II. ETUDE
BIBLIOGRAPHIQUE
II.1. Eau potable :
définition
Une eau potable se
définit comme étant une eau exempte de germes de maladies
à transport hydrique, de substances toxiques, ne contenant pas de
quantités excessives de matières minérales et organiques.
Elle doit par ailleurs, être limpide incolore et ne présenter
aucun goût ou odeur désagréables. Les qualités
requises sont donc d'ordre physique, chimique et bactériologique (LANOIX
et ROY, 1976).
II.2. Qualité
microbiologique de l'eau de boisson
L'utilisation des organismes normalement
présents dans l'intestin comme indicateurs de pollution fécale
à la place des organismes pathogènes eux-mêmes est
universellement acceptée pour le contrôle et l'évaluation
de la qualité microbiologique de l'eau. L'analyse bactériologique
permet de mettre en évidence la pollution fécale de l'eau. Elle
représente également un bon moyen pour contrôler
l'efficacité des mesures de protection ou de traitement (OMS, 2000).
Pour ces différentes raisons, il est
préférable de rechercher des germes qui sont toujours
présents en grand nombre dans les matières fécales des
hommes et des animaux à sang chaud, qui se maintiennent plus facilement
dans le milieu extérieur et qui sont clairement identifiés (cf.
tableau ci-dessous).
Tableau 1 : Qualité
microbiologique de l'eau de boisson (OMS, 2000)
|
Valeurs guides OMS
|
Interprétation
|
Coliformes thermotolérants
|
0/100 ml
|
Indicateurs de pollution fécale
|
Streptocoques fécaux
|
Pas de normes
|
Indicateurs de pollution fécale
|
Coliformes totaux
|
0/100 ml dans 95 % des échantillons d'eaux
traitées
|
Indicateurs d'efficacité du traitement
(désinfection) ; ne signalent pas nécessairement une
pollution fécale
|
Ces germes sont dénommés germes indicateurs de
pollution fécale et leur présence témoigne de l'existence
d'une contamination fécale au moment du prélèvement. Leur
mise en évidence dans l'eau n'est pas la preuve de la présence de
pathogènes, mais elle permet de la suspecter fortement. Les coliformes
totaux ne sont pas tous d'origine fécale. Ils ne sont donc pas
indicateurs d'une pollution fécale. Leur recherche est cependant utile
pour contrôler la qualité d'une eau après traitement (OMS,
2000).
Les streptocoques fécaux sont en grande
partie d'origine humaine. Cependant, certaines bactéries classées
dans ce groupe peuvent être trouvées également dans les
fèces animales, ou se rencontrent sur les végétaux. Ils
sont néanmoins considérés comme indicateurs d'une
pollution fécale, et leur principal intérêt réside
dans le fait qu'ils sont résistants à la dessiccation (OMS,
2000). Ils apportent donc une information supplémentaire sur une
pollution. L'indicateur le plus utile pour estimer la pollution fécale
est la bactérie Escherichia coli.
Toutefois, aucun organisme ne présente
tous les caractères d'un indicateur idéal. Ainsi les
entérovirus et les kystes de certains parasites résistent mieux
à la désinfection que l'E. coli, que les
coliformes et leur absence dans l'eau de boisson qui a subi une simple
désinfection n'indique pas nécessairement l'absence de virus
entériques ou de formes quiescentes de Cryptosporidium, de
Giardia, d'amibes et d'autres parasites (OMS, 2000).
Dans les pays en développement comme
Haïti par exemple, la chloration reste le seul mode de traitement
appliqué à l'eau brute destinée à la consommation
humaine (EMMANUEL et LINDSKOG, 2002). L'apparition des pathogènes
résistants aux types de traitement classique explique le fait que dans
l'ensemble de ces pays, les maladies hydriques soient responsables de 5
millions de morts chaque année (DESJARDINS, 1990). Le contrôle de
la qualité de l'eau reste et demeure jusqu'à présent une
préoccupation cruciale à laquelle les pays en
développement doivent faire face.
Dans les pays développés par contre
le problème de la qualité microbiologique de l'eau était
censé régler jusqu'à ce qu'une nouvelle vague
épidémique liée à des parasites d'une autre nature
se soit déclarée. C'est ainsi qu'en 1993 à Milwaukee aux
Etats Unis à la suite d'une contamination de l'eau de boisson par
Cryptoporidium sp, sur un total de 840.000 consommateurs
exposés, 403.000 sont tombés malades, 4.400 ont été
hospitalisés et 69 sont décédés.
Cette épidémie a conduit à une
prise de conscience de l'importance des épidémies à
cryptosporidies, de l'inadaptation des moyens de surveillance et de la
nécessité de développer une recherche spécifique
sur ce parasite et les moyens de l'éliminer (MAC KENZIE et
al., 1994).
|