2.3. Les règles
générales
2.3.1. A court terme
· si la devise locale s'apprécie, il est
vraisemblable que les exportations diminueront, car elles seront moins
compétitives. Ainsi, si une firme fabrique surtout pour l'exportation,
une appréciation de la monnaie locale aura un impact négatif sur
les ventes de l'entreprise.
Cependant, si l'entreprise importe une partie importante de
ses matières premières elle verra le prix de ces imputs
diminuer.
L'appréciation de la devise locale entraîne une
diminution des recettes d'exploitation et des dépenses d'exploitation.
Il faudra déterminer si l'impact est plus grand sur les recettes que sur
les dépenses ;
· si la devise locale se déprécie, les
ventes locales devraient augmenter, car les produits fabriqués
deviennent plus compétitifs. Les prix en devises
étrangères, toutes autres choses restant égales,
diminuent.
Cependant, si l'entreprise importe une partie importante de
ses produits, elle verra leur prix augmenter. La dépréciation de
la devise locale entraîne une hausse des recettes d'exploitation et des
dépenses d'exploitation. Il faudra là encore déterminer si
l'impact est plus grand sur les dépenses que sur les recettes.
Le premier effet d'une dévaluation est, par
conséquent, d'accroître les exportations et de diminuer les
importations du pays qui décide de dévaluer. A l'inverse, une
réévaluation entraîne une diminution des exportations et
une augmentation des importations du pays. Cette politique est parfaitement
apte à résorber un déficit ou un excédent de la
balance des paiements. A moyen et long terme, on ne peut cependant, en rester
là et négliger certains effets secondaires de la
dévaluation.
3.3.2. A moyen et long
terme
Même si un pays qui dévalue importe moins, cela
ne signifie pas qu'il n'importe plus du tout. Dans ce pays, le coût des
produits importés, notamment celui des matières premières,
augmente. Les entreprises réagissent à cette hausse des
coûts en augmentant les prix (inflation des coûts). Cet effet
aléatoire est d'autant plus important que le pays en question est petit
et qu'il ne lui est donc pas possible de substituer des produits nationaux aux
produits importés. Il est encore renforcé lorsqu'il existe dans
le pays un système d'indexation automatique des salaires par rapport au
niveau général des prix.
Une politique de dévaluation menée par un
gouvernement en vue de résorber un déficit de la balance des
paiements risque donc d'être accompagnée d'un
phénomène général d'augmentation des prix
(inflation), sauf si, par exemple, le gouvernement applique une stricte
politique de contrôle des prix qui, dans ce cas, nous empêchera de
conserver nos marges bénéficiaires.
Dans le même temps, à l'étranger, le prix
des produits intermédiaires importés diminue. Cette baisse des
coûts de production permet aux entreprises importatrices de faire
pression sur leur propre prix en vue de sauvegarder leur part de marché
momentanément menacée par les importations de produits finis
concurrents devenus chers en devise étrangère.
A l'inverse, dans le cadre d'une réévaluation,
les entrepreneurs étrangers achètent à un prix plus
élevé les produits nationaux. Ils voient donc leur prix
augmenter, alors que le pays qui réévalue enregistre une baisse
des coûts de production des fermes et peut, par conséquent,
maintenir des prix stables. Cette stabilité des prix nationaux,
comparée à la hausse des prix étrangers, finit par
compenser les avantages que l'on a retirés à court terme de la
réévaluation (diminution des exportations).
Une politique de réévaluation menée par
un gouvernement en vue de résorber un excédent de la balance des
paiements risque donc de se voir inutile suite à un
phénomène général de stabilisation des prix
nationaux comparée à la hausse des prix étrangers.
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