Section 4 : Les
risques de change liés aux opérations économiques
Le risque de change économique est lié au futur
de l'entreprise. Par définition, il est donc difficile à
apprécier et à mesurer. En effet, il s'agit de prendre en compte
toutes les conséquences que pourra avoir une variation du taux de change
sur une entreprise (c'est-à-dire sur ses coûts de production, sur
son chiffre d'affaires...). La rentabilité de l'entreprise et sa
compétitivité peuvent être remises en cause du fait de
variations de change.
Ce risque de change économique est parfois
appelé risque de compétitivité, risque induit ou encore
risque industriel.
Section 5 : L'apparition du risque de change
Le risque de change apparaît dès lors que
l'entreprise a recours à une devise étrangère pour traiter
des opérations commerciales ou financières.
En effet, des variations des cours de change vont
entraîner des fluctuations de valeur de ces éléments
libellés dans une devise différente de celle que l'entreprise
utilise pour établir ses documents financiers.
Dans ce cas, des gains ou des pertes de change vont
apparaître. De fait, le risque de change est lié à
l'abandon du système de parité fixe en 1971.
Un exemple très simple permet d'illustrer le risque de
change : le 1/06/n un importateur français a passé une
commande de marchandises à un fournisseur américain pour une
valeur de USD 100 000, payable à 3 mois. Le 1/06 de l'année n, le
cours du dollar est à 6,00 FRF. Le 1/09 de l'année n, trois (3)
cas sont envisageables :
- le cours du dollar a baissé, si par exemple le cours
est à 5,50 FRF, l'importateur voit sa dette diminuer puisqu'elle est
désormais de 550 000 FRF (au lieu de 600 000 FRF). L'importateur a ainsi
obtenu un gain de change de 50 000 FRF ;
- le cours du dollar est resté à 6,00 FRF.
L'importateur devra régler 600 000 FRF, somme équivalente
à celle prévue lors de la passation de la commande ;
- le cours du dollar a augmenté et il s'établit
à cette date à 6,40 FRF. L'importateur va devoir régler
640 000 FRF, ce qui signifie qu'il a subi une perte de change de 40 000 FRF.
Ce exemple met en évidence les gains et les pertes de
change liées à une importation.
Lorsqu'il s'agit d'une exportation, l'entreprise subit une
perte de change lorsque la devise étrangère (c'est-à-dire
sa devise de facturation) baisse tandis qu'elle obtient un gain de change si la
devise s'apprécie.
L'étude des différentes catégories de
risques de change révèle que le risque de change ne naît
pas seulement au moment où la comptabilité enregistre une
écriture, ce qui correspond à un risque comptable. Dans de
nombreux cas, il naît en amont, c'est-à-dire avant même
qu'il soit reconnu par la comptabilité.
On peut distinguer plusieurs étapes dans l'existence du
risque de change, ce qui entraîne des risques de change de nature
différente notamment :
* le risque de change aléatoire : il est
aléatoire, lorsqu'il n'y a pas d'engagement ferme ou définitif de
la part des deux contractants. C'est par exemple le cas de la
préparation d'un catalogue ou de la préparation d'une soumission
à un appel d'offre ;
* le risque de change conditionnel : il est
conditionnel, lorsqu'il y a pas un engagement irréversible de la part
d'un partenaire mais que l'autre partenaire n'a pas encore manifesté sa
volonté. La réalisation de l'engagement demeure encore
incertaine, car soumise à la condition que l'autre partenaire accepte
(risque conditionnel ou optionnel) ;
* le risque de change réel ou certain :
il est certain ou réel lorsqu'il résulte de deux engagements
irréversibles et réciproques d'une part de l'exportateur et
d'autre part, de l'importateur. Il devient certain ou réel lors de la
signature d'une commande, ou lorsque la réponse à un appel
d'offre est positive.
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