II.3. Identification du
danger
Environ 20 espèces de
Cryptosporidium ont été décrites chez plus de 117
espèces de mammifères dans le monde (DUMOULIN et al.,
2000). La principale d'entre elle est Cryptosporidium parvum avec,
à ce jour, 10 génotypes identifiés chez de nombreux
mammifères domestiques et sauvages (PERZ et Le BLANCQ, 2001) dont au
moins 4 sont infectants pour l'Homme (génotypes I et II principalement,
et génotypes du porc et du chien).
II.3.1. Description du
pathogène : Cryptosporidium parvum
Il s'agit d'un parasite unicellulaire
(protozoaire) appartenant à l'ordre des coccidies, phylum
Apicomplexa. Cet organisme a été observé pour la
première fois en 1907 au niveau de la muqueuse gastrique de souris
(TYZZER, 1907). Ces coccidies, cosmopolites, appartiennent à la famille
des Cryptosporiidés. Cryptosporidium occasionnent chez l'homme
des entérites diarrhéiques subfébriles. Les malades
rejettent dans leurs selles des ookystes sporulés (EUZEBY, 1984). Le
cycle de multiplication comprend des stades asexués et sexués et
se déroule dans la cellule parasitée en localisation
extra-cytoplasmique. De plus, ce cycle est caractérisé par des
phénomènes d'auto-infection et par des rétro-infections
(reproduction sexuée avec production d'ookystes se recyclant directement
dans l'intestin sans passer par le milieu extérieur) induisant une
prolificité importante du parasite (AFSSA, 2002). Les
différents stades intracellulaires présentés dans la
figure 1 se développent dans la bordure en brosse des cellules
épithéliales intestinales, dans des vacuoles parasitophores. Le
parasite peut parfois se développer aux dépens des
épithéliums des voies biliaires ou respiratoires.
Figure 1 : Illustration du
cycle de développement des Cryptosporidies
La multiplication sexuée conduit
à la formation d'ookystes matures de petites dimensions mesurant de 4,8
à 5 micromètres, sporulés dès leur émission
et renfermant 4 sporozoïtes nus, non renfermés dans des
sporocystes. Le rejet d'ookystes sporulés, immédiatement
infectants, permet l'infection directe de l'homme au contact d'animaux
parasités (EUZEBY, 1984).
II.3.2. Méthodes de
détection
Chez l'hôte
infecté, les ookystes de Cryptosporidium sp. peuvent être
identifiés par l'examen microscopique dans des frottis fécaux,
liquide biliaire ou duodénal après coloration par le Ziehl
Nielsen modifié (ZNM), par la carbofuschine (méthode de Heim) ou
par un marquage avec un anticorps monoclonal fluorescent (AFSSA, 2002)
Appliquées à l'eau, les techniques
microscopiques sont peu performantes et une concentration préalable des
oocystes est nécessaire (AFSSA, 2002)
Pour les eaux, la méthode comporte quatre étapes
:
- Concentration sur site par filtration sur une cartouche
placée dans un dispositif de prélèvement qui enregistre la
quantité d'eau filtrée (plusieurs dizaines à plusieurs
centaines de litres d'eau) ;
- Au stade de l'analyse au laboratoire, il est
procédé à une élution du matériel retenu par
la cartouche puis à une centrifugation de l'éluat. La recherche
d'ookystes est effectuée sur le culot ;
- Pour concentrer les ookystes dans le culot, la technique par
flottation sur couche de saccharose est d'un faible rendement. Elle est
maintenant remplacée par une immunocapture sur des billes
magnétiques recouvertes d'un anticorps monoclonal
anti-Cryptosporidium sp. ;
- la révélation de la capture des ookystes
s'effectue par immunofluorescence directe utilisant un anticorps monoclonal
anti-Cryptosporidium sp. marqué à la
fluorescéine. La lecture s'effectue avec un microscope à
fluorescence.
Le couplage de l'immunocapture sur bille et la
révélation par immunofluorescence est à la base de la
technique normalisée par l'AFNOR (norme NF T 90-455, juillet 2001) pour
la recherche de Cryptosporidium sp. dans l'eau.
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