Chapitre V : connaissances et
comportements sexuels
Graphique 22 : REPARTITION DES ESA SELON
LE RISQUE ET SELON L'USAGE DU PRESERVATIF
Source : Enquête mémoire
maîtrise, 2008
Le graphique nous indique que les connaissances
liées à la pratique sexuelle et au VIH/SIDA sont
adéquates. En effet, un grand nombre d'élèves sait que le
plus grand risque encouru par une personne qui a des rapports sexuels sans
usage du préservatif est l'infection à VIH (cf. graphique 15). Il
nous montre aussi que parmi ces ESA qui redoutent plus l'infection, ceux qui
utilisent le préservatif sont plus nombreux (soit un effectif de 92 ESA)
que ceux qui ne l'ont pas utilisé (49/454 ESA) ou ceux qui n'en
utilisent que « quelques fois » (25/454).
Néanmoins ceux qui ne l'utilisent pas ou ceux qui l'utilisent que
« quelques fois » sont nombreux pour une
population instruite et qui se trouve dans un milieu urbain avec toutes les
campagnes de sensibilisation sur la prévention des comportements
à risques d'IST/VIH/SIDA et dans le milieu scolaire où
évolue cette population.
On voit dés lors que, l'influence du milieu scolaire
mais aussi celle des connaissances liées à l'infection et les
perceptions du risque encourus sur les comportements sexuels de la population
étudiée n'est pas aussi grande qu'on l'avait avancé dans
nos hypothèses. Même si les connaissances adéquates sont
disponibles, les ESA ne se laissent pas influencer dans leurs comportements par
ces connaissances. Cela s'explique par le fait que ces ESA sont trop jeunes et
trop inconscients pour se rendre compte à chaque instant, même
dans leurs comportements les plus familiers, qu'ils sont à tout moment
exposés aux risques. Il y' a le fait aussi qu'ils ne relativisent pas
assez les risques car, pour eux le danger plane surtout sur les autres et ils
se croient toujours à l'abri d'un éventuel risque. L'idée
selon laquelle « le Sida, n'arrive qu'aux autres » est
aussi une des raisons qui explique le manque de conscience de ces ESA.
Graphique 23 : REPARTITION DES ESA SELON
LE RISQUE ET SELON LE MULTIPARTENARIAT
Source : Enquête mémoire
maîtrise, 2008
Le graphique nous montre qu'un nombre d'ESA n'ont
eu aucun partenaire pendant cette période, cela s'explique par le fait
qu'on a eu des enquêtés qui ont interrompu d'avoir des rapports
sexuels (cf. Graphique 9). Là encore nous avons un grand nombre d'ESA
qui ne veut pas répondre à la question relative au nombre de
partenaires. Comme déjà expliqué, nous imaginons que ceux
sont là les filles qui ne voulaient pas se prononcer pour éviter
d'être traitées de « filles faciles » car
elles ont eu plusieurs partenaires durant la période de deux ans qui
précèdent l'enquête.
Les ESA avec un seul partenaire durant la période
allant de 2006 à 2008 et qui redoutent plus l'infection à
VIH/SIDA sont largement plus majoritaires à ceux avec plusieurs
partenaires. Cela peut en effet donner raison à l'hypothèse que
nous avions proposée selon laquelle, les jeunes sont motivés dans
leurs comportements sexuels par l'affection qu'ils entretiennent
vis-à-vis de leurs partenaires. Ils ont eu un comportement sexuel
à moindre risques en ce sens qu'une grande majorité a eu un seul
partenaire pendant ces deux années successives, mais cela ne
relève pas d'un besoin qu'ils auraient à adopter un comportement
à moindre risques, mais plutôt, d'un besoin affectif qu'ils
auraient avec ce partenaire. De plus, le graphique montre aussi que le multi
partenariat est présent car on retrouve des ESA avec plusieurs
partenaires.
Graphique 24 REPARTITION DES ESA SELON LE
NOMBRE DE RAPPORT SEXUEL ET SELON LA CONNAISSANCE DU RISQUE
Source : Enquête mémoire
maîtrise, 2008
Comme indiqué, les connaissances relatives
à l'infection sont bien présentes. Les ESA craignent plus le
risque du VIH que celui des autres modalités proposées
« infection sexuelle »,
ou « grossesse ». C'en est de même pour
les ESA qui n'ont pas eu de rapports sexuels pendant cette période. Ceci
témoigne encore de la réussite des campagnes de sensibilisation
quand il s'agit d'envoyer les messages aux populations. Cependant, le fait
que les ESA connaissent bien les risques ne les empêche pas d'avoir des
comportements à risques dans la mesure où ils multiplient leurs
rapports sexuels.
En effet, le graphique nous indique que ceux qui ont des
rapports sexuels au nombre de 4 et 5 fois et qui connaissent bien les risques
relatifs à l'infection sont mieux représentés. Sachant que
la multiplicité des rapports sexuels est un facteur qui expose les
partenaires, nous en déduisons, comme dans le graphique
précédent, que les ESA ont des comportements sexuels à
risques malgré les réelles connaissances liées à
l'infection du VIH et à celles des IST.
Graphique 25 : REPARTITION DES ESA LE DU
RISQUE ET SELON LA DEMANDE DU PRESERVATIF AU PARTENAIRE PENDANT LES RAPPORTS
SEXUELS
Source : Enquête mémoire
maîtrise, 2008
Le graphique-ci présent indique que les
connaissances vis-à-vis des IST/VIH/SIDA sont adéquates avec une
dominance de la modalité « infection sexuelle »
suivie de celle de « VIH/SIDA ». Néanmoins, ces
mêmes ESA qui connaissent si bien les risques encourus par une personne
qui a des rapports sexuels sans usage du préservatif, ne demandent pas
suffisamment l'usage du préservatif au partenaire pendant un rapport
sexuel. D'ailleurs c'est cette réponse qui domine de loin les autres
modalités favorables à la demande. Parmi ce groupe
d'élèves qui ne veut pas demander l'usage du préservatif,
il se trouve que le nombre de filles est assez élevé (graphique
14), et cela s'explique par les craintes de stigmatisation dont elles font
l'objet. En effet, dans une société comme celle
sénégalaise, quand une fille demande le préservatif au
partenaire, cela traduit une certaine habitude à entretenir des rapports
sexuels et donc amener la stigmatisation de « filles
faciles ». Et pour éviter cette stigmatisation, elles
préfèrent se taire même si elles savent que cela n'est pas
un comportement sexuel adéquat.
Là encore, l'hypothèse sur l'influence des
connaissances de la sexualité et les risques n'est pas confirmée,
au contraire, elle est infirmée par l'enquête.
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