L'IMPACT DU MESSAGE DE PEUR SUR LE
COMPORTEMENT DES FEMMES DE 15 A 55 ANS DE LA VILLE DE YAOUNDE FACE AU DECAPAGE
ET IMPLICATIONS DE LA RECHERCHE
INTRODUCTION
Le chapitre précédent présentait la
méthodologie et l'analyse descriptive des résultats de
l'étude menée auprès des consommatrices des
cosmétiques de la ville de Yaoundé âgées de 15
à 55 ans face au phénomène du décapage. Dans ce
chapitre, il sera question de :
§ Présenter les résultats de notre
étude via l'analyse explicative;
§ Valider les hypothèses de l'étude et d'en
déduire le modèle définitif de l'impact de la peur sur la
dépigmentation volontaire de la peau ;
§ Présenter les implications théoriques et
managériales de l'impact de la peur sur la dépigmentation
volontaire de la peau ;
§ Donner les recommandations, limites et perspectives
futures de notre recherche.
4. 1. IMPACT DU MESSAGE DE PEUR
SUR LES COMPORTEMENTS
DES FEMMES DE 15 A 55 ANS DE LA VILLE DE YAOUNDE FACE AU DECAPAGE
* Traitement de la Brochure 1
Alpha de Cronbach pour les variables
analysées
Le calcul de l'alpha de Cronbach pour les 5 variables
utilisées pour mesurer l'impact de la peur sur le comportement des
consommatrices des produits cosmétiques a conduit au résultat
suivant :
Alpha de Cronbach
|
Nombre d'items
|
0.21
|
5
|
Tableau 19 : Convergence interne des 5 items de
l'impact du message de peur
Au regard de l'alpha de Cronbach, la convergence interne
n'est pas bonne car < 0,5. L'analyse des composantes principales permettra
de rechercher la consistance de cet impact.
N° de la composante
|
Valeur propre
|
% informations expliquées
|
Cumul % informations expliquées
|
1- Comportement
|
2,11
|
42,20
|
42,20
|
2 - Perception
|
1,20
|
23,80
|
66
|
Tableau 20 : Dimensions de l'impact du message
de peur expliquées par les composantes principales
Le tableau ci-dessus montre que selon la règle des
valeurs propres, deux composantes principales doivent être retenues.
Celles-ci expliquant 66 % des informations initiales mesurées. Les items
à considérer seront ceux fortement corrélés (le
coefficient de corrélation supérieur à 0,5) avec les
composantes principales. L'analyse des composantes principales nous permettra
d'avoir les items significatifs.
Le comportement a 2 variables
« Adaptation » et « Non adaptation »
évoluant juste en sens contraire, mais ayant la même pertinence
dans le traitement de l'information. Les résultats sont les mêmes,
mais de signe contraire selon qu'il s'agisse d'adaptation ou de non adaptation.
Aussi, une seule variable sera prise en compte et le signe du r de Pearson nous
donnera le comportement réel observé en fonction de la variable
considérée.
Coefficient de corrélation et
vérification de la significativité des relations
Rappel : Dans un test de
corrélation, il y a deux données importantes :
1. Le résultat du test de corrélation ou
Pearson Correlation (r) qui mesure le degré de liaison linéaire
entre les variables dépendante (Y) et indépendante (X) de votre
échantillon. La relation est : parfaite si r = 1 ; très
forte si r > 0,8 ; forte si r se situe entre 0,5 et 0,8 ;
d'intensité moyenne si r se situe entre 0,2 et 0,5 ; faible si r se
situe entre 0 et 0.2 ; Nulle si r = 0. De plus, si R>0 => relation
proportionnelle entre X et Y. R<0 => relation inversement proportionnelle
entre X et Y.
2. La valeur du test T (Sig.) permet de décider si ce
lien est significatif, ou si la corrélation observée entre X et Y
existe au sein de la population. En sciences humaines, le seuil de
signification est de 0,05. Si SIG > 0,05 la
corrélation entre X et Y est due au hasard. Si SIG < 0,05
la corrélation entre X et Y existe bel et bien au sein de la
population.
* Perception faible et
adaptation
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
Perception faible - Adaptation
|
- 0,04
|
0,78
|
Il existe entre la perception faible et l'adaptation au
message une liaison très faible qui n'est nullement significative au
sein de la population étudiée. La perception faible n'influence
pas l'adaptation au message au sein de notre population. En d'autres termes,
lorsque la cible perçoit faiblement le danger, il n'y a aucune
possibilité d'adaptation. Hypothèse rejetée.
* Perception modérée et
adaptation
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
Perception modérée - Adaptation
|
- 0,27
|
0,06
|
Il existe entre la perception modérée et
l'adaptation au message une liaison moyenne qui n'est pourtant pas
significative au sein de notre population d'étude. La perception
modérée n'influence pas l'adaptation au message. Ainsi, lorsque
la cible perçoit moyennement le danger, il n'y a aucune
possibilité d'adaptation. Hypothèse rejetée.
* Perception nulle et
adaptation
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
Perception nulle - Adaptation
|
- 0,30
|
0,04
|
Il existe entre la perception nulle et l'adaptation au
message une liaison moyenne évoluant de façon inversement
proportionnelle. On note aussi une bonne significativité de cette
relation au sein de la population d'étudiée. La perception nulle
influence la non adaptation au message (r<0). En absence de perception, la
cible ne s'adaptera jamais au message. Hypothèse vérifiée.
* Perception forte et
adaptation
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
Perception forte - Adaptation
|
0,33
|
0,02
|
Il existe entre la perception forte et l'adaptation au message
une liaison moyenne ayant une bonne significativité au sein de la
population d'étude. La perception forte influence significativement
l'adaptation au message. Hypothèse vérifiée.
Caractéristiques (condition / âge) ------
Comportement
|
R de Pearson
|
SIG
|
Commentaires
|
Condition - Adaptation
|
0,44
|
0,002
|
Corrélation moyenne
Significativité très bonne corrélation
entre la condition et le comportement.
|
Age - Adaptation
|
- 0,11
|
0,46
|
Corrélation faible
Absence de significativité
|
Une étude du rapport Décapée -
Adaptation nous a donné r= 0,44 et SIG= 0,002.
Plus on est décapée, moins on s'adapte au
message. En d'autres termes, les personnes non décapées sont plus
réceptives au message que celles décapées.
Caractéristiques (Condition / âge) ------
Perception
|
R de Pearson
|
SIG
|
Commentaires
|
Condition - PN
|
0,01
|
0,50
|
Corrélation très faible ; Absence de
significativité aucune corrélation entre la condition de la
cible et la perception.
|
Condition - PFo
|
-0,02
|
0,77
|
Age - PN
|
-0,05
|
0,73
|
Age - PFo
|
-0,01
|
0,57
|
Conclusion :
· Il n'y a aucune relation entre le type de message et la
perception pour cette brochure.
· La perception nulle influence significativement la non
adaptation au message de peur ; r<0 plus la perception nulle augmente,
moins la cible s'adapte.
· La perception forte pour ce type de message conduit
à une adaptation de la cible.
· La condition de la cible influence significativement
son comportement face au message. Les valeurs de r = -0,43 et SIG = 0,002
montrent que les personnes non décapées sont plus
réceptives au message que celles qui sont décapées. Moins
on est décapée, plus on veut s'adapter, et vis versa.
· L'âge et la condition de la cible n'ont aucune
incidence sur la perception du danger.
* Traitement de la Brochure 2
Alpha de Cronbach pour les variables
analysées
5 variables ont été utilisées pour le
calcul de l'Alpha de Cronbach. Ces variables sont : le type du message, la
perception, le comportement, la condition de la cible et son âge.
Alpha de Cronbach
|
Nombre d'items
|
- 0,4
|
5
|
Au regard de l'alpha de Cronbach, la convergence interne
n'est pas bonne car < 0,5.
Pour rechercher la consistance de cet impact, nous avons
utilisé l'analyse des composantes principales.
N° de la
composante
|
Valeur propre
|
% informations
expliquées
|
Cumul % informations expliquées
|
1
|
1,66
|
33,12
|
33,12
|
2
|
1,22
|
24,40
|
57,52
|
3
|
1,056
|
21,13
|
78,65
|
Le tableau précédent montre que selon la
règle des valeurs propres, trois composantes principales doivent
être retenues. Le comportement a 2 variables
« Adaptation » et « Non adaptation »
ayant les mêmes résultats, mais de signe contraire selon qu'il
s'agisse d'adaptation ou de non adaptation. Aussi une seule variable sera prise
en compte et le signe du r de Pearson nous donnera le comportement réel
observé.
Coefficient de corrélation et
vérification de la significativité des relations
Du type de message à la
perception :
* MPFo : Aucune
interviewée n'a décelé de la peur forte dans ce
message ; aussi, le type MPFo n'existe pas pour cette brochure.
* MPF et PF
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPF - PF
|
- 0,27
|
0,05
|
Il existe entre le MPF et la PF une liaison moyenne assez
significative au sein de la population étudiée. Le MPF influence
significativement la PF au sein de notre population.
* MPF et PM
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPF - PM
|
- 0,13
|
0,37
|
Il existe entre le MPF et la PM une liaison faible qui n'est
pas significative au sein de la population étudiée. Le MPF
n'influence nullement la PM au sein de notre population. En d'autres termes,
notre cible ne peut avoir une perception modérée devant un
message de peur faible. Hypothèse rejetée.
* MPF et PFo
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPF - PFo
|
0,05
|
0,74
|
Il existe entre le MPF et la PFo une corrélation
faible qui n'est pas significative au sein de la population
étudiée. Le MPF n'influence nullement la PFo au sein de notre
population. En d'autres termes, notre cible ne peut avoir une perception forte
devant un message de peur faible. Hypothèse rejetée.
* MPF et PN
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPF - PN
|
0,29
|
0,04
|
Il existe entre le MPF et la PN une liaison moyenne assez
significative au sein de la population étudiée. Le MPF influence
significativement la PN au sein de notre population.
* MPM et PF
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPM - PF
|
0,27
|
0,05
|
Il existe entre le MPM et la PF une liaison moyenne assez
significative au sein de la population étudiée. Le MPM influence
significativement la PF au sein de notre population.
* MPM et PM
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPM - PM
|
0,13
|
0,37
|
Il existe entre le MPM et la PM une liaison faible qui n'est
pas significative au sein de la population étudiée. Le MPM
n'influence nullement la PM au sein de notre population. En d'autres termes,
notre cible ne peut avoir une perception modérée devant un
message de peur modérée. Hypothèse rejetée.
* MPM et PFo
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPF - PFo
|
0,05
|
0,74
|
Il existe entre le MPM et la PFo une corrélation
faible qui n'est pas significative au sein de la population
étudiée. Le MPM n'influence nullement la PFo au sein de notre
population. En d'autres termes, notre cible ne peut avoir une perception forte
devant un message de peur modérée. Hypothèse
rejetée.
* MPM et PN
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPM - PN
|
0,29
|
0,04
|
Il existe entre le MPM et la PN une liaison moyenne assez
significative au sein de la population étudiée. Le MPM influence
significativement la PN au sein de notre population.
Conclusion partielle :
Le MPM et le MPF influence significativement la PF et la PN.
Devant une communication véhiculant un message de peur faible ou
modéré, la cible ne va pas percevoir de menace du tout, ou alors
elle ne pourra le percevoir que très faiblement.
De la perception au comportement
2 types de perception ont été identifiés
dans ce cas : la perception nulle et la perception faible. Aussi allons
nous étudier leur impact sur le comportement de la cible.
* PN et adaptation
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
PN - Adaptation
|
-0,5
|
0,000
|
Il existe entre le MPM et la PN une liaison forte
parfaitement significative au sein de la population étudiée. Le
PN influence significativement la non adaptation au message au sein de notre
population (r<0). Plus la perception de la cible tend vers zéro,
moins la cible est disposée à adopter le comportement
souhaité.
* PF et adaptation
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
PF - Adaptation
|
0,14
|
0,33
|
Il existe entre la PF et l'adaptation une liaison faible et
non significative au sein de la population étudiée. La PF
n'influence nullement l'adaptation au comportement souhaité par
l'annonceur.
Caractéristiques (condition / âge) ------
Comportement
|
R de Pearson
|
SIG
|
Commentaires
|
Condition - Adaptation
|
0,46
|
0,01
|
Corrélation moyenne
Significativité bonne corrélation entre la
condition et le comportement.
|
Age - Adaptation
|
0,08
|
0,57
|
Corrélation faible
Absence de significativité
|
Caractéristiques (Condition / âge) ------
Perception
|
R de Pearson
|
SIG
|
Commentaires
|
Condition - PF
|
-0,05
|
0,4
|
Corrélation très faible
Absence de significativité
aucune corrélation entre la condition de la cible et la
perception.
|
Condition - PN
|
0,01
|
0,50
|
Age - PF
|
0,08
|
0,49
|
Age - PN
|
-0,05
|
0,73
|
Conclusion :
· 100% d'interviewées attestent que la brochure 2
ne véhicule pas un message de peur forte.
· Les 2 types de messages identifiés sur cette
brochure (MPF et MPM) influence significativement les perceptions nulle et
faible. En d'autres termes, quelque soit la cognition issue d'un tel message,
la cible percevra très faiblement le danger ou alors ne le percevra pas
du tout.
· La perception faible n'a pas une influence
significative sur le comportement le rapport existant entre la PF et le
comportement résulte d'un hasard. Par contre, la PN influence de
façon très significative la non adaptation au message de peur.
· La condition de la cible a une grande influence sur
l'adaptation au message, ce qui n'est pas le cas de l'âge. Aussi,
rappelons que l'âge et la condition de la cible n'ont aucun impact sur la
perception du danger par la cible.
* Traitement de la Brochure 3
Alpha de Cronbach pour les variables
analysées
5 variables ont été utilisées pour le
calcul de l'Alpha de Cronbach. Ces variables sont : le type du message, la
perception et le comportement.
Alpha de Cronbach
|
Nombre d'items
|
0,30
|
5
|
Au regard de l'alpha de Cronbach, la convergence interne
n'est pas bonne car < 0,5.
Pour rechercher la consistance de cet impact, nous avons
utilisé l'analyse des composantes principales. Selon la règle des
valeurs propres, 2 composantes principales doivent être
retenues selon le tableau suivant :
N° de la
composante
|
Valeur propre
|
% informations
expliquées
|
Cumul % informations expliquées
|
1
|
2,06
|
41,22
|
41,22
|
2
|
1,08
|
21,68
|
63
|
Rappelons toujours que le comportement a 2 variables
« Adaptation » et « Non adaptation »
ayant les mêmes résultats, mais de signe contraire selon qu'il
s'agisse d'adaptation ou de non adaptation. Aussi une seule variable sera prise
en compte et le signe du r de Pearson nous donnera le comportement réel
observé.
Coefficient de corrélation et
vérification de la significativité des relations
Du type de message à la
perception :
* MPF et PF
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPF - PF
|
0,7
|
0,000
|
Il existe entre le MPF et la PF une liaison forte
parfaitement significative au sein de la population étudiée. Le
MPF influence significativement la PF au sein de notre population.
* MPF et PM
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPF - PM
|
- 0,07
|
0,64
|
Il existe entre le MPF et la PM une liaison très
faible qui n'est pas significative au sein de la population
étudiée. Le MPF n'influence nullement la PM au sein de notre
population. En d'autres termes, notre cible ne peut avoir une perception
modérée devant un message de peur faible. Hypothèse
rejetée.
* MPF et PFo
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPF - PFo
|
- 0,15
|
0,29
|
Il existe entre le MPF et la PFo une corrélation
faible qui n'est pas significative au sein de la population
étudiée. Le MPF n'influence nullement la PFo au sein de notre
population. En d'autres termes, notre cible ne peut avoir une perception forte
devant un message de peur faible. Hypothèse rejetée.
* MPF et PN
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPF - PN
|
-0,06
|
0,68
|
Il existe entre le MPF et la PN une liaison très
faible et non significative au sein de la population étudiée. Le
MPF n'influence nullement la PN au sein de notre population.
* MPM et PF
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPM - PF
|
-0,05
|
0,74
|
Il existe entre le MPM et la PF une liaison très
faiblement qui n'est pas significative au sein de la population
étudiée. Le MPM n'influence pas la PF au sein de notre
population.
* MPM et PM
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPM - PM
|
- 0,11
|
0,44
|
Il existe entre le MPM et la PM une liaison faible qui n'est
pas significative au sein de la population étudiée. Le MPM
n'influence nullement la PM au sein de notre population. En d'autres termes,
notre cible ne peut avoir une perception modérée devant un
message de peur modérée. Hypothèse rejetée.
* MPM et PFo
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPF - PFo
|
0,17
|
0,25
|
Il existe entre le MPM et la PFo une corrélation
faible qui n'est pas significative au sein de la population
étudiée. Le MPM n'influence nullement la PFo au sein de notre
population. En d'autres termes, notre cible ne peut avoir une perception forte
devant un message de peur modérée. Hypothèse
rejetée.
* MPM et PN
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPM - PN
|
-0,1
|
0,5
|
Il existe entre le MPM et la PN une liaison très
faible qui n'est pas significative au sein de la population
étudiée. Le MPM n'influence pas la PN au sein de notre
population.
* MPFo et PM
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPFo - PM
|
0,13
|
0,35
|
Il existe entre le MPFo et la PM une liaison faible qui n'est
pas significative au sein de la population étudiée. Le MPFo
n'influence pas significativement la PM au sein de notre population. En
d'autres termes, notre cible n'aura pas une perception modérée
devant un message de peur forte. Hypothèse rejetée.
* MPFo et PN
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPFo - PN
|
0,12
|
0,41
|
Il existe entre le MPFo et la PN une liaison faible qui n'est
pas significative dans la population étudiée. Le MPFo
n'influence pas la PN au sein de notre population. Hypothèse
rejetée.
* MPFo et PF
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPFo - PF
|
-0,35
|
0,01
|
Il existe entre le MPFo et la PF une liaison
d'intensité moyenne ayant une forte significativité au sein de la
population étudiée. Le MPFo influence significativement la PF au
sein de notre population.
* MPFo et PFo
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
MPFo - PFo
|
-0,06
|
0,69
|
Il existe entre le MPFo et la PFo une liaison très
faible qui n'est pas significative dans la population étudiée.
Le MPFo n'influence pas la PFo au sein de notre population. Hypothèse
rejetée.
Conclusion partielle :
Le MPF et le MPFo influencent significativement la PF. Devant
une communication véhiculant un message de peur faible ou fort, la cible
ne va percevoir la menace que très faiblement.
De la perception au comportement
1 seule perception a été identifiée dans
ce cas : la perception faible. Aussi allons nous étudier son impact
sur le comportement de la cible.
* PF et adaptation
Variables
|
R de Pearson
|
SIG
|
PF - Adaptation
|
0,04
|
0,77
|
Il existe entre la PF et l'adaptation une liaison très
faible et non significative au sein de la population étudiée. La
PF n'influence nullement l'adaptation au comportement souhaité par
l'annonceur.
Caractéristiques (condition / âge) ------
Comportement
|
R de Pearson
|
SIG
|
Commentaires
|
Condition - Adaptation
|
0,24
|
0,09
|
Corrélation moyenne
Absence de significativité
|
Age - Adaptation
|
0,09
|
0,53
|
Corrélation faible
Absence de significativité
|
Caractéristiques (Condition / âge) ------
Perception
|
R de Pearson
|
SIG
|
Commentaires
|
Condition - PF
|
-0,12
|
0,42
|
Corrélation très faible ; Absence de
significativité aucune corrélation entre la condition de la
cible et la perception.
|
Age - PF
|
0,04
|
0,76
|
Conclusion :
· Le MPF et le MPFo influencent tous 2 pour cette
brochure, et de façon significative, la perception faible.
· L'âge et la condition de la cible n'ont aucune
incidence ni sur la perception, ni sur le comportement à adopter.
Nous constatons que quelque soit le degré d'activation
de la peur pour un message (MPF, MPM ou MPFo), 2 perceptions seulement (faible
et la perception) seront observées compte tenu de la cible de notre
étude. Soit le sujet perçoit la gravité du
phénomène, soit il ne le perçoit pas du tout.
Certaines
caractéristiques de la cible ont une grande incidence sur le
comportement adopté, et pas sur la perception de la cible. Ceci remet
partiellement en question le point de vue de Janis et Feshbach (1953) qui
estimaient que les caractéristiques de la cible avaient une influence
significative sur la perception et le comportement. Pour le cas du
décapage dans notre environnement camerounais, ces
caractéristiques n'ont d'influence que sur le comportement et non sur la
perception. Mieux encore, la condition de la cible l'impliquant directement ou
indirectement au décapage a une meilleure influence sur le comportement,
et non l'âge. La fille de 15 ans et la femme de 55 ans
appréhendent le phénomène de la même façon et
pour les mêmes objectifs, enregistrent des sentiments similaires.
Selon les théories et travaux précédents
sur l'impact de la peur en communication sociale dans la lutte contre les
comportements dangereux pour la santé, nous avons bâti un
modèle (figure 11) qui a été expérimenté
auprès des camerounaises de 15 à 55 ans de la ville de
Yaoundé pour le cas particulier du décapage. Cette étude
sur le terrain a permis de valider certaines hypothèses (HV), d'autres
pas (HNV), et de déceler des hypothèses vérifiées
non attendues (HVNA) au départ. Si nombre (HV + HVNA) > ou = 50%
Hypothèse principale vérifiée. Si nombre (HV + HVNA) <
50% Hypothèse principale non vérifiée. Aussi avons-nous
obtenu les résultats suivants :
H 1. Le message de la peur influence
significativement la perception
· Le MPF influence significativement la PF de la peur
(SIG= 0,05). HV
· Le MPF influence significativement la PN de la peur
(SIG=0,04). HV
· Le MPM influence significativement la PM de la peur
(SIG=0,40). HNV
· Le MPFo influence significativement la PFo de la peur
(SIG=0,69). HNV
· Le MPM influence significativement la PF de la peur
(SIG=0,05). HVNA
· Le MPM influence significativement la PN de la peur
(SIG=0,04). HVNA
· Le MPFo influence significativement la PF de la peur
(SIG=0,01). HVNA
5 /7 (71,4%) hypothèses ont
été vérifiées dans cette rubrique H1
validée.
H 2. La perception a une influence significative sur
le comportement de la cible.
Les PM et PFo n'ont pas été retenues suite
à l'exposition de la cible au message de peur. Aussi, elles ont
été exclues lors du test de la perception sur le comportement.
· La PN influence significativement la NA au message de
peur (SIG=0,001). HV
· La PF influence significativement la NA au message de
peur (SIG=0,40). HNV
· La PF influence significativement l'A si forte
répétition du message (SIG=0,77).HNV
1 /3 (33,3%) hypothèse a
été vérifiée dans cette rubrique H2 non
validée.
H3. Les caractéristiques de la cible ont une
influence sur la perception
a. L'âge de la cible a une influence significative sur la
perception (SIG=0,5). HNV
b. La condition de la cible a une influence significative sur la
perception (SIG=0,82). HNV
0/2 (0%) hypothèse
vérifiée dans cette rubrique H3 non
validée.
H4. Les caractéristiques de la cible ont une
incidence sur le comportement
a. L'âge de la cible influence significativement le
comportement (SIG=0,76). HNV
b. La condition de la cible influence significativement le
comportement (SIG=0,002). HV
1 /2 (50%) hypothèse a
été vérifiée dans cette rubrique H4
validée.
La figure 12 suivante est selon notre étude, le
modèle final à retenir pour l'impact du message de peur face au
phénomène de la dépigmentation volontaire de la peau sur
les camerounaises de 15 à 55 ans de la ville de Yaoundé.
Figure 12. Le modèle de l'impact du
message de peur sur le comportement des femmes de 15 à 55 ans de la
ville de Yaoundé face à la dépigmentation volontaire de la
peau
Caractéristiques de la cible
* Condition (décapée ou non)
+
Fort
Faible
Modéré
+
+
NA
A
PF
PN
+
+
+
+
Stage cognitif Stage
affectif Stage conatif
Source : auteur
Face à une communication sociale sur le
décapage mettant en avant un message de peur faible, forte ou
modérée, 2 types de perception du danger sont
envisageables :
· Soit la cible ne perçoit aucun danger dans le
message, dans ce cas, le phénomène lui semble tout à fait
normal et elle ne voit pas la nécessité de changer de
comportement ;
· Soit alors, il ne perçoit que très
faiblement la menace, ce qui n'est pas suffisant pour amener la cible à
adopter le comportement souhaité.
Le message de peur fort et celui de peur modéré
pour le phénomène du décapage au Cameroun, ne
présentent aucune prédisposition à amener la cible au
comportement social souhaité. La condition de la cible a une forte
incidence sur le comportement à adopter. L'étude démontre
que la cible non décapée est plus réceptive au message que
la cible décapée et que les personnes décapées ne
désirent pas changer de comportement ; comme l'a prétendu
une répondante décapée ne souhaitant pas changer de
comportement, « On se décape, on meurt. On ne se
décape pas, on meurt toujours. Pardon laissez les gens faire leur
`Nyanga'». Chacune a ses freins et motivations personnelles que la
communication sociale à elle seule ne peut ôter ; d'où
l'échec de la campagne et l'indifférence de la cible face aux 3
types de messages, bien qu'identifiant les niveaux de peur, et percevant le
risque qui accompagne l'action du décapage.
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