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Gestion des risques de change

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par Madihou NIAKASSO
Institut Privé de Gestion de Dakar - Master 2007
  

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Section 3 : Le marché à terme 

Le marché des changes à termes est un marché dont les conditions de la transaction (quantité et cours) sont immédiatement déterminées, mais dont la livraison et le paiement interviendront à une échéance convenue et prédéterminée.

Ce marché peut être utile pour un exportateur qui va recevoir des devises à une échéance donnée et qui souhaite dès maintenant figer le cours de change de son exportation afin de garantir le produit de ses ventes en devises nationales.

On peut bien évidemment appliquer le même raisonnement à un importateur qui veut fixer d'avance le coût de son approvisionnement.

On retrouve également sur le marché des changes à terme l'existence des contrats de Swaps (d'échanges) de devises. Ceux-ci constituent un engagement d'acheter (ou de vendre) au comptant un montant de devises et de revendre (ou racheter) à terme ce même montant de devises.

3.1. Les caractéristiques du taux de change à terme

Lorsque le taux de change à terme (généralement exprimé avec 4 chiffres après la virgule) d'une monnaie est supérieur à son taux de change au comptant, le taux de change à terme est en report. Dans la situation inverse, il est en déport. Le report (ou le premium) est l'écart entre le taux de change à terme et le taux de change au comptant. Par exemple si le taux de change au comptant est de 5 FRF et le taux de change à terme es de 5,0500 FRF le report est de 0,05. il est aussi possible de rire qu'il y a 500 points de terme ou encore que le taux implicite du terme es de 4 %. Dans ce cas, le calcul suivant est effectué : [(0,05/5) * (12/3)]. Les cambistes de banque ont aussi l'habitude de coter le taux de change à terme en fonction du taux de change au comptant. De ce fait, le taux de change au comptant et les points de terme sont exprimés. Le signe est implicite : il y a report si les points à terme sont plus faibles pour le cours acheteur que pour le cours vendeur (le cours acheteur est le cours qui est exprimé en premier) et inversement pour le déport.

La généralisation et la formalisation de la détermination du taux d'intérêt présentée dans l'exemple précédent permettent d'aboutir à l'expression du taux de change à terme en fonction du taux de change au comptant.

3.2. Le marché à terme et le risque de change

L'exportateur qui a signé un contrat commercial en devises étrangères redoute une baisse du cours de sa devise de facturation. S'il veut se couvrir contre le risque de change à l'aide du marché interbancaire à terme, dès la signature du contrat, il va vendre à terme sa créance. Ainsi, dès ce jour, il va connaître la somme en FRF qu'il recevra à terme (c'est-à-dire lors du règlement par son client). De ce fait, il est insensible aux éventuelles fluctuations des cours de change entre la date de la signature de son contrat et le moment de l'encaissement de sa créance.

L'importateur qui effectue des achats en devises étrangères et qui bénéficie d'un certain délai de règlement, lui, craint, une hausse du cours de sa devise de facturation. En effet, cette hausse se traduirait pour lui par un renchérissement du coût de ses achats. De ce fait, s'il veut se couvrir contre le risque de change, dès la conclusion de son contrat d'achat, il peut acheter à terme les devises qui lui seront nécessaires pour régler sa dette.

Ainsi, il connaîtra immédiatement le montant de son achat en FRF en ayant recours au cours à terme.

Remarques :

· un achat à terme de devises ne nécessite pas de sorties de fonds. Le transfert de fonds n'intervient qu'à l'échéance, ce qui est un avantage conséquent par rapport à un achat au comptant de devises ;

· le coût de ce type de couverture apparaît à travers l'expression du taux de change à terme qui est dépendant du taux de change au comptant. Ainsi, lorsqu'il y a report, le taux de change à terme étant supérieur au taux de change au comptant, le coût d'achat des devises à terme est plus élevé que le coût d'achat de devises au comptant (mais dans ce cas, la vente à terme de devises est plus intéressante que la vente de devises au comptant). En revanche, en situation de déport le coût d'achat à terme de devises est plus faible que le cours d'achat au comptant de devises. Par conséquent, le coût d'une couverture sur le marché interbancaire à terme est dépendant du différentiel de taux entre le cours au comptant et le cours à terme.

3.3. Les contrats à terme

Un contrat à terme correspond à une position ferme sur un marché organisé de prendre livraison ou de donner livraison à une date donnée d'un produit sous-jacent à un prix prédéterminé.

Les produits sous-jacents d'un contrat à terme peuvent être des actifs financiers, tels que des indices boursiers ou des obligations, ou encore des marchandises ou des matières premières telles que les produits pétroliers, les céréales ou les métaux. Ces contrats standardisés précisent la quantité et la qualité des actifs qui constituent le sous-jacent du contrat.

L'intérêt des contrats à terme :

Un contrat à terme sur un marché organisé consiste à prendre une position ferme d'achat ou de vente d'un sous-jacent à un prix fixé à l'avance, à une échéance déterminée et pour une quantité donnée. A titre d'exemple, on peut citer les contrats à terme qui portent sur les obligations de première signature ou les contrats à terme de marchandises tels que les contrats de blé ou de cuivre, d'aluminium et de zinc. Ces contrats permettent de fixer un prix d'achat ou de vente pour une échéance future. Ils offrent une possibilité de gestion du risque de prix de marchandises ou du risque du taux d'intérêt.

Ø Le producteur de céréales

Lors d'une décision de production d'un champ de blé ou de maïs, le critère véritablement sélectif est celui du plan de production. Une fois la production imposée, le producteur est dans l'obligation de prendre une décision de valorisation. Dans une telle situation, il dispose de deux stratégies de base :

· ne rien faire et attendre afin de valoriser la production dans le futur. Cette stratégie est fréquemment utilisée. Elle est fortement spéculative compte tenu de la volatilité des prix sur le marché des céréales ;

· la valorisation immédiate de la production par une vente à terme. Cette stratégie fixe définitivement le prix, protège le producteur d'une baisse des cours mais ne lui permet pas de profiter d'une hausse des cours.

Chaque stratégie peut être préférable à l'autre pour différentes conjonctures et selon l'anticipation de l'évolution des cours par le producteur. La stratégie optimale consiste donc en une combinaison des ces trois stratégies au cours du temps.

Ø Le raffineur de produits pétroliers :

Les critères de décision du raffineur reposent sur la quantité de produits à transformer, sur la date d'achat du brut et sur l'horizon de raffinage. Le plan de raffinage est essentiel afin d'assurer la marge bénéficiaire. Les produits pétroliers sont en effet des matières premières difficiles à stocker. Il est alors intéressant pour le raffineur de mettre en place une stratégie de stockage virtuel sur les marchés à terme. Les coûts de stockage étant souvent supérieurs aux marges de raffinage, cette méthode permet de réduire la marge de raffinage sans diminuer pour autant la marge bénéficiaire. En fait, l'ensemble des raffineries fonctionne en flux tendus et dispose de la stratégie de valorisation suivante :

· l'achat à terme d'une quantité de brut à 3 mois qui correspond à la capacité de raffinage de l'entreprise ;

· la valorisation immédiate de la production par une vente à terme de contrat de fioul domestique et/ou d'essence sans plomb compte tenu du plan de raffinage fixé en fonction de la demande sur le marché.

Ces deux opérations sur le marché à terme des produits pétroliers permettent au raffineur de fixer à l'avance sa marge bénéficiaire sans avoir à se soucier de son approvisionnement en brut dans les 3 mois ni de la vente de ces produits raffinés à l'échéance.

A l'échéance des 3 mois, le raffineur sera en mesure de bénéficier de son opération de couverture. Si le prix du brut a augmenté, le bénéfice qu'il réalisera sur le marché à terme lui permettra théoriquement de compenser cette hausse des prix. Si le prix du brut sur le marché au comptant s'est déprécié, alors le gain qu'il réalisera sur l'achat du brut lui permettra de rembourser la perte enregistrée sur le marché à terme. En cas de rupture des stocks, le raffineur aura toujours la possibilité de se fournir en brut en prenant livraison sur le marché à terme. A la fin du processus de raffinage, si le marché ne lui offre pas de meilleurs débouchés que les contrats de vente à terme, il aura la possibilité de livrer son stock sur le marché à terme et de conserver ainsi sa marge de raffinage.

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