3.6.2-La prévalence douze derniers mois
Tableau 12 : lien entre la cohésion sociale et les
comportements déviants
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Cohésion sociale en 3 catégories
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Forte cohésion (N=1342)
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Moyenne cohésion (N=1056)
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Faible cohésion (N=1116)
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Comportements violents fréquents
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Jamais commis
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1185
88.3%
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926
87.7%
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942
84.4%
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X²= 9.372
p-value=0.009
G=0.182
Phi=0.052
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Commis une fois
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157
11.7%
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130
12.3%
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174
15.6%
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Total
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100%
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100%
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100%
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Vandalisme
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Jamais commis
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1269
94.6%
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962
91.1%
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1009
90.4%
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X²=17.414
p-value=0.000
G=0.201
Phi=0.071
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Commis une fois
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73
5.4%
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94
8.9%
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107
9.6%
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Total
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100%
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100%
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100%
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Délits rares contre la propriété
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Jamais commis
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1296
96.6%
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1008
95.5%
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1048
93.9%
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X²=9.873
p-value=0.007
G=0.204
Phi=0.053
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Commis une fois
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46
3.4%
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48
4.5%
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68
6.1%
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Total
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100%
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100%
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100%
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Pour la prévalence douze derniers mois, nous n'avons
que trois comportements sur sept qui ont un résultat statistique
significatif avec notre variable indépendante (cohésion sociale
du quartier).
Le premier de ces trois comportements est la
réalisation de comportements violents fréquents. La force de la
relation est faible. 11.7% des individus ayant une forte cohésion dans
leur quartier ont déjà commis ce délit lors des douze
derniers mois précédents le sondage contre 12.3% (moyenne
cohésion) et 15.6% (faible cohésion).
Le deuxième comportement déviant à avoir
une significativité est le vandalisme. A la lecture du tableau, nous
constatons que les pourcentages ne sont pas significativement
différents, même si nous constatons une légère
tendance de ce comportement violent dans les quartiers ou il y a une faible
cohésion sociale. En effet, 9.6% des jeunes dans les quartiers à
faible cohésion sociale l'ont déjà commis contre 8.9% pour
ceux qui sont dans des quartiers avec une moyenne cohésion sociale et
5.4% pour ceux qui ont une forte cohésion sociale. Cependant, la force
de la relation est faible.
Pour ce qui est des délits rares contre la
propriété, nous avons une relation statistique entre ceux ci et
la cohésion sociale. La force de la relation est faible. Nous avons 3.4%
des jeunes qui sont dans un quartier qui a une forte cohésion sociale
qui ont eu ce comportement contre 4.5% pour ceux vivant dans un quartier avec
une moyenne cohésion sociale et 6.1% pour ceux qui ont une faible
cohésion sociale.
3.6.3-La synthèse
Dans cette troisième partie qui consistait à
voir si dans un quartier où l'on retrouve une faible cohésion
sociale, les jeunes s'adonneront à plus d'actes délinquants, nous
constatons que notre hypothèse a été confirmé pour
la consommation de haschisch et pour certains comportements déviants.
En ce qui concerne la consommation de substances, seule la
consommation de haschisch a des résultats significatifs aussi bien au
niveau de la prévalence vie que de la prévalence dernière
année. Nous n'avons pas obtenu de résultats significatifs avec la
consommation de drogues dures. Cela pourrait nous amener à dire que la
faible cohésion dans un quartier a plutôt tendance à faire
que les jeunes s'adonnent plus à la consommation de drogues moins dures
comme le haschisch et non à la consommation de drogues dures comme
l'extasie, le speed, la LSD, l'héroïne ou la cocaïne.
Au niveau des pourcentages, entre les quartiers à forte
cohésion sociale et ceux à moyenne cohésion sociale, les
pourcentages ne sont pas très différents et nous trouvons moins
de jeunes vivants dans des quartiers qui ont une moyenne cohésion
sociale qui ont consommé au moins une fois du haschisch au niveau de la
prévalence-dernier mois.
Il est à noter aussi que ces pourcentages ne sont pas
très élevés ce qui pourrait emmener à dire que le
contrôle social informel, joue un rôle très important
notamment au niveau de la consommation de substances.
En ce qui concerne, les comportements déviants, notre
hypothèse de départ se trouve confirmée en ce qui concerne
certains comportements et pas dans la commission de d'autres.
Pour la prévalence vie, notre hypothèse se
trouve confirmée que dans la commission de comportements violents
fréquents, de comportements violents rares, du vandalisme, du vol
à l'étalage et des rares offenses de propriété.
Pour la prévalence douze derniers mois, l'hypothèse se trouve
confirmée avec les comportements violents fréquents, le
vandalisme et les rares offenses de propriété.
Il faut signaler que la force de la relation qui unit nos
variables dépendantes à notre variable indépendante est
pour la plupart faible.
Les pourcentages ne sont généralement pas
élevés entre les quartiers à forte et moyenne
cohésion sociale.
Pour construire notre variable cohésion sociale, nous
sommes partis de l'idée que l'existence de contrôle social
informel au sein d'une communauté rendait les liens sociaux forts ce qui
réduisait la probabilité de commission d'actes
délinquants. (Sampson et Laub, 1994).
L'existence d'un bon réseau social (entente entre les
voisins, les amis, le regard des voisins et la participation) dans une
communauté favoriserait un taux moins élevé de
délinquance.
Nous constatons qu'en ce qui concerne l'existence d'un tel
réseau social, notre hypothèse se trouve confirmée, dans
la mesure où même si nous retrouvons que dans des quartiers ou
communauté où il existe, des jeunes commettent au moins des
comportements déviants, ils ne sont pas aussi élevé vu les
pourcentages. Et ils se trouvent en nombre plus petit que ceux vivant dans les
quartiers à faible cohésion sociale. (Sampson et Groves,
1989).
Ce taux moins élevé de jeunes vivant dans des
quartiers à forte et moyenne cohésion sociale serait certainement
dû au regard porté par l'autre sur les agissements quotidiens de
ceux qui vivent et entoure ces jeunes. L'autre qui porte le regard pouvant
être le parent, le voisins qui eux participent à des
activités saines. Ces résultats confirment alors les travaux de
Hirschi (1969) et montrent que la honte de l'autre dans une communauté,
fait sentir une cohésion sociale dans le lieu de résidence et
incite moins à commettre des crimes. (Braithwaite, 1989).
VI- Hypothèse 4 : les facteurs
individuels comme le sexe, l'âge, l'ethnie, la situation familiale,
l'entente au sein de la famille et la situation de l'emploi des parents ont
plus d'influence sur la délinquance des jeunes que les facteurs de type
spatial et environnemental
Après avoir vu l'influence des trois variables que nous
avons crée (lien affectif, dégradation du quartier et
cohésion sociale) sur la délinquance, dans cette partie, nous
nous intéresserons à l'influence que peuvent avoir les facteurs
individuels sur la consommation de substances et sur la commission de
comportements déviants. Et voir si ces facteurs ont plus d'influence sur
la délinquance des jeunes par rapport aux facteurs de type spatial et
environnemental.
Pour ce faire, nous procéderons à des analyses
de régressions logistiques pour tester cette hypothèse.
Nous procéderons à des analyses de
régressions logistiques avec la consommation de substances (haschisch
et drogues dures) et les sept comportements déviants
énumérés plus haut dans notre recherche.
Les facteurs individuels qui seront pris en compte sont le
sexe, l'âge, l'ethnie, la situation familiale, l'entente au sein de la
famille, la situation de l'emploi des parents. A ces facteurs individuels, nous
allons aussi adjoindre les variables lien affectif, dégradation du
quartier et cohésion sociale pour voir entre ces 2 types de facteurs
(individuel et environnemental), lequel a le plus d'influence sur la
délinquance.
Le sexe es repartie en deux catégories :
-les garçons
-les filles
L'âge est reparti en deux catégories :
-les moins âgés de 12 ans à 14 ans
-les plus âgés de 15 ans à 17 ans
L'ethnie est repartie en deux catégories :
-lieu de naissance de la mère (0)
-lieu de naissance du père (1)
La situation familiale en trois catégories :
-vit avec ses 2 parents (0)
-vit avec un de ses parents (1)
-vit avec un de ses parents + nouveau partenaire (2)
L'entente au sein de la famille en deux
catégories :
-entente avec la mère ou la femme avec laquelle il vit
(0)
-entente avec le père ou l'homme avec lequel il vit
(1)
La situation de l'emploi des parents en deux
catégories :
-travail de la mère (0)
-travail du père (1)
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