II.3.3. Méthodes de
mesure de la viabilité des ookystes de Cryptosporidium parvum
La mise en évidence d'ookystes de
Cryptosporidium sp. dans l'eau ne permet pas de préjuger de
leur viabilité ni de leur infectiosité. Certains de ces ookystes
peuvent être non viables, c'est-à-dire incapables de
libérer les 4 sporozoïtes qu'ils contiennent ou bien les
sporozoïtes libérés peuvent aussi être incapables de
pénétrer dans les entérocytes intestinaux et avoir perdu
leur caractère infectant.
On peut évaluer leur viabilité
à partir des méthodes permettant la mise en évidence du
dékystement des ookystes. La plus classique consiste à traiter
les ookystes séparés par un double gradient de saccharose pendant
1 h à 37° C et placés ensuite dans un bain d'eau à 4° C.
Le pourcentage d'ookystes dékystés est déterminé
par la différence du nombre d'ookystes intacts comptés avant et
après dékystement, divisé par le nombre d'ookystes
comptés avant dékystement, multiplié par 100 (BRASSEUR et
al., 2002). Ce contrôle est possible après marquage par
un anticorps monoclonal fluorescent et examen au microscope à
épifluorescence.
II.3.4. Méthode de
mesure de l'infectiosité des ookystes de Cryptosporidium parvum
L'infectiosité des ookystes peut
être déterminée avec le modèle souriceau BALB/c-NMRI
nouveau-né (LI et BRASSEUR, 2000). Les souriceaux de 4 jours exempts
d'organisme pathogène spécifique, sont inoculés par voie
orale (sonde) par des doses comprises entre 100 et 1000 ookystes. Sept jours
plus tard, les souriceaux sont sacrifiés et leur tube digestif,
prélevé en totalité du pylore à l'anus, est
homogénéisé par broyage au Potter dans 3 ml d'eau
distillée stérile. Pour chaque échantillon, 3
étalements de la suspension sont colorés par la carbofuschine et
examinés en microscopie à contraste de phase. Un souriceau est
considéré comme positif lorsque au moins un ookyste est mis en
évidence dans l'une des 3 lames examinées. Pour chaque groupe,
l'infectiosité des ookystes est exprimée en pourcentage d'animaux
trouvés infectés : (nombre d'animaux infectés)/(nombre
d'animaux inoculés) x 100. Les pourcentages d'animaux excréteurs
7 jours après l'ingestion des ookystes montrent qu'à partir d'une
dose de 1000-1500 ookystes, 100% des animaux sont infectés. Pour des
doses inférieures, on observe que le nombre d'animaux infectés
est proportionnel à la dose ingérée.
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