre les deux phénomènes. De plus en plus, les jeunes s'adonnent à une activité sexuelle, qu'ils soient mariés ou non, et même si cette activité sexuelle est sensée démarrer en même temps que la nuptialité. En fait, pour comprendre cette tournure nouvelle qu'a prise la sexualité, il est important de ne pas perdre de vue que, de plus en plus, les habitudes dites «traditionnelles » sont en train d'être supplantées par d'autres dites de « modernité ». Du coup, beaucoup de choses ont tendance à changer, même la manière dont l'éducation est inculquée aux jeunes générations. Dans la société traditionnelle, le développement des jeunes se faisait à l'intérieur de la structure familiale. Toute leur éducation et leur apprentissage à la vie étaient assurés par tous les membres de la communauté (les parents et l'entourage) et l'éducation sexuelle n'échappait pas à ce sillage. A ce propos, A D. Camara avance que : « L'adolescent était inséré dans un réseau de relations avec les membres de la communauté et ces derniers exerçaient une certaine pression sur lui »6(*). Dans ce contexte, le contrôle était strict et serré de sorte que la différenciation des sexes des enfants était assurée. Il y avait une éducation pour les filles et une éducation pour les garçons, si bien qu'une proximité physique entre deux adolescents de sexe opposé était pratiquement impossible. Cela était aussi valable pour les jeux, on trouvait des jeux réservés aux filles et d'autres réservés aux garçons. Aujourd'hui, avec l'influence du monde moderne, on assiste à un autre type d'éducation. Pour preuve, le développement des jeunes générations se partage entre la structure familiale et la structure scolaire, second lieu de socialisation de l'individu « moderne » et nouveau pôle d'éducation. Censée prolonger le rôle de la famille et élargir l'éducation des jeunes, l'école ne dispense pas seulement des valeurs traditionnelles mais également des valeurs étrangères comme les valeurs de liberté, de justice, de démocratie, et de parité entre l'homme et la femme, bref, des notions qui sont contraires à notre culture traditionnelle. C'est d'ailleurs ce qui permet de dire que l'école a une part de responsabilité dans la distance, de plus en plus grandissante entre les jeunes et les parents. De plus, c'est un lieu propice à tout ce qui a trait à une éducation et à une expérimentation sexuelle pour les jeunes. Cet univers éloigne l'enfant des valeurs traditionnelles et le transporte dans un monde où les TIC (Technologies de l'Information et de la communication) comme la radio, l'Internet, les TV, les journaux etc. et les groupes des pairs ont une place première. Avec une telle tournure, les parents ont du mal à contrôler leurs enfants en plus du fait de la réduction de temps qu'ils passent avec eux, de même, que de négocier un terrain de confiance avec ceux-ci, afin de les persuader des comportements relatifs aux valeurs culturelles traditionnelles en rapport avec la sexualité. Selon Rwenge, « l'école et les nouvelles valeurs récréatives éloignent souvent les jeunes des adultes. En plus la séparation des sexes n'y est pas assurée. Toutes les nouvelles inventions telles que le cinéma, les soirées dansantes, le football [...] raccourcissent le temps que les jeunes passent sous le contrôle des parents ou dans le cercle familial »7(*). L'influence de l'école et celle du groupe des pairs semblent être plus grandes que celle de la structure familiale dans les comportements des jeunes d'aujourd'hui, et une des résultantes de cette nouvelle tournure n'est autre que la précocité de l'activité sexuelle des jeunes, qui elle, occasionne les grossesses précoces et /ou hors mariage, mais aussi le multipartenariat sexuel. « [...] le premier rapport sexuel se produit de plus en plus souvent avant le mariage »8(*). Selon Valérie Delaunay, « cette plus grande liberté sexuelle à laquelle les jeunes générations accèdent désormais est aussi à l'origine d'une augmentation sensible des grossesses prénuptiales »9(*). L'auteure trouve l'explication de la dissolution entre sexualité et mariage dans le retard de l'entrée en union généralisée auprès des jeunes : « l'explication de la prévalence des grossesses précoces et préconjugales semble se trouver dans le recul de l'âge au premier mariage et dans la détérioration du contrôle social, sous l'urbanisation»10(*). Les jeunes non seulement ont des rapports sexuels, mais cela avec des partenaires différents. Cela est courant ces derniers temps si bien qu' « aujourd'hui, le fait d'avoir eu des rapports sexuels avec plus d'une personne au cours de sa vie est devenu une banalité »11(*). Le recul de l'âge en union peut en effet expliquer les comportements sexuels de ces jeunes car dans la tradition où les mariages se scellaient de manière précoce aussi bien pour les hommes que pour les femmes, ces derniers n'avaient pas le temps d'assouvir leur désir sexuel que l'entrée en union se présentait. Maintenant, avec la scolarisation, filles comme garçons ont tendance à vouloir finir leurs études pour gagner une certaine indépendance financière avant d'entrer en union et de fonder un foyer. Cependant, cela les expose au risque d'une activité sexuelle prénuptiale qui peut durer plus ou moins longtemps. De plus, par l'instruction que leur inculque l'école, les jeunes reçoivent et parviennent à déchiffrer les messages lancés par les médias notamment les chaînes de télévision ou les sites Internet qui ne contrôlent pas la cible qui reçoit ces messages. De ce fait, les jeunes qui ne sont pas toujours au fait de la sexualité vu l'inexistence d'une éducation sexuelle, peuvent se laisser influencer par la sexualité diffusée par les médias et cela peut les amener ainsi à commencer une activité sexuelle qu'ils ne maîtrisent pas toujours. Parmi les facteurs qui occasionnent cette activité sexuelle, on trouve aussi le caractère tabou de la question de la sexualité dans nos sociétés africaines, et qui est lourd de conséquence, aussi bien chez les jeunes que chez les adultes. En fait, les parents, même intellectuels répugnent encore à aborder un tel sujet avec les enfants, ce qui fait que l'éducation sexuelle en famille est presque inexistante. Ce qui en résulte, c'est que beaucoup de jeunes, même scolarisés, parviennent à la maturité sexuelle sans connaissances réelles sur la sexualité. Selon Lindsay Stewart « la grande majorité des gens qui prennent la décision de devenir sexuellement actifs le font en disposant d'une information inadéquate »12(*). En fait, la culture africaine en général, celle sénégalaise en particulier, veut que certains débats ne soient pas instaurés en famille. Les jeunes, traditionnellement, ne parlent pas de sexe devant les adultes. Même si ces derniers (parents et professeurs) savent que les jeunes sont très souvent au devant des faits sexuels et qu'un besoin d'en connaître tous les aspects s'impose à eux de plus en plus, on fait toujours abstraction de tels sujets. Donc du fait de son caractère tabou, cette sexualité qui s'impose aux jeunes est entourée de mystère et la résultante de cette situation est que les jeunes ne sont pas correctement informés sur la sexualité ; ni l'école, ni la structure familiale ne donne aux jeunes Sénégalais l'opportunité de connaître la sexualité et les moyens de prévenir les grossesses et les autres corollaires de las sexualité. Ces jeunes se tournent alors vers les médias ou les groupes de pairs qui vont se charger d'envoyer des messages d'information, qui peuvent être selon le cas, erronés et déformés (les pairs) ou sensationnelles (médias), et donc pas exhaustifs. Le directeur du centre de santé de la reproduction de Grand-Yoff qui accueille des filles et des garçons, pense que c'est le caractère tabou qui est accolé à la sexualité qui est la cause de la persistance des problèmes que rencontrent certains jeunes par rapport à leur sexualité. D'après lui, « plus on sait, mieux on se méfie »13(*) . Malgré cela, nombreux sont les professeurs et même les parents d'élèves qui se dressent contre l'idée de dispenser une éducation sexuelle aux jeunes. Ils trouvent en cela que les adultes pervertissent les filles avec ces informations. Les pesanteurs sociales et culturelles sont telles dans notre pays que malgré l'occidentalisation avec le recours à la télévision et aux autres supports comme la radio, l'Internet, les parents - même intellectuels - s'offusquent encore dés que leurs enfants disposent d'une éducation sexuelle, même dispensée à l'école. Par ailleurs, les grossesses ne sont pas la seule retombée de ces comportements sexuels car si avant, un rapport sexuel pouvait conduire à une maternité ou à une paternité, aujourd'hui, depuis deux décennies, cela peut conduire aussi à une infection d'IST/VIH/SIDA. En effet, le SIDA est l'une des principales contraintes liées à la sexualité des jeunes d'Afrique et du Sénégal, et représente un des plus grands soucis des autorités publiques. Sa prévalence continue à croître dans la plupart des pays de la sous région et ses répercussions démographiques, socio économiques et psychosociales sont un désastre. Aujourd'hui, avec l'impact du VIH/SIDA, la sexualité des jeunes n'est plus seulement une préoccupation des parents avec les grossesses précoces hors mariage, mais aussi celle des autorités du pays qui comptent sur cette frange de sa population. Le caractère tabou de la sexualité n'encourage pas les jeunes à s'informer librement et malheureusement, les études montrent qu'effectivement les jeunes ne sont pas assez informés au sujet du VIH/SIDA aussi. En effet, « De nouvelles études [...] ont montré qu'un nombre considérable de jeunes ne savent pas comment le VIH se transmet et comment se protéger de la maladie »14(*). Beaucoup d'autres études ont montré aussi que l'inexpérience liée à l'âge constitue un obstacle à la lutte contre le SIDA car « même s'ils disposent de l'information nécessaire, certains adolescents pratiquent des rapports sexuels non protégés, car ils n'ont pas les compétences nécessaires pour négocier soit l'abstinence, soit l'utilisation du préservatif [...]. »15(*).L'insuffisance avérée en besoin de connaissances de la maladie par les individus même infectés ou affectés et la négligence que l'on note auprès des populations, contraste avec le rang du Sénégal parmi les autres pays en ce qui concerne la maladie mais aussi avec l'ampleur que prennent ses proportions de nos jours. Bien que les jeunes soient ceux qui pâtissent le plus de l'infection, cette dernière qui sévit parmi eux reste en grande partie invisible non seulement aux jeunes eux-mêmes mais aussi à l'ensemble de nos sociétés où chaque famille ou chaque personne se croit à l'abri. En effet, les jeunes sont souvent vecteurs de VIH /SIDA pendant des années sans savoir qu'ils sont infectés. Ce qui fait que l'épidémie se diffuse au de là des groupes à hauts risques et atteint l'ensemble de la population générale. Ainsi, la vulnérabilité dont les jeunes ont fait l'objet, justifie les mesures et les initiatives de grande envergure que les gouvernements ont prises. Dans cette perspective, les jeunes scolarisés sont conséquemment privilégiés. Au Sénégal, on a vu s'implanter des centres conseils ados dans les quartiers et jusque même dans les écoles avec les centres médicaux scolaires et les clubs antisida (qui privilégie l'éducation par les pairs), et les programmes EVF (Evaluation du programme pédagogique d'Education à la Vie Familiale en matière de population EVF/EMP). Dans la même perspective, « une nouvelle génération d'écoles a connu « le 5éme programme d'assistance de l'UNFPA au Sénégal qui a permis de mettre en place un projet pilote (Projet SEN/02/PO3) intitulé « Intégration des services de Santé de la Reproduction dans le lycée des Parcelles Assainies et le centre Médico-scolaire de Dakar »16(*), la création des centres de Santé de la Reproduction des jeunes de ASBEF, encore que ceci ne soit orienté que vers les jeunes. D'ailleurs, les efforts du Sénégal dans la lutte contre l'épidémie, ont été salués par la Banque Mondiale, l'ONUSIDA et l'OMS. Malgré les attentions de sensibilisation déployées à ce sujet, l'ignorance reste le premier obstacle à la lutte contre le VIH/SIDA au plan mondial. Par conséquent, la tâche des autorités est lourde car beaucoup de choses restent à faire; celles-ci devraient dans cette perspective, faire face à des mentalités, des coutumes et des pratiques que les sociétés ont connues et respectées depuis très longtemps comme le sororat, le lévirat, ou encore la polygamie. Parmi les obstacles à cette lutte, l'ignorance et l'insouciance de l'âge sont aussi des concepts clé qui devraient être une priorité pour les autorités. Selon les données de l'EDS IV-Sénégal, parmi la proportion des jeunes de la tranche d'âge 15-24 ans interrogés ,11% des jeunes femmes et 91% des jeunes hommes déclarent avoir eu des rapports sexuels à haut risques pendant les 12 derniers mois ayant précédé l'enquête. En outre, il est connu que les rapports sexuels non protégés de même que le multi partenariat sont des facteurs de propagation du VIH et les jeunes sont considérés comme une population à risques dans la mesure où, à ces âges les rapports sexuels sont généralement instables et le multipartenariat fréquent. Nombreux sont ceux qui continuent à avoir un comportement sexuel à risques, malgré les initiatives prises par nos gouvernements pour amoindrir et combattre l'épidémie, et ce qui est en train de se faire sur le terrain. Avec cette politique orientée vers les jeunes, le Sénégal se retrouve parmi l'un des pays que l'on cite en exemple dans la lutte qu'il mène contre le Sida et, il est considéré comme un pays - phare en matière de prévention du VIH/SIDA avec à coté des pays comme l'Ouganda, la Thaïlande, les Philippines. Depuis le premier cas dépisté en 1986, le taux de prévalence s'est maintenu chez les adultes entre 1 ,77 et 1,74. Ces chiffres qui semblent très réconfortants n'ont pourtant pas l'air de traduire la réalité auprès des plus jeunes car, ceux-ci même s'ils sont très au fait de la maladie et de ses modes de transmission et de prévention, ne prennent pas les précautions nécessaires. Parmi tous les modes de transmission de la maladie, les rapports sexuels non protégés contribuent en grande partie à sa propagation. Dans des sociétés où la virginité des jeunes filles avait une importance particulière, aujourd'hui, cette coutume a tendance à perdre son poids avec les idées dites de « modernité ». Selon Delaunay, « ...les normes réprouvent la sexualité hors mariage. Les faits montrent que ces normes évoluent et que l'exigence de la virginité au mariage s'affaiblit »17(*). Mais, qu'en est -il de la perception des élèves sur leurs comportements sexuels quand la médecine les perçoit comme un risque ? Pour une analyse exhaustive des comportements humains, nous jugeons qu'il est important de prendre en considération des facteurs moins concrets, comme les perceptions de la population étudiée sur la question. La dimension du risque, du comment est perçu le risque par les jeunes sexuellement actifs, sont des concepts-clés dans la compréhension des comportements sexuels des jeunes face à la sexualité. En effet, connaitre un risque suppose un minimum de connaissance. L'individu qui sait qu'il coure un risque doit, au préalable connaître le risque et les effets de ce risque. Si les élèves sexuellement actifs ne connaissent pas l'infection à VIH/SIDA et ses retombées, on peut supposer dans ce cas qu'ils ne seront pas capables de déceler les risques encourus ni d'avoir des appréhensions vis-à-vis de la sexualité. C'est pour dire de fait, que la perception du risque qu'ont les jeunes de l'infection a une influence assez lourde sur les comportements et les attitudes des jeunes par rapport au VIH/SIDA. La méconnaissance de la maladie peut être à l'origine d'une prise de risque dans cette sexualité. « La prise de risque est [...], une recherche incertaine dans la meilleure satisfaction, à un moment donné, d'objectifs prioritaires et quelques fois en opposition entre eux et aux consignes de prévention »18(*). En effet, connaître la maladie du Sida est en soi très relatif. Dans ce cas de figure, on peut conceptualiser la connaissance de l'infection par la connaissance relative aux principaux modes de prévention, de transmission, des symptômes et des signes de manifestation de l'infection, des notions de séropositivité. Si on a des connaissances relatives à ces points, on peut supposer qu'on a de « bonnes » connaissances sur l'infection et c'est cela même qui ferait qu'on décèle un risque ou non dans telle attitude ou dans une autre, seulement parce qu'on serait en bonne posture pour en connaître les tenants et les aboutissants. Une attitude qui est en phase avec « les consignes de prévention » peut, dans ce cas être considérée comme une attitude à moindre risques. « Les représentations de la maladie au sein de la communauté et les constructions sociales des groupes à risque sont des éléments- clés qui dimensionnent le risque. La prise de risque relève donc du choix des individus en prise avec le monde, les structures sociales, économiques et culturelles de leur environnement »19(*). La prise de risque ou l'adoption de comportements à risques relative à la sexualité sont déterminées par des réalités socioculturelles. Pour preuve, le fait d'avoir été scolarisé, favorise de façon significative la perception du VIH comme un danger ou un risque. D'après une étude réalisée au Sénégal sur les perceptions des populations sur le risque du VIH/SIDA, « la probabilité de considérer le VIH comme un danger est prés de quatre fois plus élevé pour les hommes que pour les femmes » de même, l'étude appliquée au Cameroun a montré que « les hommes qui considèrent le VIH comme un danger sont plus nombreux parmi ceux qui ont été scolarisés (86%) que parmi ceux qui ne l'ont pas été (67%) »20(*). On voit là combien l'impact de la perception du risque peut être lourd de conséquence dans la logique de prise de risque ou d'adoption de comportement sexuel des jeunes. Le fait de considérer le VIH/SIDA ou un comportement sexuel comme un danger ou un risque peut varier d'un jeune à un autre. « La première réaction de la population du Cameroun lorsqu'elle entend parler du VIH/SIDA est une attitude de peur. La proportion de personnes qui pense ne pas courir de risque varie selon la région »21(*). Ces différences pour une même maladie tiennent d'avantage à l'ampleur de chaque phénomène et des perceptions individuelles qu'à leur nature. Mais au-delà de toutes ces considérations, l'impact du SIDA sur la population générale n'est pas seulement une réalité médicale, elle est aussi une réalité sociale pour les PVVIH et pour leurs proches aussi. Aujourd'hui, avec le développement considérable de la maladie en Afrique subsaharienne, on n'est pas seulement témoin d'un fort taux de personnes infectées mais on assiste aussi à un type de comportements à l'égard de ces personnes à savoir la discrimination et la stigmatisation. Ces deux attitudes sont fortement remarquées au niveau de ces personnes et la plupart en sont victimes aussi bien sur le plan individuel qu'institutionnel. Ceci est tellement vrai que les jeunes mais aussi les adultes, ont tendance à éviter de recourir à des méthodes de prévention, ou au dépistage du VIH ou à la divulgation à leurs partenaires sexuels de leur statut sérologique quand celui-ci est positif. Et pour ce qui est des PVVIH, la crainte de la stigmatisation ou de la discrimination les empêche généralement de recourir à des traitements ou à des médicaments antirétroviraux même si ces derniers ont un prix réduit depuis quelques années au Sénégal. Cette situation vient s'ajouter à la longue liste des raisons qui influencent positivement la propagation dans un pays comme le Sénégal, si bien que les individus abandonnent leurs droits les plus fondamentaux comme se soigner, travailler ou étudier, fréquenter des endroits publics au même titre que les autres en bonne santé ou encore leurs droits d'être protégés de la violence. En effet, les ravages du VIH/SIDA ont des effets catastrophiques sur les droits humains et cela fait que les autorités ne traitent plus la question en termes de maladie seulement mais aussi en termes d'obstacle au développement social et économique. Le VIH/SIDA coûte cher à nos gouvernements et le drame est que beaucoup de moyens lui sont accordés alors que des maladies curables comme le paludisme, la drépanocytose ou le cancer sont négligées. Mais il coûte cher aussi aux jeunes qui risquent de ne pas réaliser leur potentiel à participer au développement des sociétés à travers la violation des droits humains mais aussi à travers la perte de leurs pères, mères, frères, soeurs, ou enseignants ou tout autre personne qui est susceptible de contribuer à leur éducation et à leur avenir. Sur ce, les autorités devraient accorder une attention toute particulière à cette tranche d'âge car non seulement ils sont au coeur de la pandémie du SIDA, mais ils sont aussi un moyen sûr et efficace de lutter contre la pandémie grâce au vecteur de progrès qu'est l'éducation. En effet celle-ci permet de défier des concepts avec une présence importante comme le caractère tabou de la sexualité, l'ignorance, les idées fausses et erronées, le silence autour de la maladie, la stigmatisation, la discrimination, la honte de porter le virus et en même temps, elle facilite la tâche aux autorités à qui cela incombe à travers l'éducation pour les pairs. Bien formés, les éducateurs pour les pairs sont une source indéniable d'informations sur la sexualité et ils pourraient corriger ces idées fausses, briser les mythes et présenter l'information de manière pertinente de sorte que les autres jeunes même non scolarisés la comprennent et se sentent impliqués. Des études ont montré que l'éducation est un concept clé auquel les gouvernements pourraient accorder une priorité particulière et la résolution de l'épidémie du Sida n'est pas en reste dans cette initiative. Et d'ailleurs, une étude faite par l'UNICEF a montré qu'il y'avait une corrélation entre le niveau d'instruction et l'acceptation du test de dépistage du VIH/SIDA. Les jeunes, ne sont surtout pas à négliger dans cette lutte et le DG de ONUSIDA l'a bien compris dans son appel ; « c'est en accordant une priorité spéciale aux jeunes que l'on parviendra à influer sur le cours de l'épidémie. Le changement des comportements et des attentes à un jeune âge permettra d'obtenir des avantages pendant toute la vie, à la fois pour prévenir le VIH et atténuer la stigmatisation qui lui est associée. [...]. Dans tous les pays où la transmission du VIH a reculé, c'est parmi les jeunes que les progrès les plus spectaculaires ont été enregistrés».22(*) Ainsi pour un travail sur une question aussi large que celle que nous venons d'entamer à savoir la vulnérabilité des adolescents à l'infection du VIH/SIDA, il est important d'analyser les informations sur les connaissances des adolescents. Par conséquent, il sera axé sur un certain nombre de questionnements, cela nous permettra de nous situer dans le sens de nos objectifs afin de ne pas trop nous éloigner de la perspective que nous voulons mettre en exergue. v Les jeunes sexuellement actifs en milieu scolaire ont-ils des comportements sexuels à risques d'IST, et d'infection par le VIH/SIDA ? v Quelle forme prend leur vie sexuelle? v Les jeunes sexuellement actifs en milieu scolaire connaissent- t - ils les risques liés à leurs comportements sexuels ? v Quelle perception ces jeunes ont-ils de ces risques ? v La perception du risque, si elle existe chez ces élèves, a-t-elle une influence sur les comportements sexuels de ces élèves ? * 1 Atlas de l'Afrique, SENEGAL, 2007, Les Editions J.A, p.50 * 2 « L'Education et le VIH, Modélisation de l'impact du VIH /sida sur les systèmes d'Education : Manuel de Formation », 2éme ouvrage dans une série de publication sur l'évaluation, la Prévention et l'Atténuation de l'Impact du VIH/SIDA sur le secteur de l'Education, UNAIDS, p.10 * 3 Ward (D.), 2002, Comprendre le VIH/SIDA, L e guide de l'AMFAR, Nouveaux Horizons, - Ars, Paris, p.37 * 4 Rapport de l'Unicef, de l'OMS et de l'ONUSIDA, 2002, Les jeunes et le SIDA, une solution à la crise, p.34 * 5 Bulletin Santé Magazine n°6 (Juillet- Août 2006), p.9 * 6 Camara, (A.D), 2001, Etude sur la sexualité des adolescents : le cas des pères précoces, mémoire de DEA, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Option Sociologie, p.43 * 7 Rwenge (A), 2005, Facteurs conceptuels des comportements sexuels, cité par Frédéric Kobelembi in African Population Studies/Etude de la population Africaine, Vol.20 ; N° 2, p.65. * 8 Carael (M.), Blanc, et Way, cité par Frédéric Kolembi dans African Population Studies/Etude de la population africaine, Ibid, p. 14 * 9 Delaunay, (V.), 1994, l'Entrée en vie féconde .Expression démographique des mutations socio-économiques d'un milieu rural sénégalais, Paris, CEPED, 326 p * 10 L'Entrée en vie féconde .Expression démographique des mutations socio-économiques d'un milieu rural sénégalais, 1994, op.cit, p.15 * 11 Calvez (M.), Maillochon (F.), Mogoutou (A.), Warszawski (J.), 1997, L'entrée dans la sexualité, le comportement des jeunes dans le contexte du Sida, Paris, Editions La découverte, 431 p. * 12 Network en français, janv. 1994, vol 9, p.17 * 13 Le Matin, vend 15 juin 2001, dossier réalisé par Adelaïde Ndione, p.3 * 14 Les jeunes et le VIH/SIDA, une solution à la crise, op.cit, p.6 * 15 Les jeunes et le VIH/SIDA, une solution à la crise, Ibid. p.13 * 16 Rapport d'évaluation pour le RAES/ASPROCIDE et SIDASERVICE et OSIWA, 2008, Evaluation pré-intervention d'un projet d'amélioration de la réponse au VIH/SIDA en milieu scolaire par la promotion des comportements sexuels à moindre risque , du dépistage volontaire , des droits humains et de l'utilisation des techniques de l'information et de la communication, Dakar, p.11 * 17 Delaunay (V.), 1996, Santé de la reproduction et des changements socio-économiques dans le milieu rural sénégalais. Cadre conceptuel d'un programme de recherche. Notes et Projets n°2, ORSTOM, Paris ; p.14 * 18 Lalou (R.) et Msellati (P.), Comportements sexuels des migrants de retour et des séropositifs , in Santé de la reproduction et Fécondité dans les pays du Sud. Editions Academia Bruyland, 613 p. * 19 Ibid., p. 362 * 20 De Lerenzien (M.), 2002, Connaissances et attitudes face au VIH/SIDA, Collection Populations, l'Harmattan, 271 P. * 21 Ibid., p.56 * 22 Peter Piot, DG ONUSIDA, in Les jeunes et le VIH/SIDA : une solution à la crise, 2002, Op.cit. , p. 7 |