II.7. Présentation
de la zone métropolitaine de Port-au-Prince
Port-au-Prince, ville côtière
située dans la baie du même nom, est au coeur d'une structure
urbaine regroupant les municipalités de Port-au-Prince, Carrefour,
Pétion-Ville et Delmas qui englobe Cité Soleil, Delmas et
Tabarre. La région accueille 2.164.207 d'habitants environ (IHSI, 2003).
Un quart de la population d'Haïti vit dans l'aire métropolitaine
qui connaît une croissance démographique explosive,
accompagnée du développement d'un prolétariat urbain et
d'une bidonvilisation incontrôlée. Aujourd'hui, avec une
disponibilité de 23,7 millions de m3 d'eau par an
(BRGM-GERSAR-LGL, 1989), Port-au-Prince ne peut fournir que 11,85
m3/an à chacun de ses 2.164.207 habitants.
II.8. Facteurs
influençant la diffusion du danger dans la zone métropolitaine
de Port-au-Prince
II.8.1. Conditions
d'insalubrité
L'accumulation des
déchets dans les ravins, sur les places et dans les marchés
publics de l'aire métropolitaine contribue à la
dégradation de l'environnement. L'agglomération produit
annuellement environ 584.000 tonnes de déchets solides (HOLLY, 1999). Or
le système de ramassage ne peut éliminer que 30 % des
déchets produits ; au moment des fortes précipitations le
reste dévale les rues, se dépose dans les parties basses de la
capitale et obstrue les égouts.
Il s'ensuit des inondations de différents quartiers de
la ville et des crues encore plus importantes à chaque averse
ultérieure. Ces inondations continuelles de la ville sont dangereuses
sur le plan sanitaire vu que les eaux contiennent en plus des ordures
ménagères, des déchets humains qui s'infiltrent dans le
réseau de distribution d'eau potable qui n'est pas continuellement en
charge et qui est soumis à une pression interne
irrégulière du fait que les canalisations vétustes dans la
plupart des cas se trouvent en surface de nombreuses rues.
II.8.2. Nature et mouvement
des réservoirs d'animaux
En pays sous-développés, où
l'hygiène et la police sanitaire sont peu respectées, les chances
pour les animaux de se contaminer puis de contaminer directement ou
indirectement l'homme sont multipliées (EUZEBY, 1984). A Port-au-Prince
l'élevage libre des animaux comme le porc, les volailles, les boeufs,
les cabris est pratiqué . Or, ces animaux sont considérés
comme étant des réservoirs ou sources de parasites tels que le
Cryptosporidium (EUZEBY, 1984). Au lieu d'être
parqués en enclos les animaux sont autorisés à circuler
dans les rues et contaminent directement l'environnement par le rejet
d'ookystes sporulés, immédiatement infectants.
L'errement des chiens n'est pas contrôlée, ils sont
exposés à la contamination du parasite qu'ils transmettront
ensuite à l'homme. De plus le réseau de drainage de
Port-au-Prince est constitué de grands collecteurs à ciel ouvert
et d'une batterie de collecteurs moyens, de conduites circulaires
majoritairement en béton et de canaux rectangulaires (LÉGER,
2002). Par conséquent, les rats qui courent le long de ces canaux
favorisent la dissémination du parasite.
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