II- LA GESTION DES SERVICES A
CARACTERE MARCHAND
Les services à caractère marchand sont ceux qui
permettent le développement des échanges commerciaux sur les
territoires. Il s'agit des hangars de marché et du magasin de stockage
des produits.
1- LES HANGARS DE MARCHE
Un hangar est un ouvrage ouvert qui permet à plusieurs
vendeurs d'étaler et de vendre leurs marchandises à l'abri des
intempéries.
1-1 PRESENTATION DES HANGARS DES TERRITOIRES DE
GLAZOUE ET OUESSE
Les services offerts par les hangars de marché sont les
plus nombreux sur les deux territoires. A Glazoué, six(6)
localités bénéficient de ce type de service. A
Ouessè, nous avons trois (3) localités.
Tableau 6: Les hangars des territoires
de Glazoué et Ouessè
Territoire
|
Localité
|
Nombre
|
Date de mise en service
|
Coût
|
|
Assanté
|
2
|
Mars 1999
|
2 817 500
|
|
Gomé
|
1
|
1998
|
1 370 860
|
Glazoué
|
Ouèdèmè
|
2
|
Février 2000
|
2 729 835
|
|
Sokponta
|
2
|
Mars 1999
|
2 866 400
|
|
Sowignandji
|
1
|
1998
|
1 418 058
|
|
Thio
|
2
|
Décembre 1999
|
2 752 969
|
|
Kilibo
|
3
|
Février 1998 et Janvier2000
|
4 102 762
|
Ouessè
|
Ouessè
|
2
|
1998 et Janvier2000
|
2 657 357
|
|
Toui
|
2
|
Janvier 2000
|
2 753 210
|
Source : Enquête
1-2 LES MODALITES DE FONCTIONNEMENT DES
HANGARS
1-2-1 La tarification
Les tarifs des hangars ont été
déterminés lors d'un atelier de la Cellule d'Appui aux Communes
du PDL-Collines tenu en 1997 à Dassa. Cette réunion a
défini les tarifs pour tous les hangars du département en
fonction de la nature du marché :
- Marché local : 2 400 F/an/place
- Marché régional : 3 600
F/an/place
- Marché International : 5 400 F/an/place.
A Glazoué, en dehors du marché central, tous
les autres sont considérés comme des marchés locaux. Le
tarif est donc de 2 400 F/an/place.
A Ouessè, le tarif défini à l'atelier
n'est pas respecté. Ainsi, dans tout le territoire, ce tarif est de 3
000 F/an/place. Les loyers des marchés secondaires sont donc les
mêmes que ceux du marché central.
1-2-2 Le mode de gestion
Le mode de gestion choisi pour les hangars dans les deux
sous-préfectures est la régie directe. La perception des loyers
se fait directement par un agent de la sous-préfecture (C/BAE ou agent
collecteur).
1-2-3 Les acteurs de la gestion
a- La
sous-préfecture
Elle est le maître d'ouvrage et ne s'occupe que
de:
- la perception des taxes sur marchandises auprès de
tous les usagers du marché et,
- la perception des loyers chez les occupants des hangars
construits avec l'appui du PDL-Collines.
Ce rôle est joué par le chef Bureau des
Affaires Economiques à Glazoué ou le chef Bureau des Affaires
Financières à Ouessè.
b- Le comité de suivi de la
gestion/comité de gestion
Il existe selon les localités, un comité de
suivi de la gestion ou un comité de gestion du marché.
A Ouèdèmè, c'est un comité de
gestion du marché qui s'est mis en place lors du changement du site du
marché.
Au marché de Ouessè, c'est un
arrêté sous-préfectoral datant de 1996 qui a
institué un comité de gestion pour le marché.
Le comité de gestion, lorsqu'il existe assume des
fonctions plus larges que le comité de suivi de la gestion des hangars.
Il :
- veille à l'entretien de tout le marché
- règle les différends entre usagers d'une
part et d'autre part entre usagers et agents collecteurs. Une permanence du
comité est donc organisée sur le marché.
- Sensibilise les usagers pour qu'ils s'installent dans le
nouveau marché (cas de Ouèdèmè)
- Empêche les vendeurs de s'installer sur la voie
- Rend compte de la gestion à la
sous-préfecture
- Perçoit les loyers des hangars et va verser
l'argent au C/BAE (Ouèdèmè)
- Attribue les places dans les appatams et les hangars.
Le comité de gestion de Ouessè est aussi
responsable de la gestion de plusieurs services sur le marché et de la
réfection d'ouvrages (latrines, boucherie, magasin,...).
Il existe toutefois des comités de suivi de gestion
des hangars. La composition de ce comité est presque la même que
celle du comité de suivi des travaux : représentants des
populations auprès du PDL-Collines, maire, chef de village,
représentants des vendeurs et vendeuses du marché.
1-3 LES PROBLEMES DE GESTION LIES AUX HANGARS DE
MARCHE
1-3-1 La non occupation des places/le non paiement
des loyers
Ce phénomène touche 45 places sur les 102
disponibles sur les deux territoires. Il s'agit de Gomé 3 places,
Sowignandji 4 places, Thio 12 places, Sokponta 12 places et Kilibo 14
places.
La non occupation des places et le non paiement des loyers
s'expliquent par:
- une mauvaise localisation de l'ouvrage dans le
marché (cas de Gomé)
- le changement du site du marché (cas de Kilibo et
Thio)
- l'inaccessibilité des loyers (cas de
Sowignandji)
1-3-2 Les rôles confus et pas connus des
acteurs
Il y a confusion des rôles entre les comités
présents sur les marchés et la sous-préfecture. Les
comités assument la plupart des activités que la
sous-préfecture devrait accomplir. Certains comités gardent la
totalité des recettes par- devers eux (cas de Ouessè) ou
procèdent à des surtaxes (le comité de gestion de
Ouèdèmè perçoit 5 000 F/place/an auprès des
usagers au lieu de 2 400 F).
A Assanté, le comité de suivi en
complicité avec le maire ont détourné les loyers
perçus. Ils ont reçu des pressions de la part de la
sous-préfecture et du PDL-Collines avant de rembourser les fonds.
1-3-3 Réduction du comité de suivi
à deux ou trois personnes
Les comités de suivi de la gestion des hangars,
lorsqu'ils existent, sont composés de 5 à 7 personnes. Mais dans
la réalité, le travail de ce comité repose sur 2 ou 3
personnes. Les enquêtes ont prouvé que certains membres ne
trouvent aucun intérêt à rester dans le comité.
1-3-4 La viabilité économique des
hangars
Les hangars sont des ouvrages à caractère
économique. La gestion des services offerts par ces ouvrages devraient
permettre d'avoir des revenus suffisants pour financer les grosses
réparations. Actuellement, les coûts de construction sont
disproportionnés par rapport aux recettes générées
et ne permettent pas d'envisager un amortissement dans un délai
raisonnable.
A Ouèdèmè, les recettes annuelles sont
de 28 000 F alors que le coût de réalisation est de 2 729 835 F.
A Ouessè, ces recettes sont de 54 000 F et la réalisation des
ouvrages a nécessité 2 657 357 F
2- LE MAGASIN DE STOCKAGE
Il est localisé à Glazoué et mis en
service en Janvier 2000. D'un coût global de 7.418.449 F, le magasin est
divisé en trois (3) compartiments . Il a été construit
dans le souci "d'augmenter la capacité d'accueil du marché et de
faire en sorte que l'état des infrastructures reflète les
activités qui s'y déroulent '' (Projet de Territoire de
Glazoué).
2-1 LES MODALITES DE FONCTIONNEMENT
2-1-1 Le mode de gestion
Après la réalisation du premier magasin dans le
département (magasin de Tchetti à Savalou), il y a eu
tâtonnement sur le mode de gestion approprié au service offert par
les magasins. On s'est aperçu que le meilleur moyen d'éviter les
détournements et fausses déclarations de recettes était
l'affermage. La sous-préfecture était alors sûre d'avoir un
loyer fixe à la fin du mois. C'est pourquoi l'affermage a
été aussi adopté à Glazoué.
2-1-2 La tarification
- Les loyers perçus par la
sous-préfecture
La sous-préfecture a lancé, pour chaque
compartiment, un appel d'offre et a demandé aux candidats un dossier sur
la façon dont ils pensent gérer le compartiment. Ce dossier
devrait aussi comporter une offre pour le loyer. Aucun travail préalable
d'estimation des recettes attendues de chaque compartiment n'a
été fait.
La société Agrycal qui a loué au
départ le grand compartiment payait
40 000 F/mois avant de rompre quelques mois après le
contrat. Ce compartiment a été mis en affermage en Novembre
2000. Le fermier paie 25 000 F/mois à la sous-préfecture.
Le second compartiment est loué a un opérateur
économique depuis février 2000. Celui-ci paie 16 000 F/mois
à la sous-préfecture.
Le dernier compartiment (le plus petit) est affermé
depuis la mise en service du magasin. Le fermier paie 10 000 F/mois à la
sous-préfecture.
Au total, la gestion de ce magasin rapporte aujourd'hui 51
000 F/mois à la sous-préfecture. Avec ces recettes, l'ouvrage est
amortissable en moins de 20 ans.
- Les tarifs de stockage pratiqués
auprès des usagers.
La grille de tarification est calquée sur celle des
autres magasins de la ville, et varie en fonction du poids des sacs et de la
durée de stockage.
Pour un sac de 100 kg qui doit faire une semaine dans le
magasin, l'usager paie 100 F. Lorsque le poids est inférieur à
100 kg, l'usager paie 75 F.
2-1-3 Les acteurs de la gestion
a- Le fermier/locataire
Il est chargé d'offrir le service. Il a l'usage du
bâtiment contre le versement d'un loyer mensuel. Il est responsable de la
gestion aussi bien du service que du personnel sans pour autant en avoir la
propriété.
Les deux fermiers ont chacun un employé qui produit le
service.
b- La
sous-préfecture
Elle définit les caractéristiques du service
(tarifs, critères de qualité), contrôle l'activité
du fermier et est responsable des gros travaux d'entretien. Elle élabore
les cahiers des charges et signe un contrat avec les fermiers.
c- Le comité de
suivi
Le comité de suivi est composé des quatre (4)
porteurs villageois des quartiers de ville et des villages de la commune
urbaine.
Il a théoriquement pour rôle de vérifier
l'organisation du service et sa qualité (accueil, perte de produits,
stockage de produits non autorisés...). Il est l'interlocuteur
privilégié des usagers et rapporte leurs plaintes au maître
d'ouvrage.
3- LES PROBLEMES LIES AU FONCTIONNEMENT DU
MAGASIN
3-1 ROLES CONFUS ET PAS CONNUS DES ACTEURS DE LA
GESTION
Le comité de suivi n'existe que sur le papier et est
porté par son président qui est aussi président du
comité de territoire. Les enquêtes ont permis de se rendre compte
que les autres membres du comité n'assumaient aucun rôle et qu'ils
n'étaient pas connus en tant que membre du comité de suivi. Or il
est clair qu'un important travail doit être mené auprès des
usagers du marché pour les informer des services offerts par les
compartiments et amener plus de personnes à les fréquenter. Il
est nécessaire aussi que le comité s'investisse dans le
règlement des conflits entre fermiers et usagers.
Les fermiers ne sont pas disponibles pour offrir le service
eux-mêmes. Ce sont des commerçants qui ont des activités
en dehors du magasin. Ils ont embauché des employés qui ne savent
pas comment s'organiser.
Les contrats signés avec les fermiers et le locataire
témoigne que la sous-préfecture n'a aucune exigence par rapport
au service rendu.
3-2 LA NON IMPLICATION DES SERVICES DECONCENTRES
DE
L'ETAT DANS LA GESTION
En théorie, ça devrait être l'agent de
conditionnement du CARDER qui contrôle la qualité des produits et
le respect des normes de conservation et de stockage. Le constat est que, aucun
agent ne fait ce travail actuellement.
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