II.4.3. Durée et
quantité d'ookystes excrétés par l'Homme :
a) S'agissant des
conditions naturelles d'excrétion
Dans 70% des cas, l'excrétion d'ookystes,
après arrêt de la diarrhée, est détectable dans les
selles pendant 1-15 jours et peut se prolonger pendant 18 à 90 jours
(JOKIPII et JOKIPII, 1986).
b) S'agissant des infections
expérimentales humaines
Les principales conclusions tirées des
expérimentations humaines fondées sur l'ingestion d'inoculums
parasitaires d'origine animale et humaine (travaux du groupe de Chappell), sont
les suivantes (AFSSA, 2002) :
- il existe un délai de l'ordre d'une semaine entre
l'ingestion et l'apparition des signes cliniques ;
- l'excrétion sporadique d'ookystes se poursuit pendant
une durée pouvant aller jusqu'à un mois après l'ingestion
;
- il n'existe pas de corrélation claire entre la taille
de l'inoculum, la gravité des symptômes et/ou les quantités
d'ookystes excrétés ;
- le nombre cumulé d'ookystes excrétés
peut dépasser 108
c) S'agissant des
porteurs asymptomatiques
Ils constituent un danger potentiel de
dissémination parasitaire mais représentent une faible proportion
de la population générale. Elle est de l'ordre de 0,4 à 3
% selon l'âge des individus. (HOLTEN-ANDERSEN et al.,
1984 ; ISAACS et al., 1985 ; JOKIPII et al., 1985 ; MATA
et al., 1984 ; TZIPORI et al., 1983).
II.4.4. Devenir des ookystes
excrétés par l'Homme
Tout comme pour les ookystes
excrétés par les animaux, les temps de survie des ookystes dans
l'environnement sont longs, de l'ordre de plusieurs mois. Cette
résistance favorise la dissémination des parasites, le contact
avec de nouveaux hôtes et la possibilité de produire de nouvelles
générations d'ookystes.
II.4.5. Survie des ookystes
dans l'environnement
Les ookystes de Cryptosporidium peuvent
rester viables et infectieux dans l'eau et dans les fèces animales
pendant plusieurs mois à des températures comprises entre 0 et
30°C, ils ne peuvent pas se multiplier dans l'environnement (FAYER et
al., 1998). En effet, les ookystes de Cryptosporidium sont
très résistants et conservent pendant longtemps leur pouvoir
infectieux à la surface du sol et des plantes, surtout en milieu humide
(EUZEBY, 1984).
II.4.6. Survie des ookystes
dans les matières fécales
Des essais de viabilité ont
été réalisés sur des pools de matières
fécales de veaux à 4°C (JENKINS et al., 1997)
montrant la persistance de 10 % d'ookystes viables à 410 jours
(diminution de 88 % de l'infectiosité initiale) et 14 % de
viabilité au bout de 259 jours (diminution de 77 % de
l'infectiosité initiale).
Dans la revue de WALKER et al. (1998), trois
paramètres physico-chimiques paraissent influer la survie des ookystes
de Cryptosporidium parvum dans les matières fécales
bovines :
- la température : les températures
élevées (60°C au coeur d'un tas de fumier), ainsi que les
alternances des phases gel-dégel tendent à minorer la survie des
ookystes ;
- le temps : l'étude à l'obscurité et
à température ambiante, pendant 176 jours, montre une
réduction de la viabilité de 47 % ;
- la concentration en ammoniaque : dans un modèle de
simulation, à la concentration de 2000 mg/l et pendant 5-6 jours, ce
composé peut entraîner une inactivation des ookystes de
près de 100%.
Dans la revue de ROSE et SLIFKO (1999), la survie des
ookystes est suivie dans les matières fécales, pendant 6 mois :
pour l'Homme, une inactivation de 41 à 99 % est observée à
4°C et pour les bovins, l'inactivation atteint 60 à 72 % entre 5 et
10°C.
|