CONCLUSION
Ce chapitre avait pour but de présenter l'impact du
message de peur sur la dépigmentation volontaire de la peau. Il y a
aussi été présenté les implications
théoriques et managériales de notre recherche, les
recommandations, limites et perspectives futures de recherche qui en
découlent.
Dans le cadre de cette étude explicative, le message
de peur s'est avéré être inefficace pour lutter contre le
décapage. Aussi, la communication sociale pourrait ne pas être
pour l'instant la stratégie adéquate pour la lutte contre les
phénomènes tels que le décapage au sein de notre
société noire. En effet, les utilisatrices ont une connaissance
des dangers auxquels elles s'exposent en utilisant ces produits, mais restent
encore indifférentes pour certaines (présence effective du
concept de perception nulle vérifiée dans l'étude à
la suite de l'exposition de la cible à des messages reconnus comme
générant de la peur). D'autres perçoivent le danger, que
ce soit faiblement, modérément ou fortement, mais ne souhaitent
pas abandonner le décapage au détriment de leur quête de la
beauté, l'utilisation des cosmétiques éclaircissants (PM /
PFo / PF NA).
Comme recommandations pour voir le phénomène du
décapage reculer, l'Etat devrait se mobiliser et agir sur l'assiette
d'imposition des produits dangereux parmi lesquels figurent les
cosmétiques décapants. Il serait judicieux d'aller plus loin en
mettant sur pied un laboratoire de contrôle des produits avant leur
lancement et leur écoulement sur le marché de la consommation.
Les produits impropres à la consommation devront se voir interdire
l'accès au marché de la consommation. Seuls les produits
éthiques auront le quitus d'être mis en vente. Aussi, il ne
faudrait pas hésiter à sanctionner pénalement les
personnes adonnées au décapage. L'utilisation des campagnes
sociales fortement médiatisées serait dans un premier temps
prématurée selon l'étude. Des actions doivent
précéder ou accompagner ces campagnes pour voir le
phénomène reculer au fil des temps. Les services publics et les
associations des consommateurs pourraient éventuellement dénoncer
les produits dangereux via les médias de masses et ceci aux heures de
grandes écoutes.
Faute de surface financière suffisante, l'étude
n'a été menée que sur les femmes de 15 à 55 ans de
la ville de Yaoundé. L'étude aurait été plus
intéressante si nous pouvions couvrir au moins ¾ des provinces du
Cameroun, et si l'échantillon était davantage homogène
(incluant aussi les hommes qui se décapent et ceux qui ne le font pas,
mettant l'accent sur les catégories socioprofessionnelles, touchant des
zones géographiques ayant des moeurs diverses).
La deuxième partie de ce travail s'est appesantie sur
l'étude terrain menée auprès des camerounaises de la ville
de Yaoundé de 15 à 55 ans, dans le but de valider ou non les
hypothèses et le modèle théorique du message de peur sur
les comportements dangereux retenu au chapitre2. Après la formulation de
la méthodologie utilisée et des résultats obtenus à
la suite de l'étude, certaines hypothèses ont été
vérifiées et d'autres pas. Ce qui a permis de bâtir un
modèle définitif de l'impact du message de peur sur la
dépigmentation volontaire de la peau. Ce modèle et les
conclusions issues de cette étude ont une portée scientifique
dans la mesure où la question de la dépigmentation volontaire de
la peau n'avait pas encore jusqu'ici, et à notre connaissance, fait
l'objet d'étude sous l'angle de la communication sociale
préventive. Sur le plan managérial, le modèle et les
conclusions sont un nouvel outil support que peut utiliser les annonceurs
publics, les psychosociologues dans la recherche des stratégies
efficaces de lutte contre certains comportements dangereux incrustés aux
moeurs sociales.
L'étude aurait due couvrir géographiquement le
Cameroun, aurait du tenir compte d'une cible plus homogène, faire le
tour de toutes les caractéristiques principales des cibles, mais faute
de surface financière conséquente, elle s'est limitée
à quelques éléments.
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