II.4. Appréciation
de l'émission du danger
II.4.1. Implication des
animaux dans l'émission de Cryptosporidium parvum
Les Cryptosporidium sont des parasites
de mammifères et de divers oiseaux, affectant surtout les individus
très jeunes, infectés très tôt après la
naissance : veaux, agneaux, chevreaux, porcelets âgés de 1
à 3 semaines, surtout lorsqu'il n'ont pas absorbé le colostrum
maternel (EUZEBY, 1984). La présence de
Cryptosporidium parvum est décrite chez les mammifères
domestiques (cheval, porc, chien, chat) et des mammifères sauvages
cervidés : buffles (Synerus caffer), zèbre
(Equus zebra), gnou (Connochaetes gnou). Un rapport
d'étude réalisée sur la faune sauvage en Tanzanie faisant
appel à l'utilisation d'anticorps monoclonaux indique la présence
d'ookystes de Cryptosporidium sur 8/36 des échantillons de
matières fécales de buffles, 7/25 de zèbre et 7/26 de
gnous (MTAMBO, 1995). La prévalence de l'infection cryptosporidienne a
été déterminée dans 38 élevages de poulets
de chair (KICHOU et al., 1996). Divers facteurs modulent les
risques de contamination environnementale par les cryptosporidies. Il s'agit de
facteurs liés aux parasites, aux hôtes, aux modes d'élevage
et à l'environnement (AFSSA, 2002).
Parmi les éléments facilitant les
modalités d'infection et/ou modifiant l'excrétion, on retient en
particulier (AFSSA, 2002) :
-la prolificité importante des cryptosporidies, due
aux particularités du cycle infectieux, l'infectiosité
immédiate des ookystes rejetés dans les excréments
responsables d'une contagion facile par ingestion ;
-la grande résistance de ces ookystes dans
l'environnement.
II.4.2. Implication de l'homme
dans l'émission de Cryptosporidium parvum
Au contraire de la plupart des autres coccidies qui
parasitent l'Homme, les ookystes de Cryptosporidium sp. sont
sporulés et infectants dès leur élimination fécale.
Par conséquent, la transmission inter-humaine, soit par contact direct
(entourage, partenaires sexuels, enfants, personnel hospitalier), soit par
contact indirect via l'alimentation ou certains supports (couches
contaminées) est une caractéristique de la cryptosporidiose
humaine. L'auto-infestation est biologiquement possible (AFSSA, 2002).
a) Rôle de l'Homme
dans le cycle parasitaire
Le rôle de l'Homme dans la contamination de
l'environnement par des ookystes de Cryptosporidium sp. est capital
pour 3 raisons (GUYOT et al., 2001) :
la transmission inter-humaine est une des
caractéristiques du cycle parasitaire;
-Cryptosporidium parvum de génotype I (humain)
semble être une variété anthroponotique (on ne la
retrouverait que chez l'Homme bien qu'elle ait été
rapportée une fois chez un singe et une fois chez un dugong) ;
Cryptosporidium parvum de génotype I est
responsable de près de la moitié des épidémies
humaines rapportées jusqu'à maintenant dans le monde, y compris
dans des pays où la variété dominante est
Cryptosporidium parvum de génotype II (bovin).
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