Chapitre IV : LES SYSTEMES DE
GESTION DES SERVICES OFFERTS PAR LES
SOUS- PREFECTURES DE GLAZOUE ET OUESSE.
Un système de gestion est un ensemble cohérent
d'acte interdépendant permettant la réalisation des objectifs du
service avec un maximum d'efficacité et de rapidité.
Le système nécessite donc une bonne
organisation c'est-à-dire la nécessaire coopération entre
plusieurs individus ou acteurs qui vont réaliser ensemble quelque
chose.
Plusieurs acteurs interviennent dans la gestion des services
offerts par les sous-préfectures de Glazoué et Ouessè.
Ces acteurs varient suivant qu'on est en présence d'un
service à caractère social ou d'un service à
caractère marchand.
I- LA GESTION DES SERVICES A
CARACTERE SOCIAL
Les services offerts par les ouvrages ayant pour objectif
d'assainir le cadre de vie ou d'approvisionner les populations en eau potable,
sont classés dans la catégorie des services à
caractère social. De plus, ce sont des services pour lesquels, les
coûts mis à la charge des usagers ne constituent pas la contre
partie exacte du service rendu.
Il s'agit donc des latrines publiques et des citernes
d'eau.
1- LES CITERNES D'EAU
L'accès à l'eau potable constitue une
priorité pour les populations de Glazoué et Ouessè.
Parmi les propositions faites dans les projets de territoire
pour résoudre le problème, figure la mise en place d'un
système de récupération et de stockage des eaux de pluie.
C'est pourquoi des citernes d'eau ont été
réalisées.
1-1 PRESENTATION DES CITERNES D'EAU DES TERRITOIRES
DE GLAZOUE ET OUESSE
Quatre (4) localités ont bénéficié
de citernes d'eau sur les deux (2) territoires. Il s'agit de citernes hors sol
d'une contenance chacune de 20 m3. Toutes les citernes d'eau ont
été mises en service au cours de l'année 1999.
Tableau 4: Les citernes d'eau des
territoires de Glazoué et Ouessè
Territoire
|
Localité
|
Nombre
|
Date de mise en service
|
coût
|
|
Sowé
|
2
|
Janvier 1999
|
1 350 318
|
Glazoué
|
Tchatchégou
|
4
|
octobre 1999
|
2 911 998
|
|
Djègbé
|
2
|
Juillet 1999
|
1 513 760
|
Ouessè
|
Kèmon
|
2
|
Juillet 1999
|
1 526 170
|
Source: enquêtes
1-2 LES MODALITÉS DE FONCTIONNEMENT DES
CITERNES
1-2-1 Le mode de gestion
Le service offert par une citerne d'eau est produit par une
personne physique rémunérée suivant une clé de
répartition des recettes qui varie d'une localité à une
autre. Lorsque les recettes augmentent, la rémunération du
producteur du service croît proportionnellement.
Le mode de gestion communément appelé
gérance est en réalité la régie
intéressée.
Toutefois à Djègbé (territoire de
Ouessè), le régisseur n'a pas été
rémunéré. A Kèmon, une des citernes se trouve dans
l'enceinte du centre de santé. Les malades et gardes-malades y ont
accès gratuitement. Il a été convenu que les responsables
du centre de santé verseraient à la sous-préfecture le
montant des recettes annuelles de la citerne du village.
A Tchatchégou, il a été
réalisé quatre (4) citernes d'eau à raison de deux (2) par
quartier. Dans chaque quartier, deux (2) femmes produisent le service: une les
matins et l'autre les soirs.
1-2-2 La tarification, période et durée
annuelle de vente
Les tarifs de la vente de l'eau ont été
déterminés lors d'animations villageoises. Il tiennent compte de
la capacité contributive des populations, des besoins et de la
tradition en matière de vente d'eau dans la localité.
Dans toutes les localités du territoire de
Glazoué, le tarif est de 10F par bassine de 30L. Sur le territoire de
Ouessè, le tarif est de 25F par bassine de 30L à
Djègbé et de 10F par bassine de 30L à Kèmon.
Que l'on soit sur le territoire de Glazoué ou sur
celui de Ouessè, l'eau n'est vendue qu'en saison sèche et la
durée annuelle de vente ne dépasse guère une semaine.
1-2-3 Les acteurs de la gestion
a- Le régisseur
Le service est fourni par un régisseur. Son rôle
en théorie est d'accueillir les usagers des citernes, de servir l'eau,
de récupérer les fonds, d'entretenir les alentours et
l'intérieur des citernes.
Dans la pratique, on constate que les citernes de
Tchatchégou sont gérées par des femmes. Ainsi, l'entretien
des alentours et de l'intérieur des citernes se fait non pas par les
régisseurs mais par le comité de suivi.
Le régisseur est choisi par le comité de suivi.
Son contrat est verbale.
b- Le comité de suivi de la
gestion
Généralement, le comité de suivi de la
gestion est composé de 5 à 7 personnes. Il s'agit des
représentants locaux du PDL-Collines (Représentants communaux,
porteurs villageois) auxquels s'ajoutent en fonction des situations locales,
des représentants des jeunes, des sages, des femmes, des chefs de
quartiers etc.
Le comité de suivi est le plus souvent composé
des mêmes personnes qui ont participé au comité de suivi
des travaux de réalisation des citernes.
Le rôle joué par le comité de suivi de la
gestion varie suivant les territoires.
A Glazoué, le comité de suivi de la gestion
entretient l'ouvrage et ses alentours, encaisse les recettes, ordonne et
exécute les dépenses et fait remonter les informations à
l'animateur.
A Ouessè, le comité est chargé de faire
le suivi de l'entretien de l'ouvrage et de ses alentours, d'encaisser les
recettes, de faire remonter les informations au comité de Territoire et
à l'animateur, de faire le point financier soit à l'animateur
(cas de Kèmon) ou à l'autorité publique (cas de
Djègbé).
c- La
sous-préfecture
Elle est théoriquement le maître d'ouvrage. Mais
elle ne fait rien dans ce sens sauf à Djègbè ou le
sous-préfet de Ouessè est allé réclamé
à plusieurs reprises les recettes issues de la gestion du service.
1-2-4 La repartition des recettes
Sur le territoire de glazoué, aucun fonds n'est
destiné à la sous-préfecture. Les recettes sont
réparties entre le producteur du service et le comité de suivi de
la gestion. La part qui revient au comité de suivi est
déposée dans une caisse pour assurer les petites
réparations.
A Tchatchégou, la clé de répartition est
de 35% pour les producteurs du service et 65% pour la caisse de petites
réparations.
A Sowé par contre, elle est de 80% pour le producteur
du service et de 20% pour la caisse.
Sur le territoire de Ouessè, aucune clé de
répartition n'est définie. Ainsi la totalité des recettes
issues de la gestion des citernes de Djègbé est versée
à la sous-préfecture. A Kèmon, la sous-préfecture
serait entrée en possession des recettes issues de la gestion de la
citerne du village. Il reste que le centre de santé honore son
engagement.
Tableau 5: Bilan financier1999-2000 de la
gestion des citernes d'eau de Glazoué et Ouessè
Territoire
|
Localité
|
durée de fonctionnement
|
Recettes
|
Dépenses
|
Solde
|
|
Sowé
|
7jours
|
6 000
|
200
|
5 800
|
Glazoué
|
Tchatchégou
|
4 jours
|
7 695
|
200
|
7 495
|
|
Djègbé
|
4 jours
|
15 420
|
200
|
15 220
|
Ouessè
|
Kèmon
|
7 jours
|
4 500
|
-
|
4 500
|
Source: enquêtes
1-3 LES PROBLEMES LIES AU FONCTIONNEMENT DES
CITERNES
Outre le problème de la petitesse des dimensions qui
fait que le service n'est offert qu'au plus pendant une semaine dans
l'année, d'autres difficultés ont été
identifiées.
1-3-1 Rôles confus et pas connus des
acteurs
Le partage des rôles entre le régisseur et le
comité de suivi de la gestion n'est pas clair. Le travail du
régisseur et du comité de suivi se confond sur plusieurs aspects.
Le comité de suivi est par exemple pratiquement toujours obligé
d'être présent sur le lieu pendant toute la durée de
vente.
La sous-préfecture n'a pas la maîtrise d'ouvrage
des citernes d'eau. Ainsi, elle n'a pas de contrat avec les régisseurs,
elle ne reçoit pas les recettes issues de la gestion (sauf à
Ouessè), elle ne s'est pas approprié son rôle de
contrôle de gestion et ne suit pas la qualité du service.
Il existe donc beaucoup de flou concernant le rôle de
chacun et de nombreuses tâches ne sont pas remplies ou remplies par
plusieurs acteurs en même temps.
1-3-2 La non implication des services
déconcentrées de l'état dans la gestion
L'eau est source de vit dit-on mais elle peut être une
source de mort. Il n'y a aucun contrôle de la qualité de l'eau par
les services compétents.
1-3-3 Réduction du comite de suivi a deux ou
trois membres
Les fonctions du comité de suivi demandent un travail
important, intense sur quelques jours et quasi professionnel.
L'inexpérience des membres du comité de suivi, la durée
annuelle d'activité (une semaine en moyenne) et le système de
bénévolat font que certains membres se
désintéressent du travail. Il en résulte que sur les cinq
(5) ou sept (7) membres du comité, seul deux(2) ou trois(3) jouent le
rôle de ce comité.
1-3-4 La non définition de la clé de
répartition sur le territoire de Ouessè
La clé de répartition des recettes n'est pas
définie sur le territoire de Ouessè. Ceci a fait que les
comités de suivi ont gardé par- devers eux les recettes issues de
la gestion des services offerts par les citernes. Difficilement la
sous-préfecture a pu entrer en possession de ces recettes. Les
producteurs des services n'ont pu être rémunérés.
2- LES LATRINES PUBLIQUES
Les latrines ne sont construites que sur le territoire de
Glazoué. C'est l'Ecole Primaire Publique d'Affécia B qui a
bénéficié de cette action d'un coût global de 1 202
360 F.
PHOTO LATRINES
L'utilisation de ces latrines est réservée aux
élèves et instituteurs qui ne paient rien en contre partie. La
gestion du service revient par conséquent à l'entretien de
l'ouvrage. Ce sont les instituteurs qui veillent à l'entretien de
l'ouvrage. Chaque classe dispose d'une cabine. L'instituteur de la classe
veille à l'entretien de la cabine par ses écoliers. Un
instituteur est responsabilisé pour contrôler la propreté
de toutes les cabines.
Aucune difficulté majeure n'est liée au
fonctionnement de ces latrines. Toutefois, certains instituteurs oublient de
fermer leur cabine en fin de journée, ce qui entraîne
l'utilisation des latrines par les ménages riverains.
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